Le P'tit quinquin en restauration
Le monument installé à l'entrée du square Foch, vandalisé en 2023, est en cours de restauration. Il fait partie de l'histoire de Lille.
Un peu d'histoire...
Le « P’tit Quinquin » : un monument inscrit dans la tradition locale
En visite avec sa mère dans le quartier Saint Sauveur, alors le plus pauvre de la ville, où il vit, Alexandre Joachim Desrousseaux est captivé par une dentellière qui tente d’endormir son enfant. Inspiré par ce tendre tableau, il compose la musique et les paroles du « P’tit Quinquin ». La berceuse fait partie de la cinquième livraison de ses « Chansons et pasquilles lilloises ».
« Le P’tit Quinquin » est d’abord mis à l’honneur au Théâtre de Lille en 1855, puis lancé à Paris deux ans plus tard. Comme beaucoup des « tubes » d’Alexandre Desrousseaux, il va servir à des pas de danse.
L’canchon dormoire devient aussi le signe de ralliement de tous les Nordistes et du premier corps d’armée pendant la Première guerre mondiale. Puis l’hymne des hommes du Nord pendant le conflit de 1939-1945. La chanson en bon patois, simple et expressif, se perpétue.
En créant « Le P’tit Quinquin », le chansonnier lillois, qui repose depuis 1892 au cimetière de l’Est, ne se doutait pas que son air se transmettrait de génération en génération !
La chanson est encore aujourd’hui sonnée par le carillon du beffroi de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Lille.
Le Monument à Alexandre Desrousseaux
Ce monument a été commandé par la Ville de Lille au sculpteur Eugène Déplechin, d’après les plans de l’architecte Louis Marie Cordonnier. Il a été inauguré le 17 août 1902 à l’entrée du Square Jussieu, baptisé square Foch en 1949. Il est composé de deux éléments distincts : un socle décoratif en pierre calcaire, reprenant les codes Art Nouveau et arborant au sommet le buste du poète et un groupe sculpté modelé en marbre représentant la mère et son enfant Narcisse sur les genoux.
La restauration (2024)
En novembre 2023, un acte de vandalisme a été commis sur la tête de la dentellière. La réplique du groupe sculpté du « P’tit Quinquin » est depuis alors bâchée. La sculpture originale en marbre d’Eugène Déplechin se trouve depuis 2001 dans la grande galerie de l’hôtel de ville. Une étude globale de l’œuvre a été réalisée et a préconisé la réalisation d’une nouvelle sculpture en marbre similaire à l’original d’Eugène Déplechin couplée à une restauration du socle décoratif. Le groupe du « P’tit Quinquin » sera sculpté, d’après le positif en plâtre issu du moulage de 2000, dans un bloc de marbre.