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Liban : Emmanuel Macron annonce une aide de 100 millions d'euros « en appui direct à la population »

Liban  Emmanuel Macron annonce une aide de 100 millions deuros  en appui direct à la population
Le président français Emmanuel Macron a sommé mercredi, un an jour pour jour après l’explosion du port de Beyrouth, les dirigeants libanais de former un gouvernement et d’engager des réformes, les accusant de « pourrissement » et agitant une
Le président français, Emmanuel Macron, à la conférence économique pour le développement du Liban du 6 avril 2018.Le président français, Emmanuel Macron, à la conférence économique pour le développement du Liban du 6 avril 2018.
Le président français, Emmanuel Macron, à la conférence économique pour le développement du Liban du 6 avril 2018. LUDOVIC MARIN / AP

Depuis le fort de Brégançon, dans le Var, résidence d’été de la présidence française, Emmanuel Macron a annoncé, mercredi 4 août, une nouvelle aide de 100 millions d’euros accordée au Liban.

« Je suis aujourd’hui en mesure de vous annoncer que nous allons, dans les douze mois qui viennent, mettre en place près de 100 millions d’euros de nouveaux engagements en appui direct à la population du Liban pour ce qui concerne la France. »

Cette aide portera en partie sur la santé et sera doublée d’un envoi de 500 000 doses de vaccins contre le Covid-19 dès le mois d’août. Le président de la République a tenu à saluer le travail des associations et des ONG présentes au Liban, « associations auxquelles notre aide internationale sera directement transmise ». « Il n’y aura aucun chèque en blanc au bénéfice du système politique libanais. Il est, depuis le début de la crise, et même avant, défaillant », a martelé le chef d’Etat, en s’adressant directement au président libanais, Michel Aoun. « Les dirigeants libanais semblent faire le pari du pourrissement » en bloquant depuis des mois la formation d’un gouvernement et la mise en œuvre de réformes, a déploré le président français, qui copréside cet événement organisé un an jour pour jour après l’explosion du port de Beyrouth.

Une conférence internationale de « soutien à la population libanaise » se tient, mercredi, sous l’égide du président français, et de la vice-secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, en présence des représentants d’une quarantaine d’Etats et d’organisations internationales. Le but de cette conférence, qui a commencé à 12 heures (heure de Paris) à distance, est également de sortir le pays de son impasse politique, le Liban étant sans gouvernement depuis la démission d’Hassan Diab et de son équipe au lendemain de l’explosion du port de Beyrouth il y a un an.

Le président américain, Joe Biden, devait s’exprimer via un message vidéo préenregistré. Son homologue égyptien, Abdel Fatah Al-Sissi, le roi de Jordanie, Abdallah II, et le chef de l’Etat libanais, Michel Aoun, devaient également prendre la parole. Les premiers ministres irakien, canadien, grec, la directrice générale du FMI et le directeur de l’Organisation mondiale de la santé sont présents, de même que les ministres des affaires étrangères d’une dizaine de pays européens et des représentants du Qatar, de l’Arabie saoudite et des Emirats arabes unis.

« Le Liban peut continuer à compter sur la solidarité de la France »

De son côté, à l’issue de son audience générale au Vatican, le pape François avait demandé plus tôt « des gestes concrets » pour le Liban. « Aujourd’hui, je lance un appel à la communauté internationale demandant d’aider le Liban à accomplir un chemin de résurrection avec des gestes concrets, pas avec des mots seulement. » « Dans ce sens, je souhaite que la conférence organisée par la France et l’ONU et qui est en cours actuellement [sur une aide humanitaire au Liban] soit fructueuse », a ajouté le pontife.

« Un an après le drame, le Liban peut continuer à compter sur la solidarité de la France », avait également tweeté le président français mercredi. La conférence vise à répondre aux « nouveaux besoins » d’urgence de la population, estimés à 350 millions de dollars par les Nations unies, dans les domaines alimentaires, de la santé, de l’éducation et de l’assainissement de l’eau, expliquait-on à l’Elysée.

Une aide de 280 millions d’euros a déjà été mobilisée en 2020, lors des deux premières conférences internationales organisées par la France, ex-puissance mandataire, au lendemain de la tragédie du port. Le pays est à genoux un an après l’explosion – classée parmi les plus grandes déflagrations non nucléaires – qui a tué plus de deux cents personnes, défiguré une partie de la capitale et traumatisé durablement les Libanais.

Le Liban est pris au piège d’une crise politique et économique, l’une des pires à l’échelle mondiale depuis 1850, selon la Banque mondiale, avec des pénuries de carburant, de médicaments et des coupures d’électricité jusqu’à 22 heures par jour en pleine chaleur estivale et en pleine crise sanitaire liée au Covid-19.

Imposer des sanctions ciblées

L’aide structurelle nécessaire à la sortie de crise reste, pour sa part, subordonnée à la formation d’un gouvernement et à la mise en œuvre de réformes, que la communauté internationale réclame en vain depuis des mois. Les dirigeants libanais, enfermés dans d’interminables marchandages politiques, sont restés depuis sourds à toutes les menaces de sanctions, notamment de Paris.

Le nouveau premier ministre désigné le 26 juillet, Najib Mikati, a promis de former sans délai un gouvernement. Mais il n’a pas réussi à le faire avant la date anniversaire de l’explosion, le 4 août, comme il l’aurait « souhaité ». Emmanuel Macron, qui s’est rendu à deux reprises en un mois au Liban après l’explosion pour tenter d’arracher un compromis aux responsables politiques, ne cache plus son exaspération. Paris a restreint l’accès au territoire français de plusieurs personnalités libanaises, sans toutefois dévoiler lesquelles. « C’est une première étape, ceux qui sont visés le savent et la pression va continuer à monter », assurait la présidence française, se disant prête à aller plus loin.

L’Union européenne a annoncé, vendredi, être en mesure d’imposer des sanctions ciblées aux dirigeants responsables du blocage politique. La France et les Etats-Unis ont promis de « faire pression » ensemble. « S’ils le veulent, ils peuvent le faire », martèle Paris. « Il n’y a toujours aucun progrès dans la formation d’un gouvernement ou dans la mise en œuvre de réformes urgentes. Compte tenu de la détérioration dramatique de la situation économique, c’est irresponsable », regrette également le ministre allemand des affaires étrangères, Heiko Maas.

Le Monde avec AFP

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