RC Lens - Paris SG : au cœur de la victoire lensoise avec Jonathan Gradit
Les Lensois avaient bien préparé leur coup. Si – officiellement – le staff avait abordé cette réception du PSG comme n’importe quelle rencontre, il avait tout de même décrété une mise au vert, chose rare avant un match à domicile. Ceux qui ont été amenés à croiser les Sang et Or dans la journée de ce jeudi les disent alors « tranquilles, pas surexcités, concentrés, conscients qu’il y a un coup à faire. » Jonathan Gradit avoue tout de même : « On avait aussi hâte de jouer ce match. Il y a quelques mois, on était en L2. Là, on jouait le PSG, en L1. »
« Verratti s’agaçait. C’était bon signe »
Lorsque la composition d’équipe tombe, la surprise vient de la titularisation de Manu Perez à la place de Yannick Cahuzac. Touché à l’épaule depuis le match à Nice, le Corse a été strappé durant toute la semaine d’entraînement. Franck Haise, qui sait l’importance de bien gérer la zone de Marco Verratti, décide de ne prendre aucun risque, lançant d’entrée l’ancien Clermontois. L’entraîneur veut voir son équipe se montrer offensive. « Il n’y a pas de stars dans le football, glisse-t-il à ses joueurs en substance. Aucune équipe n’est plus forte qu’une autre. Bien sûr, le PSG est favori. Mais ne soyez pas impressionnés ! Vous avez des qualités. On aura des opportunités. » Les cadres habituels (Leca, Cahuzac) prennent brièvement la parole, conscients aussi que certains jeunes pourraient être impressionnés par cette affiche médiatisée. L’idée générale est de dédramatiser le contexte. Sans en rajouter.
Franck Haise recadre son équipeD’entrée, les Sang et Or sentent que leur investissement, sur la pelouse, est celui qui peut faire douter les vice-champions d’Europe. « Il y a eu quelques gestes d’énervement en première mi-temps, explique Gradit. Verratti s’agaçait de plus en plus au fil du match. On s’est dit que c’était bon signe. On était très solides, et j’avais l’impression qu’on aurait pu jouer des heures et qu’ils ne marqueraient jamais. » Pour autant, les Artésiens vivent une fin de première mi-temps compliquée. Leur bloc a reculé et rend le ballon trop facilement aux hommes de Tuchel. Haise recadre. Il sent son équipe au bord de la rupture. « Il nous a dit de jouer plus haut, explique Jonathan Gradit. D’aller les faire jouer. » Toute la semaine, et après s’être appuyé sur la finale de la Ligue des champions face au Bayern, le staff a convaincu son groupe que le PSG détestait une chose : être pressé. Ignatius Ganago lui donne raison en chipant le ballon de la gagne (1-0, 57e).
« On n’en peut plus de la musique de Facundo »La fin de match est évidemment tendue mais le Racing fait front. Dans les arrêts de jeu, Jonathan Gradit réalise un tacle parfait dans sa surface. « Il y a eu un tel bruit dans le stade que j’ai cru que je venais de soulever la Ligue des champions. » Lens tient sa victoire. Alors que les pizzas tournent dans le vestiaire, le cri de victoire est célébré. « Qu’est-ce qui s’est passé ? On les a chicotés ? » Les effusions sont simples. Le discours est clair : cap sur Lorient désormais.
Facundo Medina, pour sa première victoire en L1, laisse ses baffles cracher de la musique argentine. Sans franchement faire l’unanimité. « On n’en peut plus de la musique de Facundo, se marre Jonathan Gradit. On se croirait tous bourrés dans un bar latino à 6 heures du matin ! On va se cotiser pour lui acheter des écouteurs. » Les joueurs foncent en cryothérapie. « J’étais avec Issiaga (Sylla) et Ignatius (Ganago). Les deux m’ont parlé de l’ambiance de Bollaert-Delelis. Bon, Issiaga, c’est normal, il vient de Toulouse. Ce n’est pas compliqué de faire mieux. Mais Ignatius, lui, il vient de Nice. Et il me disait que même à 5000, c’était mieux que là-bas avec un stade plein… »
Les Lensois se quittent vite avec un impératif : récupérer. « Vendredi matin, la première chose que j’ai faite, c’est d’aller faire mes courses, conclut l’ancien Caennais. J’ai tout de suite croisé quelqu’un qui m’a dit merci et qu’il était fier de nous. C’est quand même mieux que de se faire traiter de chèvre, non ? »