Une visite officielle sème le trouble dans un lycée du Var
6Medias, publié le samedi 03 octobre 2020 à 12h20
Des enseignants d'un lycée du Muy, dans le Var, ont eu une belle frayeur jeudi 1er octobre. Certains affirment en effet que la visite de la secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, Sarah El Haïry, a provoqué un début de panique, rapporte Nice-Matin.
L'affaire provoque une vive polémique.
Selon un témoignage dans Nice-Matin, une visite officielle a provoqué une belle panique dans un lycée du Muy, dans le Var. Selon le quotidien régional, jeudi 1er octobre, les lycéens qui s'apprêtaient à partir en récréation se sont vus forcés de rester dans les classes. "On s'apprêtait à laisser descendre nos élèves en récréation lorsque la voix d'un agent d'accueil a retenti dans les haut-parleurs. Elle nous demandait de garder les lycéens en classe pour l'instant... sans donner d'autre précision !", explique Magalie Sedes, une professeur de SVT. Cette dernière peine à cacher son angoisse, surtout qu'autour d'elle, plusieurs élèves s'interrogent : "Certains jeunes commençaient à paniquer. Ils me demandaient : 'C'est un attentat, Madame ?' Et moi, je ne savais pas quoi répondre".
Cependant, nul attentat à l'horizon. La mesure avait été prise afin d'assurer l'arrivée, dans l'établissement, de Sarah El Haïry, secrétaire d'État chargée de la Jeunesse et de l'Engagement, ajoute Nice-Matin. Cette situation anxiogène n'a pas manqué de faire réagir Fabienne Langoureau, la secrétaire générale du syndicat Snes-Fsu. C'est dans un communiqué qu'elle a raillé une précaution qu'elle juge peu crédible et "une secrétaire d'État à la Jeunesse qui, visiblement, a bien peur de rencontrer la jeunesse de nos établissements scolaires. Peut-être également que dans le contexte d'alerte renforcée dû à l'épidémie de Covid, [Sarah El Haïry] a préféré ne pas prendre de risques et ne pas entrer en contact avec de vrais jeunes et de vrais personnels !"De son côté, la proviseur, Martine Banerjee, affirme que la venue de la secrétaire d'État avait bien été annoncée. Toutefois, celle-ci était un peu en retard. C'est pourquoi l'établissement a demandé "aux enseignants et aux 1 200 lycéens de patienter une dizaine de minutes avant de descendre dans la cour" afin "d'éviter un effet de masse". Après cette péripétie éprouvante, Sarah El Haïry s'est finalement entretenue deux heures avec les élèves, dans une atmosphère conviviale.