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« Le Parrain », et Coppola toucha la grâce

 Le Parrain  et Coppola toucha la grâce
Une saga qui ne se démode pas, qui ne vieillit pas, qui ressuscite Brando, qui est, en un mot, un chef-d’œuvre.

Je vais chercher une bière dans la cuisine. Je passe devant la télé, on donne « le Parrain ». Je connais le film par cœur, je l’ai vu quoi ? Vingt, trente fois ? Du coin de l’œil, j’aperçois la scène où Brando est abattu dans la rue, avec des oranges dans la main. Je m’arrête, je regarde. Une minute plus tard, je suis assis. Les heures passent, je suis encore là. La nuit tombe… Voici un miracle de cinéma : on oublie le temps, les ennuis, la soupe sur le feu. Tout a commencé en catastrophe, pourtant : production réticente, Brando peu apprécié, doutes sur les qualités du metteur en scène. La dernière fois que nous nous sommes vus, Coppola m’a raconté qu’au bout de trois semaines de tournage, aux toilettes, il avait entendu les membres de son équipe dire : « Ce type ne sait pas ce qu’il fait. On devrait le virer. » Que s’est-il passé ensuite ? ai-je demandé. « J’ai été crucifié. » Comment expliquer la critique désastreuse ? Jean-Louis Bory, dans « le Nouvel Obs », titrait alors : « Trois heures de ketchup ».

Il y eut un avant et un après « le Parrain »

Or, voici une saga qui ne se démode pas, qui ne vieillit pas, qui ressuscite Brando, qui est, en un mot, un chef-d’œuvre. Il y eut un avant « le Parrain ». Il y eut un après. Avant, la Mafia était un mythe vague, la Cosa Nostra, une organisation pour romanciers en mal d’imagination, et les gangsters, une race disparue depuis la prohibition. Francis Ford Coppola était un jeune réalisateur tirant le diable par la queue, et Marlon Brando, un has been dont l’avenir était largement derrière lui. Al Pacino n’aurait trouvé personne pour miser un Carambar sur lui. Et, surtout, la violence au cinéma était mesurée, réservée à quelques films d’auteur…

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Le 15 mars 1972, « le Parrain » sort sur les écrans. Tout de suite, des queues immenses se forment devant les salles. Des séances de minuit sont instituées. Les actions de Paramount grimpent de 38 à 44 dollars. La phrase : « Faire une proposition qu’on ne peut refuser » devient célèbre. Le 27 mars 1973, « le Parrain » est nommé dans dix catégories aux Oscars. Il faut revoir le film. C’est génial, point barre.

Jeudi 20 octobre à 21h00 sur Paris Première. Drame américain de Francis Ford Coppola (1972). Avec Marlon Brando, Al Pacino, James Caan. 2h55.
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