Prise d'otages au Havre : un assaillant récidiviste
Après six heures, le preneur d’otages s’est finalement rendu. La prise d’otages qui avait débuté dans une banque du Havre (Seine-Maritime) s’est terminée sans victimes ni coup de feu aux alentours de 22 h 50. Peu avant 17 heures, Medhi D., 34 ans, muni d’une arme de poing, avait fait irruption dans l’agence bancaire de la Bred du boulevard de Strasbourg, séquestrant dans un premier temps sept personnes dans la banque avant que l’une d’entre elles ne réussisse à s’échapper. Après avoir bloqué les issues, l’homme avait indiqué être équipé d’explosifs.
«Très rapidement, les effectifs de la police nationale ont établi un périmètre de sécurité et pris contact avec le preneur d’otages […]. Les effectifs de la BRI, puis un détachement du Raid, ont été dépêchés sur place. Le Raid était à pied d’œuvre à 18 h 30 et a pris contact avec l’individu dès son arrivée», a détaillé en fin de soirée le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Le forcené a évoqué à la fois le sort des enfants palestiniens selon lui «injustement emprisonnés en Israël», revendiqué l’accès à l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa à Jérusalem pour les Palestiniens de moins de 40 ans et enfin demandé qu’on lui apporte un scooter de type TMax pour prendre la fuite. Tout au long de la soirée, il a relâché les six otages, tous sains et saufs. «Ce qui a été favorable, c’est que la communication n’a jamais été rompue entre lui et le négociateur», a souligné Frédéric Desguerre, secrétaire régional Normandie Unité SGP-FO, contacté par le site d’information Paris Normandie.
Une première prise d’otages en 2013Ce n’est pas la première prise d’otages à laquelle participe le trentenaire. En 2013, à Paris, il avait retenu quatre personnes pendant plus de deux heures dans une agence du CIC de l’avenue des Gobelins (XIIIe arrondissement). Quelque 150 policiers avaient été déployés sur place, dont une équipe de la brigade de recherche et d’intervention en charge, dans la capitale, de lutter contre le grand banditisme et spécialisée dans les interventions en situation de crise. A l’époque, le preneur d’otages, déjà équipé d’une arme de poing et d’une grenade lacrymogène, réclamait un logement social pour lui et son fils.
A lire aussiPolicier tué par un automobiliste au Mans : que s’est-il passé ?
Connu pour des faits de délinquances de droit commun, qualifiés de graves par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, l’homme est également fiché au Traitement d’antécédents judiciaires (TAJ). «Il était également connu pour des antécédents psychiatriques et était enfin connu au titre de la radicalisation par la préfecture de Seine-Maritime et le renseignement territorial qui le suivaient», a précisé le locataire de la Place Beauvau dans une vidéo diffusée jeudi soir depuis le ministère. A sa sortie de l’agence, des témoins ont capté la scène. Sur une vidéo, on peut voir Medhi D. sortir seul de l’établissement bancaire situé boulevard de Strasbourg dans le centre-ville, cagoulé, avec ce qui semblerait être un drapeau de l’Arabie Saoudite noué en cape autour de son cou (et non pas celui du Hamas). L’enquête ouverte pour «crime flagrant pour tentative de vol à main armée et séquestration» a été confiée au service régional de la police judiciaire de Rouen. L’assaillant devrait être présenté aux autorités judiciaires samedi 8 août, dans l’après-midi.
Charles Delouche , Margaux Masson