Le Diable s'habille en Prada, la comédie musicale : mon avis
3. Une actrice formidable pour Miranda Priestly
L'actrice sur scène aura fort à faire pour se montrer à la hauteur du personnage. Et cela, sans prendre en compte le fait qu'elle devra endosser les escarpins diaboliques de Meryl Streep, dont le nombre incalculable d'Oscars nécessite probablement une salle de trophées de la taille d’un petit pays. À mon avis, il n'y a qu'une seule femme pour le rôle. Entre en scène, une actrice lauréate d'un Emmy Award, trois fois nominée aux Olivier Awards, co-animatrice de l'Eurovision, dotée d'une tessiture vocale qui couvre quatre octaves, et la première image à laquelle beaucoup de gens pensent lorsqu'ils entendent le mot "honte"... J'ai nommé l'incomparable Hannah Waddingham.
La ressemblance est frappante, n’est-ce pas ? Et ce ne serait pas le premier rôle que Waddingham partagerait avec Streep, les deux actrices ayant joué la Sorcière dans Into the Woods, l'une sur scène et l'autre au cinéma. Je crois bien voir ici une recette du succès ! Entre son talent vocal, son ascension fulgurante qui promet d'attirer les spectateurs, et sa stature imposante qui ne manquera pas de propulser le personnage de Miranda Priestly vers de nouveaux sommets redoutables, je suis prêt à parier qu'elle a déjà été choisie pour l'incarner.
4. Un solo percutant et émouvant pour Nigel
Soyons honnêtes, nous regardons tous Le Diable s'habille en Prada pour voir Meryl Streep maltraiter gratuitement Emily Blunt et Anne Hathaway tout en restant fabuleuse, mais ce que nous adorons vraiment, c’est le cœur et l'âme de Nigel, interprété par Stanley Tucci. Il est le seul dans la pièce que Miranda respecte et pourrait presque se vanter d'être le seul ami de la Reine des Glaces. Ce que nous admirons le plus chez lui, c'est son amour pour son travail et l'industrie de la mode. Il y a un moment clé dans le film, quand Andy se tourne vers Nigel à la recherche de sympathie, et qu'il lui offre à la place un bien nécessaire retour à la réalité qui la pousse à trouver une nouvelle appréciation pour son travail et sa patronne (après une scène de relooking dans le dressing du magazine, bien sûr, un autre moment emblématique). Si cela dépendait de moi, le discours de Nigel dans cette scène serait adapté en un solo percutant et émouvant, allant plus loin que le film pour révéler l'importance que le magazine Runway avait pour le jeune et solitaire Nigel, plus intéressé par la mode que par le sport.
“Savez-vous que vous travaillez dans la boîte qui a fait connaître les plus grands artistes du vingtième siècle ? Halston, Lagerfeld, De La Renta. Et ce qu’ils ont fait, ce qu’ils ont créé, c’est plus grand que de l’art, parce qu’on passe toute notre vie dans leurs vêtements”
Stanley Tucci dans le rôle de Nigel dans Le Diable s'habille en Prada.
5. Miser sur la mode des années 2000
Le film original étant sorti en juin 2006, il met en valeur la mode de l'époque. Dans le film, défile un nombre stupéfiant de looks emblématiques, de la pièce sensationnelle de Dior par John Galliano que porte Andy au gala, à son total look Chanel après sa transformation. Si cette comédie musicale veut vraiment mériter le titre de Le Diable s'habille en Prada, elle va devoir travailler d'arrache-pied sur les costumes et être à la hauteur de l'héritage de la costumière du film, Patricia Field. Si une légion de costumiers du West End ne travaille pas actuellement à recréer des pièces d'archives de toutes les grandes maisons de l'époque, autant annuler le spectacle.
6. Le discours sur le pull bleu céruléen
Bon, soyons réalistes. Il n'y a absolument aucune version de ce monde où ce discours ne finit pas dans la comédie musicale. Je serais même choqué si Elton John ne l'avait pas déjà transformé en un numéro à couper le souffle. Cela dit, je pense qu'il serait préférable qu'Elton mette de côté le piano un instant et laisse ce discours tel quel. Les monologues ont une longue histoire aussi bien au théâtre qu'au cinéma, et certains sont sacrés. Après tout, qui pourrait être parfaitement inconscient du fait qu'Euripide a écrit un monologue pour Médée, et je crois que c’est Shakespeare, n'est-ce pas, qui a rendu les monologues aussi célèbres avec son soliloque “Être ou ne pas être”. Je crois qu’il nous faudrait un monologue. Et si vous avez capté ce que je faisais là, et que vous avez lu les deux dernières phrases avec la voix de Meryl Streep, alors vous savez déjà pourquoi ce discours devrait intégrer directement la comédie musicale tel quel.