Thèmes d'actualité fermer

Toulouse. Condamnation de Laurence Arribagé : les questions qui ...

Toulouse Condamnation de Laurence Arribagé  les questions qui
Ex-députée de la Haute-Garonne, l'adjointe au maire de Toulouse Laurence Arribagé a été condamnée en justice et déchue de ses mandats politiques. Voici les questions qui se posent.
Par Guillaume Laurens Publié le 30 Jan 24 à 13:20  
Voir mon actu Suivre Actu Toulouse

Reconnue coupable d’avoir voulu discréditer sa rivale Corinne Vignon (En Marche) — et d’avoir fomenté un complot pour l’accuser d’exercer l’astrologie au black, avec des soupçons de fraude fiscale à la clé — en plein entre-deux-tours des Législatives de 2017 dans la 3ᵉ circonscription de Haute-Garonne, l’ex-députée Laurence Arribagé, toujours adjointe au maire de Toulouse, a été condamnée lundi 29 janvier 2024 à trois ans de prison avec sursis, 10 000 euros d’amende, mais aussi et surtout à cinq ans d’inéligibilité. Le point sur les principales questions qui se posent dans ce dossier.

#1. Que signifie sa condamnation ?

L’adjointe aux Sports du maire de Toulouse a été condamnée à cinq ans d’inéligibilité, assortis d’une exécution provisoire. Cela signifie tout simplement qu’elle est déchue de tous ses mandats d’élus, à la Ville comme à la Métropole, même si elle décide d’interjeter appel.

À lire aussi

#2. Que sait-on de l’appel de Laurence Arribagé ?

Dénonçant un jugement « inexplicable » et regrettant « la violence de cette décision » de justice, qui relève à ses yeux d’une « exécution politique », l’avocat de Laurence Arribagé Me Éric Mouton, a annoncé dès lundi soir que « nous allons naturellement faire appel de cette décision ».

Il fustige notamment l’exécution provisoire assortie à la condamnation, « cette véritable hérésie juridique, qui permet à un tribunal de vous priver de votre mandat alors que vous êtes toujours présumé innocent ».

Le dossier ayant été dépaysé à Paris pour éviter des pressions locales, le procès en appel sera également, selon toute vraisemblance, délocalisé. Il ne se tiendra sans doute pas avant de longs mois.

#3. Qui va la remplacer au conseil municipal ?

La démission de Laurence Arribagé, la première dans l’équipe Moudenc depuis les élections municipales de 2020, va donc entraîner l’arrivée d’une nouvelle élue au conseil municipal de Toulouse, et par effet domino, au conseil de Métropole.

C’est une autre femme, qui figurait en 54ᵉ position de la liste Moudenc, qui est appelée à siéger sous les ors du Capitole. Il s’agit d’Annamaria Tripicchio-Rogier, 56 ans, novice en politique… et avocate de profession.

Vidéos : en ce moment sur Actu

#4. Qui sera l’adjoint aux Sports ?

La nouvelle venue au conseil municipal n’écopera pas forcément des missions confiées à Laurence Arribagé (qui était adjointe aux sports, en charge de la questure de la collectivité, et maire du quartier Côte Pavée), mais également conseillère métropolitaine et membre du bureau de l’intercommunalité. Il est même vraisemblable que celles-ci soient plutôt confiées à un élu plus expérimenté en politique dans l’aréopage de Jean-Luc Moudenc.

Car à Toulouse comme ailleurs, l’attribution des délégations est à la discrétion du maire. « J’y travaille », a d’ailleurs évacué l’intéressé, au moment de réagir à la condamnation de son adjointe.

À lire aussi

#5. Quelles conséquences au Capitole ?

Cette affaire peut-elle avoir des conséquences jusqu’au Capitole, et dans la majorité de Jean-Luc Moudenc ? « Le dossier en cause ne concerne nullement — rappelons-le — ni la Mairie, ni la Métropole », a répété lundi soir le premier magistrat, au moment de l’annonce de la condamnation de sa « collègue et amie », déplorant au passage « un rude jugement ».

Dans le même temps, sans surprise, une partie de l’opposition a, elle, rué dans les brancards. « Acte isolé ou magouille généralisée de la droite toulousaine ? », raille l’insoumise Agathe Roby. « Notre ville mérite mieux que la clique clientéliste et malhonnête à sa tête », fulmine François Piquemal. « M. Moudenc doit maintenant rendre des comptes aux habitants », claironne le député LFI.

L’écologiste Antoine Maurice est sur la même ligne, en des termes plus feutrés : « Laurence Arribagé n’est que la partie émergée de l’iceberg de la droite toulousaine qui se comporte depuis longtemps comme propriétaire d’un territoire, avec certains qui sont prêts à tout pour maintenir leur pouvoir ». Fustigeant ces « pratiques électorales », l’élu municipaliste Maxime Le Texier met déjà le cap sur 2026 : « Ensemble, tournons cette triste page des arrangements entre amis ».

#6. Est-ce la fin de la carrière politique de Laurence Arribagé ?

C’est évidemment une question sans réponse… Mais cette condamnation marque inéluctablement un tournant dans la carrière politique de Laurence Arribagé. À deux ans des prochaines élections, elle se retrouve de facto mise au ban de la prochaine liste des Municipales 2026, et ne pourra pas non plus participer aux Régionales et Départementales, prévues en 2028… À moins d’une élection partielle après ses cinq ans d’inéligibilité — ce qui paraît très improbable à Toulouse —, elle est donc au purgatoire jusqu’en 2032 !

Un gros coup d’arrêt pour cette passionnée de politique, devenue référente du parti Horizons à Toulouse, après avoir été présidente départementale des Républicains. 

Laurence Arribagé, de l'ascension à la chute

Laurence Arribagé a fait ses débuts en politique en 2008, sur les bancs de l'opposition au conseil municipal, dans le sillage de Jean-Luc Moudenc, qu'elle avait rencontré lors d'un dîner en 2007, a-t-elle confessé lors de son procès. En 2010, étant colistière de Brigitte Barèges (UMP), elle devient conseillère régionale de Midi-Pyrénées. Lors des Législatives de 2012, elle est suppléante de Jean-Luc Moudenc, élu député de la 3ᵉ circonscription de la Haute-Garonne, puis lui succède en 2014 quand celui-ci reprend les rênes du Capitole. Battue par Corinne Vignon lors des Législatives de 2017, puis à nouveau en 2022, elle était toujours, jusqu'ici, adjointe au maire de Toulouse.

À la barre en décembre, Laurence Arribagé avait expliqué qu’à ses débuts, elle était ravie « d’apporter autre chose que (s)on nom d’épouse », son patronyme la renvoyant constamment à la carrière de son mari Dominique Arribagé, ex-joueur et entraîneur du Téfécé. Elle disait aussi avoir « toujours eu envie de (s’)engager en politique », regardant des émissions depuis toute petite. À 53 ans, est-ce (déjà) la fin de sa vie publique ?

Suivez toute l’actualité de vos villes et médias favoris en vous inscrivant à Mon Actu.

Shots similaires
Nouvelles archives
  • Chantal Goya
    Chantal Goya
    Les docs du week-end De Chantal Goya à Bernard Minet : que ...
    1 heure en arrière
    22
  • Rudy Molard
    Rudy Molard
    VIDEO. Tour d'Espagne 2022 : le Français Rudy Molard nouveau maillot rouge, la cinquième étape pour Marc Soler
    25 Aoû 2022
    4
  • Rajwa al-Saif
    Rajwa al-Saif
    L'incroyable réception de mariage d'Hussein et Rajwa de Jordanie
    2 Jui 2023
    2
  • Mickael Groguhe
    Mickael Groguhe
    MMA: PFL Paris: Islem Masraf met KO Mickaël Groguhe en moins de ...
    8 Mar 2024
    2
  • Chanteclair
    Chanteclair
    Déconfinement : d'où vient le masque tricolore d'Emmanuel Macron
    5 Mai 2020
    2
Les shots les plus populaires de cette semaine