L'ancienne députée macroniste Laetitia Avia jugée pour avoir ...
L’ex-députée et ancienne porte-parole de LREM Laetitia Avia est jugée ce mardi 9 mai et ce mercredi 10 mai à Paris, soupçonnée de harcèlement moral envers des assistants parlementaires. Dans un article de Mediapart en mai 2020, cinq anciens assistants parlementaires ont accusé la députée de Paris de faire subir à ses collaborateurs humiliations, harcèlements et abus de pouvoir.
Laetitia Avia est soupçonnée d’avoir entre juin 2017 et août 2020 «exprimé en public des moqueries, dénigrements, propos humiliants» sur le «comportement personnel» ou la «compétence professionnelle» de ces assistants parlementaires afin «de les déstabiliser», en «ne respectant pas le droit à la déconnexion», selon la citation à comparaître.
Il est aussi reproché à la prévenue d’avoir «exigé des missions hors contrat (correction de copies, achats personnels, meetings de campagne électorale) et des heures de travail abusives», d’avoir eu une «gestion erratique» et d’avoir «instauré un climat de peur et de mal-être».
Après plusieurs plaintes, une enquête a été ouverte en juillet 2020 et, deux ans plus tard, l’élue a été citée à comparaître devant le tribunal. Six anciens collaborateurs sont concernés et un septième doit se joindre à la procédure.
Dans l’article de Médiapart, des témoignages évoquaient également des propos jugés sexistes, racistes ou homophobes que tenait Laetitia Avia dans des échanges avec son équipe.
La députée, militante LREM de la première heure, portait alors au Parlement un projet de loi contre la haine en ligne, qui a été censuré en grande partie le mois suivant par le Conseil constitutionnel.
Battue aux législativesLaetitia Avia, 37 ans, qui conteste tout harcèlement moral et dénonce depuis l’origine des «accusations mensongères», a repris son métier d’avocate après sa défaite aux dernières élections législatives en 2022 dans la 8e circonscription de Paris.
Au moment de la parution de l’article de Mediapart, Laetitia Avia avait dénoncé une «manipulation» et un «tableau mensonger» et porté plainte en diffamation contre Mediapart.
A l’époque, la présidence de l’Assemblée nationale et celle du groupe LREM avaient été avisées de l’affaire. La cellule anti-harcèlement lancée en 2020 avait également été saisie ainsi que la déontologue de l’Assemblée nationale.