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[Critique] La Révolution : Netflix signe son Pacte des Mous

Critique La Révolution  Netflix signe son Pacte des Mous
Nouvelle production française débarquée sur Netflix, La Révolution nous promettait de revisiter l'Histoire avec un petit côté Pacte des Loups fantastique

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Nouvelle production française débarquée sur Netflix, La Révolution nous promettait de revisiter l’Histoire avec un petit côté Pacte des Loups fantastique. Sauf qu’à trop crier sa révolte, la série en devient rapidement assourdissante.

La Révolution française, tout le monde connaît. 1789, la prise de la Bastille et toute l’Aristocratie qui ne sait plus où donner de la tête. Sauf qu’il y a l’Histoire avec un grand H, et l’histoire avec un grand N. Pour cette nouvelle production française Netflix, on nous promet donc de nous raconter ce qui c’est vraiment passé, ce que les livres ne nous ont jamais dit. Après 3 épisodes (sur 8), on sait maintenant pourquoi c’était resté sous silence. L’intrigue débute en 1787 et tandis que les nobles font la fête, le peuple meurt à petit feu. Du coup, un vent de révolte commence à souffler alors qu’un mystérieux virus, le sang bleu, commence à se propager chez les puissants. En bref, c’est les Gilets Jaunes et le Covid, avec un peu d’avance. Au milieu de tout ça, une jeune noble, Elis de Montargis, et un jeune médecin du peuple, Joseph Guillotin – futur inventeur du fil à couper le beurre version adulte – vont tenter de faire gagner l’amour et la paix dans le monde (oui, comme Miss France).

Alors quelle différence y a-t-il entre La Révolution de Netflix et celle de Stéphane Bern ? La première mise allégrement sur son côté fantastique. On apprend ainsi très vite que le sang bleu a le don de faire revenir les morts à la vie. Zombie ou non, on n’en saura pas (encore) plus, même si de très nombreux indices orientent la réponse. La série étant écrite avec beaucoup de finesse – on reviendra sur cette ironie -, on a presque envie de supposer que le coup de la guillotine et des têtes tranchées auraient un lien avec les nobles infectés. The Walking Dead version Révolution française ? Vous ne l’aviez pas rêvé, les créateurs Aurélien Molas et Gaïa Guasti l’ont peut-être fait. Toutes ces théories trouvent sans doute une grosse partie des réponses lors des épisodes suivants, mais encore faut-il nous donner envie d’aller jusqu’au bout et à ce jeu-là, le show échoue malheureusement.

La Révolution n’aura pas lieu

Par honnêteté, on se gardera d’être trop catégorique quant à la qualité globale de la série, qui se rattrape peut-être – et on l’espère pour elle – par la suite. Mais ces 3 premiers épisodes n’ont pas été à la hauteur de nos espoirs et il faut reconnaître que l’envie de découvrir la suite n’y est pas. La faute à un récit écrit grossièrement, appuyant chaque élément-clé sans aucune subtilité. Sur le papier, allier Histoire et fantastique peut amener quelque chose d’intéressant, mais ici, ce mélange entre faits historiques et invention plombe constamment l’ensemble, comme si l’un des deux n’était pas à sa place; le vilain petit canard changeant en fonction des situations. Il se dégage une sensation de lourdeur, de premier degré trop appuyé, sans parler du discours politique rabâché. Et quand le gore et l’horreur s’invitent, on tombe dans l’overdose.

En voulant bien faire, les créateurs sont tombés dans le piège de trop faire. Trop de personnages, trop de mélange, trop de répétitions, trop d’emphase… Rien ne sonne vrai et c’est ce qui nous empêche d’apprécier cette prise de risque aux belles promesses. Pour ne pas perdre le spectateur, la série en rajoute encore et encore et si cela lui donne du rythme, cela nous empêche dans le même temps de nous immerger dans le récit et on s’ennuie très rapidement. Au-delà des bonnes mais maladroites intentions narratives de la série, La Révolution souffre d’un problème majeur : le casting. Comme si lui-même n’y croyait pas, l’ensemble de celui-ci surjoue sans naturel. Les répliques sont scolaires, récitées. Un jeu artificiel qui guillotine la crédibilité des personnages et ce qu’ils veulent raconter.

Il n’y a pas que du négatif. Bien que la mise en scène soit assez ampoulée, elle n’est pas mauvaise surtout lors des scènes d’action. Là encore, on sent toute l’envie de bien faire de la série avec un jeu de lumière et de cadrage qui, à défaut d’être original, démontre toute l’ambition dès les premières minutes. Si, à cela, on ajoute le soin apporté aux costumes et aux décors, La Révolution a un vrai attrait visuel. On peut reprocher beaucoup de choses à cette production mais on ne peut nier qu’il y a un vrai travail derrière. Les maladresses de départ peuvent toujours se corriger. On espère très fort qu’elles le seront dans les épisodes suivants.

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