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Cinéma : que vaut “La Planète des Singes, Le Nouveau Royaume” ?

Cinéma  que vaut La Planète des Singes Le Nouveau Royaume
DYSTOPIE. La saga cinématographique signée Wes Ball, avec Owen Teague, Freya Allan, Peter Macon et Kevin Durand inspirée du roman de Pierre Boulle continue d’explorer la condition humaine.

Il y a des images de cinéma qui marquent à jamais. Comme la scène finale de La Planète des singes (1968) de Franklin Schaffner : Charlton Heston, astronaute ayant effectué un bond dans le futur et atterri sur une planète qui ressemble à la Terre mais colonisée par les primates, tombe à genoux sur une plage déserte en découvrant la statue de la Liberté enlisée dans le sable, symbole d’une civilisation déchue et de l’extinction à terme de l’humanité.

Ce plan vertigineux et sidérant a enflammé l’imagination débordante des scénaristes hollywoodiens qui ont accouché de quatre suites dans les années 1970, d’un remake raté par Tim Burton en 2001, avant de revitaliser la franchise avec un prologue particulièrement réussi, La Planète des singes : les origines (2011) de Rupert Wyatt, qui a engendré une trilogie aussi intelligente que spectaculaire ayant totalisé 1,6 milliard de dollars de recettes au box-office mondial.

Pierre Boulle, l’écrivain français qui a publié le célèbre roman de science-fiction en 1963, qu’il estimait d’ailleurs inadaptable sur grand écran, n’aurait jamais pu prévoir pareil engouement. Encore aujourd’hui, on reste fasciné par son récit d’anticipation implacable et visionnaire, qui raconte comment les hommes sont retournés à l’état sauvage, privés de parole, conséquence d’une pandémie ayant décimé la majorité de la population et favorisé l’évolution fulgurante des singes, devenus dominants.

Conte philosophique et allégorie politique pour mettre en garde contre l’arrogance et la violence de notre espèce encline à la guerre, le best-seller a captivé Wes Ball, le réalisateur américain de 43 ans qui reprend les rênes de la saga avec La Planète des singes : le Nouveau Royaume. L’action se situe plusieurs générations après la mort de César, le premier singe qui a acquis son indépendance et rallié à ses côtés ses congénères pour créer une communauté dans la forêt.

On constate qu’ils reproduisent les erreurs des humains puisque différents clans se sont formés et s’affrontent pour régner. Ainsi, le jeune chimpanzé Noa voit son quotidien bouleversé le jour où des gorilles raflent tous les habitants de son village pour qu’ils servent d’esclaves à Proximus, tyran prétendant être l’héritier de César, messie qui a tout sacrifié pour la survie de ses semblables…

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« On a échangé quelques idées et voilà où j’en suis maintenant »

Wes Ball continue d’enrichir et de réinventer la mythologie avec un opus visuellement splendide, qui revêt la forme d’un road-movie d’apprentissage avec un héros devant endurer des épreuves pour grandir. « Voilà dix ans, je me trouvais à La  Nouvelle-Orléans sur le tournage de mon premier film, Le Labyrinthe, se rappelle-t-il. Dans le studio d’à côté, Matt Reeves dirigeait La Planète des singes : l’affrontement. Certains techniciens allaient et venaient entre les deux plateaux. Par conséquent, je jetais un œil sur mon voisin. (Rires.) On a échangé quelques idées et voilà où j’en suis maintenant. »

Il n’était même pas né en 1968. Pourtant lorsque Wes Ball a regardé La Planète des singes gamin, il a été hanté durablement par l’image de primates à cheval, un fusil en bandoulière. Aujourd’hui, il est en charge d’une mission périlleuse : assurer la jointure avec le classique, en bénéficiant d’une liberté assez jouissive tout en respectant une certaine cohérence pour ne pas trahir l’œuvre d’origine. Il a choisi pour y parvenir d’adopter le point de vue du singe, qui fait preuve de sagesse et de bonté quand le seul représentant humain est ambigu et peu aimable.

« Un défi de renverser la perspective, admet-il. On éprouve de l’empathie pour Noa. J’évoque l’utopie du vivre-ensemble, comment des leaders charismatiques manipulent l’opinion publique avec des contre-vérités pour l’asservir, comment la peur nous pousse au pire. » Sans oublier la métaphore religieuse avec un faux prophète invoquant César, détournant sa parole pour son profit et commettant des atrocités en son nom.

Les prises de vues ont eu lieu en Australie, en partenariat avec Weta Digital, société d’effets spéciaux fondée par Peter Jackson (Le Seigneur des anneaux). La méthode utilisée est la performance capture : acteurs et cascadeurs incarnent les singes dans des décors naturels, visage et corps constellés de capteurs pour que leurs avatars numériques reproduisent leurs expressions et leurs mouvements. Résultat, un réalisme saisissant.

« Pas question que mes personnages ressemblent à des peluches sans âme, martèle-t-il. Il s’agit d’une création par ordinateur, mais guidée par des interprètes en chair et en os. J’y ai pris goût. Je vous l’annonce : j’inaugure une nouvelle trilogie ! »

La Planète des Singes, Le Nouveau Royaume, de Wes Ball, avec Owen Teague, Freya Allan, Peter Macon et Kevin Durand. 2 h 25. Sortie mercredi.

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