La Grande-Motte : le Parquet national antiterroriste s'est saisi de l ...

La synagogue Beth Yaacov de la Grande-Motte, dans l'Hérault, a été touchée par un incendie ce samedi matin, jour de shabbat, a-t-on appris de source proche du dossier. La piste criminelle est privilégiée à ce stade, a appris franceinfo de source proche de l'enquête. L'auteur des faits est activement recherché selon Gérald Darmanin.

Un policier municipal a été blessé et transporté aux urgences du CHU de Montpellier, selon nos informations, mais son pronostic vital n'est pas engagé.

L'essentiel

• Un incendie s'est déclaré devant la synagogue de la Grande-Motte ce samedi matin
• Un véhicule incendié a explosé à cause de la présence d'une bouteille de gaz
• Un policier municipal a été blessé
• Un suspect est recherché, le Parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête
• Gérald Darmanin a demandé le renforcement de "la présence statique des forces de l'ordre devant les lieux de culte juifs"

Une explosion, puis un incendie

Une explosion a d'abord été entendue ce samedi matin un peu avant 9 heures à la synagogue. Les pompiers ont ensuite été appelés pour intervenir sur deux véhicules en feu devant la synagogue, selon les informations de franceinfo. L'un des deux véhicules a explosé, vraisemblablement en raison de la présence d'une bouteille de gaz, selon cette source. Les deux portes de la synagogue ont pris feu.

Selon les informations de franceinfo, il y a eu quatre départs de feu distincts. Il n'y avait personne dans la synagogue au moment des faits.

Le Pnat s'est saisi de l'enquête

Le Parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquête, indique le PNAT à franceinfo. Interrogé sur franceinfo, le maire de la Grande-Motte affirme que les caméras de la ville "sont en train d'être visionnées". "On ne sait pas si l'individu est sorti de la ville ou s'il est encore dans la ville", a assuré Stéphan Rossignol concernant le suspect présumé des incendies.

Gabriel Attal et Gérald Darmanin attendus sur place

"Je veux assurer nos concitoyens juifs et la commune de tout mon soutien et dire qu’à la demande du président de la République, Emmanuel Macron, tous les moyens sont mobilisés pour retrouver l’auteur", a réagi sur X Gérald Darmanin, ministre démissionnaire de l'Intérieur. Il se rendra sur place ce samedi après-midi avec le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal. Le maire de la Grande-Motte, Stéphan Rossignol, est aussi attendu.

Gérald Darmanin a également demandé aux préfets de "renforcer immédiatement la présence statique des forces de l'ordre devant les lieux de culte juifs".**

Le Crif dénonce "une tentative de tuer des Juifs"

Le président du Crif Yonathan Arfi a dénoncé "avec force une tentative de tuer des Juifs", auprès de l'AFP. "L'emploi d'une bonbonne de gaz dans une voiture à l'heure à laquelle on pense que des fidèles arrivent dans une synagogue, ce n'est pas simplement un incendie criminel, pas s'en prendre simplement à un bâtiment, un lieu de culte, c'est la volonté de tuer", a déploré le président du Conseil représentatif des institutions juives de France.

"C'est grave, choquant et honteux de voir qu'aujourd'hui, une fois de plus, la communauté israélite est touchée", a réagi sur franceinfo Stéphan Rossignol, le maire de la Grande-Motte (Hérault). Il rappelle que dans sa ville vit une communauté juive "importante". "C'est un attentat dirigé contre la communauté juive", estime-t-il.

Le chef de file de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé sur X un "intolérable crime". "Pensées pour les fidèles et les croyants ainsi agressés. La laïcité et la liberté de conscience est fille de la liberté des cultes. Nous ne l'oublions jamais", a écrit sur le réseau social le leader de la formation de gauche radicale, parfois accusé d'ambiguïté sur la question de l'antisémitisme.

"L'explosion de deux voitures devant la synagogue de La Grande-Motte doit être dénoncée comme telle : il s'agit d'un acte criminel et antisémite. J'apporte tout mon soutien à nos compatriotes juifs, ainsi qu'au policier municipal blessé ", a affirmé le président du Rassemblement national Jordan Bardella, semblant souligner en creux que Jean-Luc Mélenchon n'a lui pas parlé d'acte "antisémite". "Ces attaques inacceptables et inqualifiables sont la conséquence de la montée de l'antisémitisme qui se répand dans notre pays" a jugé la cheffe de file du RN, Marine Le Pen.

"L'antisémitisme grandit en France et il vient encore de frapper à la Grande-Motte. Les auteurs de cet acte doivent être identifiés et punis. Solidarité avec nos compatriotes juifs", a de son côté réagi le secrétaire national du PCF Fabien Roussel. Pour le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, "encore une fois nos concitoyens juifs sont visés selon toute vraisemblance. L'antisémitisme n'est pas une opinion. C'est un délit qui conduit au crime. Les auteurs devront rendre compte de leurs actes".

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