La Grande-Motte : enquête, suspect, cible, ce que l'on sait de l ...

L'enquête se poursuit ce samedi soir après l'incendie de deux véhicules survenu tôt le matin près de la synagogue de la Grande-Motte, station balnéaire de 8.500 habitants proche de Montpellier (Hérault). Alors que le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête, un suspect est toujours activement recherché par les forces de l'ordre. Voici ce que l'on sait de cette "attaque antisémite", dénoncée par Gabriel Attal.

Que s'est-il passé ?

Les pompiers sont intervenus sur place vers 8h30 alors que deux véhicules étaient en feu devant la synagogue. L'un de ces deux véhicules a explosé à cause de la présence d'une bouteille de gaz. Par ailleurs, "un individu a mis le feu à plusieurs portes d'entrée de la synagogue", a ajouté Gabriel Attal, le Premier ministre. Selon les informations de franceinfo, il y a eu quatre départs de feu distincts.

La synagogue Beth Yaacov Atlan, installée dans un bâtiment d'un étage, dans une zone résidentielle de La Grande-Motte, a été inaugurée il y a douze ans, à l'initiative de deux frères, rapatriés d'Algérie.

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Le suspect, un "assaillant extrêmement déterminé"

La piste criminelle a rapidement été privilégiée par les enquêteurs, puis le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi du dossier à la mi-journée. Une enquête a été ouverte pour tentative d'assassinats terroristes, destructions par moyen dangereux en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes.

Un homme suspecté d'être impliqué dans les incendies a été filmé par une caméra de vidéosurveillance arborant un drapeau palestinien autour de la taille, a appris franceinfo de sources proches de l'enquête. Des images que France Bleu Hérault a pu se procurer. Sur les images, un homme, relativement jeune, est filmé en train de quitter les lieux en courant. Le visage découvert, un keffieh rouge sur la tête, vêtu d'un polo bleu et d'un pantalon, il tient dans chaque main une bouteille d'eau minérale en plastique contenant un liquide jaunâtre. Les premières investigations indiquent que "l'auteur aurait été porteur [...] d'une arme", a précisé le Parquet national antiterroriste.

Sur franceinfo, le maire a assuré que "l'individu en question n'a pas réussi à pénétrer à l'intérieur de la synagogue, alors que c'était clairement son objectif", se basant sur les images de vidéosurveillance. "L'assaillant était extrêmement déterminé", a abondé le Premier ministre Gabriel Attal.

Emmanuel Macron a affirmé que "tout" était "fait pour retrouver l'auteur de cet acte terroriste". Au total, 200 policiers et gendarmes sont mobilisés pour retrouver le suspect.

Un policier légèrement blessé

Il y avait cinq personnes au sein de la synagogue au moment des faits, dont le rabbin, mais elles n'ont pas été blessées, a souligné le parquet dans un communiqué. En revanche, un policier municipal "a été propulsé par l'impact de la bonbonne de gaz qui a explosé" et "projeté au sol", selon le maire de la commune, Stéphan Rossignol. Il a été transporté au CHU de Montpellier. Son pronostic vital n'est pas engagé. Gabriel Attal a estimé qu'un "un drame absolu" avait été évité. "Si la synagogue avait été remplie de fidèle, si des personnes étaient descendues, il y aurait eu des victimes humaines" a-t-il assuré lors d'un point presse sur place.

La sécurité renforcée près des lieux de culte juifs

L'explosion devant la synagogue Beth Yaacov est survenue en plein shabbat, le jour de repos hebdomadaire des personnes de confession juive. Le ministre de l'Intérieur démissionnaire a donc décidé de demander à tous les préfets le renforcement "immédiat" des gardes statiques devant les lieux de culte juifs, dans un contexte de menace terroriste, mais aussi le début du relais de la flamme et l'organisation des Jeux paralympiques.

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Le gouvernement a régulièrement dénoncé une recrudescence des actes antisémites depuis l'attaque menée par le mouvement islamiste Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et le début de la guerre à Gaza. Selon le ministère de l'Intérieur, près de 900 actes ont été recensés cette année contre 300 l'an dernier lors de la même période. En mai dernier, un homme avait été abattu après avoir tenté de mettre le feu à la synagogue de Rouen (Seine-Maritime) mais son acte n'avait pas été qualifié de terroriste.