Elections européennes 2024 : La France insoumise quatrième ...

Avec 10,1 % des suffrages, Manon Aubry peut espérer envoyer neuf ou dix députés au Parlement européen. C’est le verdict des estimations du résultat des élections européennes pour la liste de La France insoumise (LFI), selon l’institut Ipsos pour France Télévisions, Radio France, France 24/RFI et Public Sénat/LCP Assemblée nationale.

La stratégie de campagne de LFI, mêlant engagement pour la cause palestinienne, conflictualité assumée et fondamentaux de gauche radicale sur la critique d’une Europe néolibérale, aura permis à Manon Aubry d’améliorer son score d’il y a cinq ans.

Cette campagne, doublée d’une personnalisation assumée de la part de Jean-Luc Mélenchon, qui a présenté le scrutin comme préparatoire en vue de la présidentielle de 2027, assied son mouvement sur un socle quelque peu élargi par rapport à 2019, mais elle acte aussi la fin d’un rapport de force à gauche fondé sur son score de la présidentielle, de 21,95 %. Le candidat du Parti socialiste et de Place publique creuse en effet un écart de plus de cinq points de pourcentage avec LFI, et la gauche modérée, après s’être rangée derrière LFI sous l’égide de la Nupes, retrouve la capacité d’imposer un récit différent.

Engagement pour la cause palestinienne

La France insoumise, qui a répété pendant des mois sa volonté d’une liste d’union, avait pris soin de présenter l’élection européenne comme un scrutin relativement secondaire, sachant que cette échéance, contrairement à la présidentielle, ne lui est pas favorable. En 2019, les 6,31 % obtenus par Manon Aubry avaient sonné comme une déception. Dimanche, l’eurodéputée fait mieux qu’en 2019, au terme d’une campagne remarquée surtout pour son engagement pour la cause palestinienne. Avec 10,1 % estimés, LFI envoie théoriquement à Bruxelles la juriste franco-palestinienne Rima Hassan, en septième position sur la liste, devenue égérie de cette cause au sein du parti.

Malgré ce score qui renforce la délégation LFI au Parlement européen, les cadres du mouvement, Jean-Luc Mélenchon le premier, ont passé les derniers jours de la campagne à mettre en doute la sincérité du scrutin. « Marre des électeurs radiés dans les quartiers populaires ! Marre des professions de foi non distribuées ! Marre des bulletins de vote non livrés ! », a-t-il lancé, dimanche 2 juin, en meeting à Garges-lès-Gonesse (Val-d’Oise). Le jour du vote, des cadres « insoumis » comme Manuel Bompard relayaient des remontées de terrain – radiations, bulletins LFI non fournis –, nourrissant la rumeur d’une abstention favorisée à dessein par les pouvoirs publics.