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Cinéma : avec "La fracture", le spectateur est invité au chevet d'une société en crises

Cinéma  avec La fracture le spectateur est invité au chevet dune société en crises
Catherine Corsini nous plonge en plein cœur de la crise des "gilets jaunes" et de l’hôpital public. Du grand cinéma social !

Catherine Corsini nous plonge en plein cœur de la crise des "gilets jaunes" et de l’hôpital public. Du grand cinéma social !

Mais ça, c’était avant ? Allons, la crise sanitaire n’a rien fait de plus que mettre un masque, autant dire un mouchoir sur la crise sociale. Elle est toujours là, aiguë.

C’est ce que Catherine Corsini laisse entendre en revenant dans son nouveau film sur les "gilets jaunes" à leur paroxysme (début décembre 2018) : elle ne raconte pas un moment du passé, elle témoigne du présent.

Néanmoins la première fracture visible est sentimentale : le couple formé par la dessinatrice Rafaela (Valeria Bruni-Tedeschi, tous potards sur 11 !) et son éditrice Julie (Marina Foïs, d’une précision cinglante), est au bord de la rupture ; ce à quoi la première se refuse absolument.

Le choix des urgences comme cadre

En tentant de la rattraper dans la rue, elle fait une mauvaise chute. Fracture physique. Au service des urgences, où affluent les blessés de la plus massive manifestation du mouvement sur Paris, les deux femmes croisent Yann (Pio Marmaï, volcanique et attachant), un camionneur "gilet jaune" blessé par une grenade de désencerclement tirée par les forces de l’ordre.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’entre les bourgeoises bien-pensantes et le prolo instinctif, le courant ne passe pas. Fracture sociale.

Si le choix des urgences comme cadre (quasi) unique à l’action a été inspiré à Catherine Corsini par une expérience personnelle, il s’avère parfait, en ce sens que tout le monde se trouve, là, logé à la même enseigne, pareillement otage de l’attente et du bordel, et témoin du manque de personnels et de moyens qui en est l’origine.

Un vrai souci documentaire

Dans ce temps à la fois suspendu, critique et dilaté, dans cette sorte, en somme, d’œil du cyclone social, il n’est pas d’autre choix que de se côtoyer, se parler… et peut-être s’entendre, dans tous les sens du verbe. C’est là la conviction de la réalisatrice : il est urgent de nous parler et nous écouter malgré nos différences et nos divergences, car l’absence de dialogue entraîne immanquablement la confrontation qui conduit à l’affrontement puis au chaos.

Ce pourrait être didactique mais Catherine Corsini, bien inspirée par sa saine colère, ne surplombe pas son sujet, elle plonge dans la mêlée. Elle nous secoue et ne s’épargne pas.

Il y a de la dialectique, forcément, mais elle la nuance de burlesque féroce, de tendresse tragique, d’émotion pure. Il y a aussi un vrai souci documentaire mais il est sublimé par son regard de cinéaste au top de sa maîtrise et de son énergie. Non seulement c’est du bon cinéma social mais c’est aussi du grand cinéma tout court.

Film français de Catherine Corsini avec Pio Marmaï, Marina Foïs, Valérie Bruni-Tedeschi
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