« Koh-Lanta » : « J'en sors grandie, je suis une aventurière », se ...
«Mon esprit a quitté mon corps… Ou le contraire, je ne sais pas ! Je suis dans un autre monde ». Au lendemain de son triomphe, Léa est sur un petit nuage. Mardi soir, sur TF1, la candidate de l’équipe jaune a remporté la grande finale de « Koh-Lanta, les Chasseurs d’immunité », face à Meïssa, avec 8 votes, contre 3. Elle repart également avec les 100.000 euros.
Après des débuts très discrets, cette fin d’aventure a été couronnée de succès pour cette responsable ressources humaines dans les Hauts-de-Seine. L’aventurière de 40 ans a d’abord survolé l’orientation en trouvant le premier poignard, puis a triomphé sur l’épreuve des poteaux grâce à son calme et sa détermination. Léa a répondu aux questions de « 20 Minutes ».
Vous attendiez-vous à cette victoire ?
On ne voulait pas savoir qui avait voté pour qui, donc on n’avait pas échangé là-dessus entre nous. Dans un coin de ma tête j’espérais que quelques Rouges voteraient pour moi, mais jusqu’au bout, je n’étais pas sûre. C’était donc une belle surprise.
Face au jury final, vous avez choisi d’affronter le second sur les poteaux, donc Meïssa. Est-ce qu’il y a eu aussi une petite part de stratégie dans le fait de désigner ce candidat, moins populaire que Julie ?
Dans le jury final, il y a plus de Rouges que de Jaunes. En tant que Kadasi [le nom de l’équipe jaune], j’aurais voté pour n’importe quel Kadasi, même s’il m’avait fait des coups de Trafalgar. J’ai donc un gros doute que les Rouges me choisissent face à Meïssa ou Julie, que ce soit l’un ou l’autre. Je me dis que c’est foutu mais qu’avec un peu de chance, David, par exemple, avec qui j’ai partagé un moment lors des destins liés, pourrait peut-être voter pour moi. La petite part de stratégie me dit d’aller vers Meïssa mais c’est aussi par rapport au mérite.
Cette fin de saison a été marquée par de nombreux règlements de comptes liés à la stratégie. Comment vous positionnez-vous par rapport à tout ça ?
J’aurais rêvé faire des stratégies de fou. Je suis contente car j’en ai fait quand même, notamment grâce au vote noir. Je salue le parcours de Meïssa et d’Amri qui ont pris ces décisions et ont complètement assumé leurs stratégies. C’est le jeu, bravo les mecs ! Et ça leur a permis d’aller jusqu’au bout.
C’est possible de gagner « Koh-Lanta » sans être stratège selon vous ?
Je n’y crois pas. Il faut quand même réfléchir un peu. J’y suis arrivée parce que j’ai eu de belles performances sur les épreuves, j’ai été forte en survie et j’ai apporté des choses. En stratégie, j’ai mis des choses en place, je ne me suis pas laissé faire et je ne suis pas arrivée les mains dans les poches sur les poteaux.
Vous envisagiez accéder à la finale au tout début de votre aventure ?
Je suis une grande rêveuse donc dans un coin de ma tête j’envisageais de mettre un pied sur les poteaux. Mais quand on commence l’aventure on voit comme c’est compliqué… En plus, comme notre édition était celle des chasseurs d’immunité, il y avait un facteur supplémentaire avec les colliers. Il y avait tellement de difficultés qu’au début je me suis dit d’y aller étape par étape. L’espoir a grandi avec le temps.
Vous explosez de joie après votre victoire sur les poteaux. Que ressentez-vous à ce moment-là ?
De tout. Un peu de revanche, parce qu’au début de l’aventure j’avais été un peu mise de côté et j’avais dû faire mes preuves. Même si je l’ai fait avec plaisir parce que je voulais réussir dans la difficulté. Du soulagement aussi, parce que j’avais tellement mal, j’avais hâte de descendre de ces poteaux. Et une fierté immense d’avoir gagné ! Beaucoup de joie, que du bonheur !
Vous avez dédié vos victoires à votre père, disparu il y a plusieurs années. C’est lui qui vous a apporté la force pour remporter cette aventure et tenir tout au long ?
Oui. Il avait une force de caractère, il aimait la vie et l’abordait avec cette philosophie de ne jamais rien lâcher et de vivre à fond tout ce qu’on vit. Il m’a apporté beaucoup par rapport ça. De manière générale, mes proches et les personnes qui m’entourent me donnent beaucoup de force.
Lors de ce dernier épisode, vous dites que « Koh Lanta » est un nouveau départ pour vous. Que voulez-vous dire par là ?
On y vit tellement de choses… Sortir de là m’a donné un regain d’énergie, la volonté de vivre passionnément, intensément… Ça m’a donné un nouveau souffle. J’en sors grandie, je suis une aventurière. Et en plus j’ai une nouvelle famille, mes copains d’aventure, avec qui j’ai tissé des liens tellement forts.
Vous revoyez-vous depuis le tournage ?
Entre le tournage et la diffusion on a pu prolonger l’aventure en se voyant, en échangeant. Notamment ceux en région parisienne comme Cécile, Meïssa, Amri ou Julie qui y travaille parfois. On a aussi passé un week-end avec les Kadasi chez Océane. On a eu beaucoup d’occasions de se revoir, de se parler et c’est formidable.
Comment s’est passé le retour en France après le tournage ? Vous êtes-vous ruée sur de la nourriture et un vrai lit ?
Sur le chocolat ! C’est vrai qu’on avait tellement faim, on n’arrêtait pas de parler de bouffe… Mon premier brunch, je ne l’oublierai jamais ! Ensuite, il y a un petit sas de décompression entre la fin du tournage et la diffusion. On reprend nos vies mais on est quand même la tête ailleurs au début.
On se pose des questions un peu existentielles sur ce qu’on veut faire de sa vie après ça ?
Ah oui ! On se dit que la vie est courte, que ça passe vite, qu’on n’est rien… Pourquoi se met-on des barrières ? Pourquoi ne pense-t-on qu’aux problèmes et pas aux solutions ? Pourquoi ne voit-on pas que le bon côté mais les petits trucs qui nous emmerdent tous les jours ? Ça nous remet les pieds sur terre, on se dit qu’on a tellement de chance et qu’on n’a pas le droit de se plaindre. Moi j’aime la vie, avec ses hauts et ses bas.
Et qu’allez-vous faire des 100.000 euros ?
J’ai fait beaucoup de voyages mais j’ai encore envie de découvrir le monde et de le faire avec mes proches. J’aime aussi tout ce que le sport véhicule et j’ai envie de continuer à faire des raids.
Si c’était à refaire, vous vous lanceriez dans un second « Koh-Lanta » ?
Oui, parce que je pense que de toute façon je ne vivrais pas le même « Koh-Lanta ». Ce serait une nouvelle aventure. Et comme je sais que ça procure des émotions fortes et des sensations indescriptibles, j’irais !