« Koh-Lanta » : « Je me suis sentie indigne de mes fils », déplore ...
Célia a rêvé pendant quatorze ans de participer à Koh-Lanta. Son souhait s’est concrétisé, mais le réveil a été brutal. La Normande de 49 ans, assistante familiale de profession, a été la première éliminée dans la nouvelle saison, Le feu sacré, lancée sur TF1 mardi. Dans le viseur de ses coéquipiers, elle a tenté de faire une alliance avec Tania et Benjamin. Mais ces deux-là n’ont pas tenu leur parole…
Avez-vous été surprise de votre élimination ?
Non, je m’y attendais. La mort dans l’âme (rire). Après, à Koh-Lanta, il y a souvent des rebondissements, donc j’avais espoir qu’il s’en produise un. J’aurais voulu davantage de loyauté et d’honnêteté de la part des personnes avec qui j’avais fait une alliance.
Vous parlez de Tania et de Benjamin ?
Gilles avait eu l’honnêteté de me dire qu’il ne savait plus pour qui il devait voter. J’ai essayé de le rallier, de lui retourner le cerveau… S’il m’avait suivie, je l’aurais mené loin. Mais je n’étais pas sûre de lui, j’ai eu raison de douter (rire). J’étais plus confiante envers Tania et Benjamin. J’ai eu la défaite doublement amère, mais c’est comme ça. Je me suis vite consolée par rapport à eux, après tout, cela ne faisait que trois jours que je les connaissais.
Face caméra, après votre élimination, vous avez eu des mots très durs envers vous-mêmes. Vous avez notamment déclaré que vos enfants ne seraient pas fiers de vous…
Oui, je l’ai vraiment pensé. Quand je suis partie pour cette aventure, ils m’ont emmenée à la gare prendre le train. Ils m’ont soutenue comme une battante, je me voyais mal rentrer avec cette défaite. Pour moi, cette vision, lors de mon élimination, c’était insupportable.
Pourquoi ne seraient-ils pas fiers ?
Ils ne savent pas encore que j’ai dit ça. J’avais honte par rapport à eux car ils sont engagés dans l’armée – mon aîné de 22 ans est pompier de Paris et le second a 18 ans et est engagé au 2e RIMa du Mans - et moi je me plante sur un parcours du combattant… C’était le pire scénario possible pour moi : je n’étais pas digne de mes fils. Je voulais qu’ils soient fiers de moi et là ce ne sera pas le cas, il faut être réaliste. J’aurais voulu briller dans les épreuves pour lesquelles je m’étais entraînée. Je n’ai pas pu, donc j’ai les boules. Mais la vie est faite de défaites, il faut savoir rebondir. Etre battante, c’est aussi tourner la page et partir vers d’autres aventures.
Mais vos fils vous ont dit qu’ils ne seraient pas fiers de vous si vous échouiez au parcours du combattant ?
Non, ils m’ont dit : « Surtout, tais-toi, ne t’enflamme pas, tu es impulsive. » Résultat, je me suis peut-être trop effacée mais bon, ça n’aurait rien changé par rapport à ce que j’avais fait sur ce parcours. Mais ils me disent que je suis une mère formidable et c’est tout ce qui compte.
Vous étiez la plus âgée de cette saison. Vous avez eu le sentiment d’être victime d’âgisme ?
Oui. Il y en a même qui m’ont dit qu’ils allaient voter contre moi parce que j’étais la doyenne. C’est clair que mon âge a joué en ma défaveur. Dans un groupe de six jeunes qui ont plein de points communs, on a plus de mal à s’intégrer, on n’a pas forcément les mêmes centres d’intérêt. J’ai attendu quatorze ans pour participer, j’ai présenté ma candidature tous les ans, j’ai avancé dans le processus de casting à cinq reprises. C’est dommage que je n’aie pas été sélectionnée avant.
Si vous pouviez revenir en arrière et changer quelque chose dans votre aventure, que feriez-vous ?
Je ne prendrais pas les cinq kilos en deux mois que le médecin m’a demandé de prendre avant de partir (rires). A cause de ça, j’ai été moins rapide sur le parcours. J’aurais dû en prendre seulement deux.
Quel est votre meilleur souvenir de votre « Koh-Lanta » ?
Le coup d’envoi. J’avais tellement rêvé de voir l’île au loin depuis un bateau. Je me suis dit : « ça y est, tu as ton rêve, va le chercher ».
Aimeriez-vous ajouter quelque chose, parler d'un sujet que nous n’avons pas évoqué ?
Je dirais à tous ceux qui veulent participer et qui n’y croient pas beaucoup, de ne jamais écouter les autres. De ne pas prêter attention à ceux qui vont vous décourager, vous dire « Tu n’as pas compris que tu n’irais jamais ? » Walt Disney disait que si on peut rêver quelque chose, alors on peut le faire. Je le rejoins sur cette phrase.