Karl Olive veut envoyer l'armée dans les quartiers: "C'est un aveu d ...
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Alors que le député Karl Olive veut envoyer l'armée dans les quartiers en proie aux violences et trafic de drogue, le général Jérôme Pellistrandi estime sur RMC que son idée est "un aveu d'incompétence".
Karl Olive rouvre la boîte à idées et ressort le serpent de mer de l'armée dans les quartiers sensibles, aux côtés de la police. Après la mort de plusieurs personnes, tuées en marge du trafic de drogue ou lors de rixes dans des quartiers sensibles, le député macroniste appelle sur Radio J à envoyer l'armée "dans certains quartiers", notamment ceux touchés par le trafic de drogue pour provoquer "un véritable électrochoc".
Mais l'envoi de l'armée aux côtés de la police trahirait-il un aveu d'impuissance des pouvoirs publics? "C'est d'abord un aveu d'incompétence", tacle ce lundi sur le plateau des Grandes Gueules le général Jérôme Pellistrandi, qui estime que Karl Olive ne connaît rien au rôle de l'armée: "Si j'emmène mon chien chez le pédiatre de mes enfants, je ne suis pas sûr qu'il sortira guéri. C'est la démonstration d'un politique qui ne connaît rien au rôle de l'armée", ajoute-t-il.
"Il pense que c'est la solution magique, que lorsqu'il y a un problème, il faut envoyer l'armée. Mais on n'est pas dans un cadre où l'armée est faite dans ce type de mission", poursuit Jérôme Pellistrandi.
"Les savoir-faire ne sont pas les mêmes"
Alors que des effectifs de l'armée patrouillent dans des gares dans le cadre de l'opération Sentinelle, Jérôme Pellistrandi, également rédacteur en chef de la Revue Défense nationale, précise que ce n'est pas la même chose: "L'opération Sentinelle a été grossie pendant les JO 2024 pour sécuriser certaines zones", explique-t-il avant d'être interrompu par l'ex-policier Bruno Pomart.
"Les savoir-faire ne sont pas les mêmes. Nos forces armées sont entraînées pour aller au combat. Les militaires dont le métier est le maintien de l'ordre, ce sont les gendarmes", ajoute Jérôme Pellistrandi sur RMC et RMC Story. "Tirer sur un terroriste avec un couteau, comme gare Saint-Charles à Marseille, ce n'est pas la même chose que sécuriser un quartier", insiste le général.
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Et les forces armées françaises prennent déjà leur part de la lutte contre le trafic de drogue "de manière beaucoup plus efficace", rappelle Jérôme Pellistrandi: "Ils luttent contre les narcotrafiquants aux Antilles et en Guyane ainsi qu'en mer. Fin août, une frégate de la marine nationale a saisi 10,5 tonnes de cocaïne. C'est là que l'armée est efficace et c'est là où l'on doit poursuivre ce travail".
Comme son prédécesseur Gérald Darmanin, le nouveau ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau cherche la bonne formule contre le trafic de drogue. Vendredi dernier, depuis Rennes, il a appelé à "une mobilisation générale" pour éviter "la mexicanisation du pays".