Cyclisme | Cinq choses à savoir sur Julian Alaphilippe, nouveau champion du monde
Alaphilippe en bref
Né le 11 juin 1992 à Saint-Amand-Montrond (Cher)
1,73 m, 60 kg
Professionnel en 2013
35 victoires dont championnat du monde 2020, Strade Bianche 2019, Milan-San Remo 2019, Flèche Wallonne 2018 et 2019, 5 étapes du Tour de France…
«Je suis généreux dans l’effort, j’aime me faire mal», avoue le Français, toujours aussi tonique à l’âge de 28 ans. «Je travaille pour canaliser ma fougue. Mais on ne change pas vraiment».
L’oeil le plus souvent rigolard, qui devient encore plus noir au gré des contrariétés, il explique: «J’ai la joie de vivre en moi.» Ses proches le disent débrouillard, malin, blagueur, mais aussi courageux, tenace, respectueux ("j’ai reçu une éducation basée sur le travail, je sais que rien ne tombe du ciel"). Un héritage de son passage dans l’armée ?
Il a commencé sa carrière en tant que militaireJulian, que son père surnommait «Juju», a arrêté tôt l’école. Contrat d’apprentissage oblige, il a travaillé de 16 à 18 ans pour un marchand de vélos de Montluçon. «Ca me plaisait, j’aimais bien parler matériel avec les clients», se souvient-il. Il s’engage ensuite en tant que militaire, dans l’équipe cycliste de l’armée basée à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines), à la caserne du camp des Loges.
«L’armée me proposait un emploi rémunéré à presque 1 200 EUR par mois, nourri et logé. J’ai signé», dit le coureur. C’est sous les couleurs proches du treillis militaire qu’il se fait enfin repérer après avoir eu une saison gâchée par des ennuis de cartilage à un genou.
Auparavant, même sa médaille d’argent aux Mondiaux juniors de cyclo-cross (2010) n’avait pas suffi à convaincre les recruteurs. Malgré son habileté d’équilibriste sur le vélo et son punch ravageur, souligné de longue date par l’ex-entraîneur national du cyclo-cross Pierre-Yves Chatelon: «Des puncheurs comme lui, il n’y en a pas deux en France !»
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Julian Alaphilippe est le neuvième Français sacré champion du monde après Brochard (1997), Leblanc (1994), Hinault (1980), Stablinski (1962), Darrigade (1960), Bobet (1954), Magne (1936) et Speicher (1933).
Dans l’équipe réserve de Quick-Step dès 2013, il intègre la formation première l’année suivante. Et se fait adopter aussitôt, notamment par Mark Cavendish, sensible comme les autres à la spontanéité et à la bonne humeur du Français.
Mais il garde le même entraîneur, son cousin Frank (Alaphilippe), un ancien coureur amateur de bon niveau qui s’occupe de lui depuis ses débuts. Julian sait se faire mal à l’entraînement. «J’ai fait une grosse sortie de 315 kilomètres, 9 heures 40, j’avais envie de repousser mes limites», expliquait-il en 2016 à propos de son entraînement pour la Doyenne, un an après s’être révélé par deux deuxièmes places dans la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège.
Mais il a dû attendre 2018 pour gagner la Flèche et l’année suivante pour enlever son premier «monument» (Milan-Sanremo) avant l’épopée du Tour 2019 (deux étapes et 14 jours en jaune).
Exploit monumental de Julian Alaphilippe qui remporte le titre suprême ! Sorti au sommet de la Cima Gallisterna, le Français a résisté en solitaire pour s'offrir le maillot arc-en-ciel