Victime de violences conjugales, l'actrice Judith Chemla se raconte ...
Les photos de son visage tuméfié, publiées sur Instagram en juillet 2022, avaient fait le tour des médias. Dans son livre, Notre silence nous a laissées seules, paru aux éditions Robert Laffont ce jeudi 25 janvier, la comédienne Judith Chemla s'exprime à nouveau sur les violences infligées par son ex-compagnon et père de sa fille, l'acteur et réalisateur Yohan Manca. Ce dernier, condamné pour ces faits à huit mois de prison avec sursis, n'est pas le seul à figurer dans ce récit poignant, dont Le Monde livre quelques extraits des bonnes feuilles.
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Sans nommer les auteurs des violences qu'elle décrit – elle les appelle « le prince » et « le loup » –, l'actrice de 38 ans y évoque également sa relation violente avec un autre homme, l'acteur et metteur en scène de renom James Thierrée, avec lequel elle a été en couple dix ans auparavant. Brimades, cris et coups pleuvent contre la comédienne dans son récit.
« Des gouttes de sang perlent dans le silence »
Judith Chemla raconte, par exemple, un repas qui commence dans le calme, et dégénère soudainement lorsque son conjoint d'alors éclate de colère, et lui lance son assiette. « Il la lève à hauteur d'épaule et la projette violemment sur la grande table en bois. À quelques centimètres de moi. L'assiette explose. Un éclat de céramique me blesse au-dessus de l'œil. Des gouttes de sang perlent dans le silence », écrit-elle, évoquant sa « sidération » qui a suivi.
À LIRE AUSSI « La violence à l'égard des femmes est structurelle à toutes les sociétés » Le comble de la violence est atteint lorsqu'elle décide de quitter le père de son premier enfant : « Mes premiers mots le mettent hors de lui. Son visage se déforme ; il se jette sur moi, sans élan, comme un fauve. […] Il est à genoux sur moi. J'ai tout son poids sur la poitrine et il me tient à la gorge. » Et de citer son agresseur : « “Pute ! Pute ! Qu'est-ce que tu me fais ? Monstre ! Monstre ! Je te hais ! Qu'est-ce que tu me fais ?” Il m'étrangle. »
« Une guerre est réellement en cours »
Le récit de Judith Chemla revient également sur son témoignage sur Instagram, et les dessous de son interview à France Inter en 2022, lors de laquelle elle accusait son ancien compagnon de continuer à exercer des pressions sur elle. « Je suis secouée, choquée moi-même par ma prise de parole, par la fulgurance de son retentissement », explique-t-elle, constatant qu'elle a « été attaquée, gravement, et longtemps ».
« Une guerre est réellement en cours », assure-t-elle au sujet des violences faites aux femmes, « les armes utilisées contre nous sont lourdes ». « Si un homme mourait tous les deux à trois jours sous les coups de sa compagne, si deux cent cinquante hommes étaient violés toutes les vingt-quatre heures, comme c'est le cas aujourd'hui en France pour les femmes, on ne rechignerait pas à employer le terme de “terrorisme”, et à tout entreprendre pour y mettre fin », conclut-elle à ce sujet.
Contacté par Le Monde, James Thierrée a nié les faits que lui reproche Judith Chemla : « Je ne m'explique pas ces accusations, que je conteste fermement et qui me bouleversent », a-t-il déclaré.