Jorick Dorignac, vainqueur de « Top Chef » saison 15 : « J'ai ...

Après une demi-finale particulièrement engagée, qui a vu s'opposer Jorick Dorignac, Clotaire Poirier et Valentin Raffali la semaine dernière, la quinzième saison de Top Chef, riche en nouveautés, s'est achevée mercredi soir par le duel entre les deux premiers cités. Lesquels se sont affrontés lors de l'épreuve du dîner de gala, organisée traditionnellement en fin de programme par les deux finalistes.

Et c'est Jorick Dorignac qui l'a emporté, succédant ainsi à Hugo Riboulet, sacré l'an dernier. Lors des derniers épisodes, il était coaché par la toque deux étoiles Stéphanie Le Quellec, nouvelle membre du jury cette année, comme Dominique Cren, cheffe française installée à San Francisco. Treize ans après son propre sacre, lors de la saison 2, Stéphanie Le Quellec a donc goûté de nouveau au plaisir de la victoire, mais, cette fois, par le biais de son poulain. Lequel nous confie son état d'esprit tout en levant le voile sur son avenir.

Le Point : Le tournage de la finale de la saison 15 de Top Chef s'est déroulé en décembre dernier sans que votre victoire ne soit annoncée. Quand avez-vous appris la bonne nouvelle ?

Jorick Dorignac : Il y a trois semaines. Nous avons tourné les 17 dernières minutes de l'émission : les interviews, le passage devant le couteau, etc. Ça a été une journée spéciale parce qu'il a fallu se remettre dedans, après des mois d'interruption. Tous mes proches étaient là, mes parents, ma sœur, mon neveu, mes amis, mon équipe. C'était quelque chose d'assez intense à vivre et chargé en émotions, d'autant que le résultat est positif.

Top Chef, c’est une prise de recul qui nous permet de réfléchir, de savoir si on a fait le bon choix de carrière

Comment vous sentez-vous aujourd'hui ?

C'est un peu particulier parce que Top Chef, ça s'est fait en plusieurs étapes. Il y a le tournage, qui dure un peu plus de deux mois. Ensuite, on reprend nos vies de façon très naturelle avec l'impression d'avoir été dans une bulle spatiotemporelle. Puis vient la diffusion où on se dit « ah oui, ce truc-là, on l'a vraiment vécu ». Et là, je le reconnais : je ne suis pas mécontent que ce soit le dernier épisode parce que ce rythme est un peu bloquant pour les projets à venir.

Quelle va être la suite justement ?

La seule chose concrète que je peux dire pour le moment, c'est qu'il va y avoir du changement sur la fin d'année. Ça fait six ans et demi que je travaille au restaurant NE/SO à Paris, avec Guillaume Sanchez (lui-même ancien candidat de Top Chef, NDLR). Je ne suis pas lassé de ça, mais j'ai toujours eu des envies de voir autre chose. Ce qui est certain, c'est que je resterai plus ou moins proche de l'écosystème de Guillaume, son agence Solide, etc. Parce que c'est ça qui m'a vu aussi éclore et grandir et que je me sens proche de son ADN. Mais d'autres projets se présentent à moi et il ne s'agit pas d'ouvrir mon restaurant. C'est mon ambition à terme, mais je n'ai que 30 ans et on m'a proposé de jolis challenges que je ne me voyais pas refuser.

C'est-à-dire ?

Nous allons communiquer rapidement. Je ne suis pas la seule personne dans la boucle. J'ai envie de continuer à créer, cuisiner, faire du consulting et diversifier mes activités sur plusieurs lieux. Donc, ça sera dans cette veine-là. Ce sera un poste de chef qui touche à divers restaurants. Il y aura un grand nom à mes côtés. Mais c'est quelqu'un qui ne souhaite pas écraser le mien, comme Guillaume ne le fait pas non plus aujourd'hui.

Qu'allez-vous retenir de votre participation à Top Chef  ?

En premier lieu, je dirais les rencontres, alors que je n'y étais pas spécialement allé pour ça. Je suis très entouré, très heureux dans ma vie et je m'étais un peu dupé en me disant que je le faisais juste pour le challenge. Et en fait, j'ai rencontré des gens assez merveilleux, des candidats, des chefs et tous les gens qui font cette émission. J'ai pris une belle claque de partage, d'amitié et, aujourd'hui, je suis très très proche de plusieurs personnes, comme Valentin, Clotaire ou la cheffe Le Quellec, pour ne citer qu'eux trois. Ça m'a apporté aussi un peu plus de confiance. Top Chef, c'est une prise de recul qui nous permet de réfléchir, de savoir si on a fait le bon choix de carrière.

Je suis super heureux de m’être battu face à des gens que j’admire. C’est ça qui est beau dans Top Chef : se confronter aux autres.

On vous a senti assez ému régulièrement au fil de l'émission. C'est une question de montage un peu sensationnaliste ?

Pour le coup, non. Je ne vais pas mettre ça sur le dos du montage. Je suis plutôt dans le contrôle habituellement. Mais en faisant Top Chef, j'ai accepté de me dire « laisse-toi aller, laisse venir les choses ». Et ce n'est pas déconnant, ça fait du bien ! Il ne fallait pas refouler toutes ces émotions mais les vivre.

Quelle a été l'épreuve la plus difficile pour vous ?

L'épreuve qui m'a le plus marqué, c'était celle dans le train (les candidats devaient réaliser leurs plats dans les cuisines du Simplon-Venice-Orient-Express, NDLR). Le cadre était sublime, on était contents d'arriver, mais la pression est remontée très vite. Et sur des épreuves très classiques comme ça, c'était particulier. J'avais du mal à m'exprimer. C'était aussi la première fois que l'on se retrouvait seul dans la cuisine, qu'on ne voyait pas les autres. Je n'y arrivais pas et je me disais que je pouvais sortir à tout moment du concours. Donc ça a été un peu compliqué à gérer. Mais, au final, c'est passé et c'est bien ainsi. Je suis super heureux de m'être battu face à des gens que j'admire, avec des univers dingues. C'est ça qui est beau dans Top Chef : se confronter aux autres.

Sur cette épreuve en particulier mais aussi dans toute la dernière partie du concours, on a senti votre coach, Stéphanie Le Quellec, extrêmement investie à vos côtés…

Ma rencontre avec Stéphanie Le Quellec a été une des plus belles de ces deux dernières années. Elle a vécu ce Top Chef à 400 %, elle était aussi engagée que moi et vivait les choses de la même manière. Je crois qu'elle a mis encore plus d'intensité que lors de son passage à elle (elle a remporté la saison 2, NDLR) parce qu'elle se sentait investie d'une mission.