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Le retrait de Joe Biden change la donne et ranime les marchés

Le retrait de Joe Biden change la donne et ranime les marchés
La relance de la campagne présidentielle US crée davantage d’incertitude. La France, cas isolé à cause de la dissolution, fait du surplace.

Le retrait de Joe Biden de l’élection présidentielle américaine, une semaine après la tentative d’assassinat contre Donald Trump, a rebattu les cartes et relancé la campagne démocrate.

Les Bourses américaines et européennes ont rebondi le 22 juillet. Le CAC 40 a gagné 1,16%, le S&P 500 1,08% et le Nasdaq 1,6%. «Pour les investisseurs, la donne change un peu sur la certitude d’une victoire de Donald Trump, même s’il a encore une forte avance dans les sondages», indique Sebastian Paris Horvitz, directeur de la recherche de LBPAM.

Cet événement politique est rare. Le dernier retrait de ce type remonte à 1968, avec le président Johnson. «L’annonce du retrait de Biden dans la course à la Maison-Blanche rend la victoire de Donald Trump moins certaine et animera davantage cette période pré-électorale», analyse Michaël Nizard, directeur des investissements multi-actifs chez Edmond de Rothschild AM.

«Cette situation ajoute de la volatilité boursière au moment où la conjoncture économique montre des signes de tassement. Les résultats trimestriels affichent eux aussi quelques signes de faiblesse, dans le secteur de la consommation notamment», précise Michaël Nizard.

Les tensions boursières des séances de la semaine précédente avaient en effet été vives avec le ralentissement chinois, les premiers doutes sur les valeurs de la technologie américaine et la panne informatique géante de Crowdstrike, spécialiste de la cybersécurité. Celle-ci a secoué la journée du 19 juillet, déstabilisant des compagnies aériennes et des milliers d’entreprises, après avoir provoqué des incidents en cascade touchant tous les services de l’univers Microsoft.

L’évolution récente a aussi été marquée par une rotation vers les plus petites capitalisations. L’indice Russell 2000 a ainsi gagné 12% en cinq séances, du 11 au 16 juillet, à Wall Street, une performance inégalée depuis 2011. Avant l’annonce du retrait de Biden, la banque UBS estimait à 60% la probabilité que Trump reprenne la Maison-Blanche et à 45% celle que les républicains remportent le Congrès.

La nouvelle candidate démocrate gardera probablement dans son programme la même politique industrielle que Biden. Trump, lui, se distingue par un projet protectionniste aux impacts inflationnistes forts, avec la réduction drastique de l’immigration, et des allègements fiscaux qui alimenteront la hausse des déficits publics – des lignes directrices qui inquiètent les investisseurs.

Exception française

Mais c’est surtout la perspective d’une première baisse des taux directeurs de la banque centrale américaine (Fed) en septembre qui retient l’attention. Au 22 juillet en clôture, les marchés américains flirtaient toujours avec leurs records historiques. Le S&P 500 progressait de 16,6% depuis le 1er janvier et le Nasdaq gagnait 19,9% sur la même période.

À la même date, le CAC 40, qui a touché des points bas autour de 7.500 points après avoir franchi à plusieurs reprises les 8.200 points au cours des semaines précédant la dissolution du 9 juin, ne gagnait que 1,05% depuis le 1er janvier. Et le SBF 120 ne progressait que de 0,84%.

Le CAC 40 était donc à peine en territoire positif – exception régionale, alors que les autres places européennes étaient en progression bien plus nette (+9,8% pour le DAX allemand, +8,4% pour l’Euro Stoxx 50 sur la même période).

La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu le statu quo le 18 juillet, après avoir baissé ses taux directeurs de 0,25 point le 6 juin, pour la première fois depuis juillet 2022. La tendance sur les marchés européens reste affectée par l’évolution de la situation politique française.

Si le risque de contagion s’est réduit, les marchés hexagonaux devraient rester sous pression pendant un certain temps. La cote parisienne a aussi été alourdie par des avertissements sur résultats, comme ceux de Scor et Verallia. Les résultats d’entreprises ont en tout cas été à l’honneur la semaine du 22 juillet, avec plus de 70 publications de sociétés du SBF 120 et plus de la moitié de celles du CAC 40.

Diversification requise

Dans cet environnement incertain, une bonne diversification de vos placements est requise. Signe d’inquiétude, l’écart entre l’OAT à 10 ans française et le Bund allemand reste élevé, à 68 points de base.

Les marchés d’actions, à leur plus haut niveau historique outre-Atlantique, peuvent connaître des phases de correction. La trésorerie est correctement rémunérée, autour de 3% net, ce qui permet de temporiser en attendant une meilleure visibilité sur les marchés.

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