Jeux paralympiques 2024 : la French touch jusqu'au bout

Il était 22 heures, dimanche 8 septembre, quand on a bien dû admettre que le moment de ferveur vécu depuis sept semaines était terminé. Que la « parenthèse enchantée » des Jeux olympiques et paralympiques était refermée. Tandis que le couple de chanteurs maliens aveugles Amadou et Mariam interprétait au jardin des Tuileries, à Paris, au pied de la vasque olympique, la chanson de Serge Gainsbourg Je suis venu te dire que je m’en vais, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), au Stade de France, cinq athlètes médaillés lors des épreuves paralympiques accompagnaient la porte-drapeau de la délégation française et championne de boccia, Aurélie Aubert, qui a soufflé sur la flamme, manière symbolique de marquer la fin des Jeux.

Auparavant, au stade dionysien, quelque 80 000 spectateurs avaient salué avec chaleur et émotion les athlètes qui, pendant les onze jours qu’ont duré les Jeux paralympiques, ont fait vibrer et tenu en haleine le public. Un public qui, dans sa grande majorité, ne connaissait souvent ni leur nom ni leur discipline – goalball, volley assis, boccia, cécifoot, etc. Et qui a découvert, fasciné, les capacités physiques d’hommes et de femmes privés d’une partie de leurs sens ou de leurs membres mais dotés d’un « p’tit truc en plus », pour reprendre le titre du film d’Artus, un succès en salle cet été.

Comme un signe du destin, c’est sous une pluie torrentielle, égale à celle qui avait accompagné le défilé sur la Seine pour l’ouverture des Jeux olympiques (JO), le 26 juillet, que s’est tenue dans l’arène de Seine-Saint-Denis la cérémonie de clôture des XVIIes Jeux paralympiques, les premiers organisés en France.

Couverts de ponchos en plastique mais sourires radieux, les 4 400 athlètes des 169 délégations ont défilé sous leurs drapeaux respectifs au rythme des musiques interprétées par la garde républicaine – Les Champs-Elysées, de Joe Dassin, I Will Survive, de Gloria Gaynor, ou encore Que je t’aime, de Johnny Hallyday –, reprises en chœur par les spectateurs. Dotés de bracelets lumineux agités en rythme, ceux-ci ont contribué tout au long de la soirée à donner au Stade de France les allures d’une boîte de nuit géante.

Et c’est applaudi comme une rock star, son nomscandé depuis les gradins (contrairement à Emmanuel Macron, copieusement sifflé lors de son arrivée dans la tribune présidentielle), que Tony Estanguet a prononcé son discours de clôture. Avec son ineffaçable sourire, le président du Comité d’organisation des Jeux de Paris 2024, qui dit avoir relevé « le défi de [sa] vie », a salué les « révolutionnaires paralympiques », estimant que le moment d’exaltation populaire que l’on a traversé contribuera à « changer nos regards sur la différence ».Il a tenu aussi à remercier les supporteurs qui « ont mis une ambiance de feu »,et tous les volontaires – ils sont 45 000 à s’être investis pour la réussite de l’événement parisien.

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