C'est quoi la Jeune Garde antifasciste ?
Sa candidature a fait beaucoup parler, et pour cause. Militant antifa, candidat investi par le Nouveau Front populaire à Avignon pour les législatives anticipées de 2024, trois fois fiché S, Raphaël Arnault est le fondateur du groupuscule d’ultra-gauche lyonnais Jeune Garde antifasciste.
Le mouvement, dont le slogan est « contre l’extrême droite, riposte immédiate », est étroitement surveillé par les services de renseignement, en raison des violences provoquées par ses membres.
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D’où vient ce groupe ?
Fondée à Lyon en 2018, la Jeune Garde antifasciste est un groupe d’ultra-gauche qui a gagné en visibilité lors de la mobilisation contre la réforme des retraites. Le mouvement a mené de nombreuses actions sur le terrain, se manifestant par exemple devant la Sorbonne pour « protéger »les étudiants participant aux blocages contre « les attaques de militants d’ultradroite ».
« Les fascistes ont décidé d’accélérer les attaques, de plus en plus violentes sur tous les secteurs mobilisés contre la réforme », estimait alors le porte-parole de la Jeune Garde, Raphaël Arnault. Il apparaissait par ailleurs sur les réseaux sociaux du groupe avec d’autres militants, le visage couvert, lors « d’entraînement sport et autodéfense ».
Qui en sont les militants ?
Bien que la Jeune Garde rassemble des dizaines de milliers d’abonnés sur les réseaux sociaux, le nombre de ses membres actifs dans les cinq villes où elle est présente - Lyon, Paris, Strasbourg, Lille et Montpellier - reste inconnu. Aucun chiffre n’est à ce jour communiqué, le groupe invoquant des « raisons de sécurité ».
Quels sont les objectifs du mouvement ?
En mars 2018, la Jeune Garde a publié une déclaration affirmant son intention de revitaliser le mouvement antifasciste en milieu urbain. Le groupe déclarait vouloir « briser une certaine image de l’antifascisme actuel souvent critiquée et uniquement perçue comme un combat contre les groupes d’extrême droite ». L’idée étant de remettre l’accent sur les luttes contre le capitalisme, le racisme et « toutes les questions d’oppressions et de discriminations ».
Raphaël Arnault, alors porte-parole du groupe, avait également souligné que la coopération entre les divers mouvements et partis de gauche constituait un objectif central pour la Jeune Garde.
Pourquoi est-il souvent au cœur de polémiques ?
La Jeune Garde est connue pour ses actions violentes. Un de ses membres influents, Hamma Alhousseini, a été condamné en août 2020 pour une agression dans un bar du Vieux Lyon. Il a également fait l’objet d’une enquête pour apologie du terrorisme après avoir relayé sur les réseaux sociaux son soutien au groupe terroriste djihadiste Boko Haram, ainsi qu’une approbation implicite de la décapitation de Samuel Paty.
La Jeune garde a en outre été impliquée dans une dizaine d’affrontements avec des groupes d’ultra-droite de Lyon en 2023, selon une note du renseignement qu’Europe 1 a pu consulter.
Récemment, huit membres de la Jeune Garde ont été mis en examen pour « violences volontaires en raison de la race, de l’ethnie, de la nation ou de la religion ». Les jeunes antifas sont soupçonnés d’avoir violemment agressé dans le métro parisien un adolescent de 15 ans, qu’ils ont identifié comme juif.
Les militants de la Jeune Garde n’hésitent pas à s’afficher, gants de boxe aux poings, sur les réseaux sociaux, invitant de nouveaux membres à rejoindre le groupuscule pour « combattre l’extrême droite » et la police. Ils font à ce jour l’objet de plusieurs plaintes pour violence et menaces de mort.