Mort de Jean-Pierre Descombes, la télé perd sa voix
Disparition
C’était un temps où le journal de 20 heures était la grand-messe du soir. Où l’on s’asseyait religieusement sur les fauteuils du salon pour regarder «les informations», à moins qu’on ne les suive sur la télé de la cuisine, pendant le repas. Mais souvent, une fois passée l’annonce des titres, quand l’actualité n’avait pas le talent de retenir les téléspectateurs devant l’une des deux premières chaînes, ils basculaient sur la dernière, la troisième, pour regarder les Jeux de 20 Heures. Là, de mars 1976 à janvier 1987, ils retrouvaient invariablement maître Capello, arbitre incontournable du jeu, et surtout Jean-Pierre Descombes, qui depuis «la province», assurait le fil rouge de ce jeu de questions-réponses où des célébrités, à Paris, se mesuraient avec des candidats interrogés en duplex depuis les différentes régions de France.
«Le Juste Prix», «Une famille en or», «Sacrée Soirée»
Jean-Pierre Descombes, c’est cela : d’abord une voix qui aura bercé les débuts de soirée de deux générations, une gouaille élégante et rassurante, ancrant l’image de «chaîne des régions» de la FR3 de l’époque, quand, sur TF1 ou Antenne 2, Patrick Poivre d’Arvor ou Christine Ockrent détaillaient le fracas du monde. Mort ce lundi à son domicile, le natif de Romans-sur-Isère (Drôme), atteint depuis de longues années par la maladie de Parkinson, avait 76 ans.
Fils de commerçants, Jean-Pierre Descombes avait commencé comme assistant réalisateur pour Télé Monte-Carlo. «Pendant les vacances, j’aidais mon père à faire les marchés, mais dans ma tête, je voulais déjà être animateur», racontera-t-il. Il n’a pas 30 ans quand il commence à arpenter la France micro en main pour le tendre aux candidats des Jeux de 20 Heures. L’aventure durera plus de dix ans, l’incrustant durablement dans l’inconscient collectif français. Si les plus jeunes ne se souviennent pas de son visage, sa voix, elle, a continué à rythmer les jeux télévisés – du Juste Prix ou d’Une famille en or. Chauffeur de salles pour Sacrée Soirée ou Fa Si La Chanter, il promènera jusque dans les années 2000 son timbre et ses formules pour animer galas et foires commerciales.