L'animateur Jean-Pierre Descombes, sympathique second rôle des ...
« Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans… » Jean-Pierre Descombes a quitté l’antenne définitivement, dimanche 30 juin, à l’âge de 76 ans, a annoncé son fils Romain Descombes, lundi 1er juillet, à l’Agence France-Presse. Il était atteint de la maladie de Parkinson depuis une dizaine d’années.
Ce natif de Romans-sur-Isère, dans la Drôme (en décembre 1947), fut l’un des grands seconds rôles de la télévision d’antan. Il connut son heure de gloire, de mars 1976 à janvier 1987, dans « Les Jeux de 20 heures »sur FR3 (devenue France 3). Une émission télévisée de culture générale où s’affrontaient, sous la férule de l’inflexible maître Capello (de son vrai nom Jacques Capelovici), célébrités d’alors et téléspectateurs interrogés en duplex de toutes les régions de France par Jean-Pierre Descombes, micro en main. On l’a un peu oublié, mais FR3 était l’acronyme de France Régions 3… avant que le terme « régions » ne passe à la trappe.
Jusqu’à l’arrivée de Canal+, en novembre 1984, puis de La Cinq et de l’éphémère TV6 (consacrée à la musique pour la jeunesse), en 1986, ce jeu de questions-réponses sera longtemps la seule alternative, à une heure de grande écoute, face aux journaux télévisés de 20 heures diffusés sur TF1 et Antenne 2 (devenue France 2). D’où une audience sans précédent.
Chef d’orchestre de l’ombre
Rarement devant la caméra comme aux « Jeux de 20 heures », le plus souvent derrière, Jean-Pierre Descombes exerçait son métier à l’ombre des animateurs vedettes, incarnant la voix off du « Juste Prix », d’« Une famille en or », sur TF1, de « Fa si la chanter » (avec Guy Lux) sur France 3. « Dans les émissions de plateau, je perds un peu mes moyens,confiait-il au Monde en juillet 2003. Je suis plutôt un homme d’extérieurs. » D’extérieurs et de coulisses.
Sur les plateaux, son rôle était ce qu’on appelle, dans le jargon de la télévision, « chauffeur de salle » : accueillir le public, le mettre en confiance, le distraire, donner le signal des rires et des bravos… « Je suis là pour que le public ne voie pas passer le temps », disait-il modestement. Invisible mais pas inactif, il ne dédaignait pas son rôle de chef d’orchestre de l’ombre. Ses bras se lèvent, sa voix s’élève, aussitôt reprise en chœur par le public. « Ce qui est important, c’est d’installer une complicité avec l’animateur,disait-il. C’est cela qui est intéressant pour moi. »
« Pendant les vacances, raconte ce fils de commerçants de la Drôme à Libération, j’aidais mon père à faire les marchés mais, dans ma tête, je voulais déjà être animateur. » Venu un été à Monaco au milieu des années 1960, le jeune homme se faufile dans la tournée d’été organisée par Télé Monte-Carlo (TMC). « Je vendais des bonbons, des chocolats glacés. J’étais aussi à la caisse et je distrayais un peu le public. » Devenu accessoiriste puis assistant réalisateur à tout juste 17 ans, il monte à Paris et est engagé comme assistant à Télé Union, la société de production de Jacques Antoine (1924-2012), inventeur de nombreux jeux télévisés, dont « Le Schmilblick », « Fort Boyard » ou « Tournez manège ! ».
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