Football : Jean-Pierre Adams, le magnifique
L’ex-joueur de Nîmes Olympique et des Bleus est décédé lundi 6 septembre après 39 ans dans un état végétatif.
Il était "la bête", comme ses coéquipiers le surnommaient à Nîmes Olympique, pour ses qualités physiques hors normes (1,78 m, pas mal pour l’époque). Il était "la garde noire", pour la charnière défensive qu’il formait en équipe de France avec Marius Trésor. Il était "le footballeur dans le coma" depuis 39 ans. Précisément, il vivait dans un état végétatif, suite à une banale opération du genou qui a mal tourné en 1982. Il ne vit plus.
Jean-Pierre Adams est décédé ce lundi 6 septembre à Nîmes, alors qu’il avait été admis au centre hospitalier universitaire de la ville pour une infection pulmonaire. Il avait 73 ans.
D’attaquant à milieu défensifDaniel Charles-Alfred, Henri Noël, Paul Chillan, Jean-Pierre Adams, tous disparus depuis un an : "Ça devient terrible", confie, très touché, Michel Mézy. Le Gardois, figure historique de NO passé ensuite à Montpellier, comme joueur et dirigeant, fut à l’origine de la venue d’Adams à Nîmes.
"Je finissais mon armée au bataillon de Joinville, quand un dénommé Viala, que je connaissais, me l’a amené. Il jouait avec lui à l’Entente Fontainebleau et ils venaient d’être vice-champions de France amateurs. Jean-Pierre (qui avait alors un peu plus de 20 ans, NDLR) m’a demandé s’il pouvait venir jouer à Nîmes. J’ai appelé MM. Firoud et Rouvière, et ils l’ont pris, en 1970. Il a joué une saison comme attaquant en réserve, puis en 1971, M. Firoud l’a reconverti demi défensif".
Vice-champion avec NîmesAdams n’aura donc fait que reculer. Appelé en équipe de France en 1972, il va se retrouver défenseur central lors d’une tournée en Amérique du Sud : le sélectionneur Georges Boulogne le fait descendre d’un nouveau cran (22 capes en tout).
Vice-champion de France avec Nîmes Olympique en 1972, 7e de D1 en 1973, il part ensuite à l’OGC Nice. Un choix de carrière pour ce natif du Sénégal (le 10 mars 1948 à Dakar), arrivé en France à 10 ans.
Une succession d’erreurs médicales et de négligencesAprès l’avoir achevée, il tombera dans le coma en mars 1982 suite à une intervention au genou, et une succession d’erreurs médicales et de négligences. À 34 ans. Il en aura vécu 39 de plus dans un état végétatif, veillé amoureusement et admirablement par sa femme Bernadette, son épouse depuis 1969, sept jours sur sept à leur domicile de Caissargues (Gard), près de Nîmes.
"C’était un garçon sensationnel en amitié, très attachant, assure Michel Mézy, et qui aimait la vie." Il l’a définitivement perdue lundi. Une souffrance et une délivrance.
À son épouse Bernadette, qui veillait sur lui à leur domicile de Caissargues (Gard, près de Nîmes), et qui avait reçu notre journal chez elle en 2018, à ses deux garçons Frédéric et Laurent, à sa famille et ses proches, la rédaction de Midi Libre présente ses sincères condoléances. La date des obsèques, qui se dérouleront à Caissargues, devrait être connue ce mardi.