EXCLU - Mort de Jacqueline Sauvage : "Elle devait terminer sa vie hors de la prison" réagit François Hollande
L'ancien président de la République, François Hollande, a réagi ce mercredi sur France Bleu à la mort de Jacqueline Sauvage, qu'il a graciée en 2016 alors qu'elle avait été condamnée à dix ans de prison en 2015 pour avoir tué son mari violent. Jacqueline Sauvage "est morte chez elle et non pas en prison là où elle n'avait plus sa place", a réagi l'ex président. Jacqueline Sauvage est morte le 23 juillet à son domicile de La Selle-sur-le-Bied dans le Loiret.
à lire aussi Jacqueline Sauvage, devenue un symbole de la lutte contre les violences conjugales, est morte à 72 ans "Une décision difficile""C'était une décision difficile parce que deux cours d'assises l'avaient condamnée à 10 ans de réclusion", raconte-t-il. "Je n'étais pas favorable, en principe, à la grâce car ce n'est pas au président de rendre la justice. Donc j'étais devant le dilemme suivant : soit de confirmer les décisions de justice soit de tenir compte d'une situation certes personnelle mais qui était aussi symbolique des violences faites aux femmes".
Il se souvient s'y être repris par "deux fois", car il pensait "qu'elle pourrait bénéficier d'une liberté conditionnelle mais comme ça n'a pas été le cas, je l'ai graciée définitivement", explique François Hollande.
"Elle est morte chez elle et non pas en prison, là où elle n'avait plus sa place""Comme président, j'avais considéré que cette femme avait suffisamment souffert et qu'elle devait terminer sa vie hors de la prison. C'est la raison pour laquelle je l'avais graciée. Aujourd'hui qu'elle est morte, je me dis, dans mon for intérieur et dans ma responsabilité aussi de ma charge de président que j'avais eu raison de la gracier, car elle morte chez elle et non pas en prison là où elle n'avait plus sa place", a-t-il ajouté.
"La disparition de Jacqueline Sauvage c'est surtout le rappel douloureux d'un drame conjugal qui avait bouleversé l'opinion publique parce que cette femme avait été battue tout le long de sa vie et avait souffert de nombreuses violences", a conclu François Hollande.
Les obsèques ont eu lieu le 28 juillet, dans la plus stricte intimité.