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Isabelle Huppert : « Le côté fantasque de mon personnage n'est pas purement gratuit »

Isabelle Huppert   Le côté fantasque de mon personnage nest pas purement gratuit
L’actrice, qui incarne une policière dealeuse de drogue dans « La Daronne », se plaît à passer, de film en film, d’un genre à l’autre.
L’actrice Isabelle Huppert à Paris, le 6 avril 2016.
L’actrice Isabelle Huppert à Paris, le 6 avril 2016. YANN RABANIER/MODDS

On associe plus communément Isabelle Huppert au drame, voire à la farce grinçante, qu’à la pure comédie. Cette image qu’on a d’elle, et qui se trouve confirmée par sa filmographie, ne rencontre pas son assentiment. Il est vrai que la règle souffre quelques savoureuses exceptions, dont on profite d’autant plus qu’elles dérèglent cet instrument adamantin du cinéma français. La Daronne en est un joyeux exemple, qui la voit s’édulcorer dans la fantaisie, le travestissement, l’approximatif. Fonctionnaire de police dealeuse de drogue, juive ashkénaze parlant arabe, petite bourgeoise convertie en reine du pétrole, elle lâche les chevaux dans cette comédie débonnaire du melting-pot national.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?

Au départ, c’est la lecture du roman d’Hannelore Cayre qui m’a beaucoup plu. J’ai trouvé ça audacieux, bien écrit. J’ai vu rapidement qu’il y avait là un personnage, quelqu’un d’assez banal qui transforme soudain sa vie en film. Et quelque temps après, j’ai rencontré Jean-Paul Salomé qui l’avait lu aussi et qui voulait en faire un film. Ça tombait bien.

Qu’avez-vous pensé du scénario qu’il vous a fait lire ? Avez-vous ressenti le besoin de le retravailler avec le cinéaste ?

Il était assez fidèle au livre mais, effectivement, je tenais beaucoup à ce que cela reste un portrait de femme, avec une profondeur psychologique, parce que c’est ce qui m’avait touchée dans ma lecture, et donc qu’on ne se contente pas d’une succession de péripéties qui la mène d’un point à un autre comme dans un pur film d’action.

Le film est construit d’une telle manière qu’on y passe presque sans crier gare du polar à la française à la comédie burlesque. Est-ce que cela vous a déconcertée ?

Non, pas du tout. Ce qui m’intéressait, c’était qu’on la suive elle, y compris à travers des genres différents. Ce qui m’importait, c’est qu’elle ne soit écrasée ni par l’un ni par l’autre genre. Et le fait qu’on puisse jouer comme ça sur des registres très différents, ça donne au contraire un sentiment de liberté.

Comment entre-t-on dans un rôle aussi fantasque ?

On y entre comme dans le costume, qui y fait quand même beaucoup. Mais je dirais que, par-delà le côté fantasque, il y a quand même une vérité du personnage à laquelle on s’attache, son passé, son rapport à ses parents. Cela donne une nécessité à ce qu’elle fait. Le fantasque n’est donc pas purement gratuit. Il s’inscrit dans une histoire. Et puis, il y a aussi une mélancolie du personnage, qui s’exprime dans l’histoire d’amour qu’elle vit avec le commandant de police.

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