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Nicola Sirkis sur "Babel Babel", le nouvel album d'Indochine qui sort ...

Nicola Sirkis sur Babel Babel le nouvel album dIndochine qui sort
Après sept années d’attente, le voici enfin, ce quatorzième album d’Indochine. “Babel Babel” succède à “13” et c’est un menu dix-sept services que nous

Indochine sort le très attendu “Babel Babel", un double album déraisonnable et engagé. Deux dates belges en avril 2025.

Indochine 2024. Stéphane Ridard

Après sept années d’attente, le voici enfin, ce quatorzième album d’Indochine. “Babel Babel” succède à “13” et c’est un menu dix-sept services que nous sert le groupe. Double CD, triple vinyle. Dix-sept titres qui prouvent que Nicola Sirkis et les siens sont plus que jamais à la page. Le groupe se réinvente tout en conservant cette touche instantanément reconnaissable. Il convie des cordes magnifiques sur Seul au paradis qui clôt l’ensemble, se lance dans un reggae inattendu sur La belle et la bête et nous entraîne sur le dancefloor avec l’incroyable Victoria qui mêle électro et rythme disco. Sans oublier le puissant Sanna sur la croix, le rouleau compresseur qu’est Babel Babel et l’imparable Le chant des cygnes déjà sorti en single.

Ces cinq titres sortent du lot. Mais il y en a encore douze dont il faut s’imprégner. “17 titres, c’est trop, lâche Nicola Sirkis lors de notre rencontre parisienne. Quand on dit que cet album est déraisonnable, c’est à cause de ça. Aujourd’hui, qui a encore le temps d’écouter ? Cet album, soit on vit avec lui pendant deux ans, soit on le met là, on ne l’écoutera jamais.”

Il s’est fait attendre ce quatorzième album…

NICOLA SIRKIS - D’habitude, il y a quatre à cinq ans entre deux disques. On finit une tournée et on rentre dans un processus d’écriture. Ici, c’est sept ans. Comme tout le monde, on a perdu deux ans. Ou on en a gagné deux. Le covid a eu un impact sur l’écriture. Le fait d’avoir mis autant de temps nous a fait voir les choses autrement. Et puis, on a quand même fait pas mal de choses pendant ce temps. On a fait deux tournées. Et en même temps, nous écrivions. Le fait d’écrire un album tout en jouant énormément sur scène, ça donne des titres beaucoup plus forts, à la fois au niveau de la musique mais aussi des textes.

Ce disque a des sonorités très électro. Était-ce difficile de le transposer pour la scène lors de votre premier showcase donné ce mardi à Roissy?

Oli de Sat - On pensait que ça allait être compliqué mais ça s’est fait assez naturellement lors des premiers showcases donnés en France et chez vous. Tout d’un coup, on s’est rendu compte que, oui, on arrive encore à faire monter les morceaux d’un étage alors qu’on pensait déjà que sur disque, la production était déjà assez chouette.

Nicola Sirkis - C’est un super plaisir de pouvoir faire cet album et de le jouer directement avant que tout le monde l’ait, de voir comment ça sonne en live.

C’était audacieux de le présenter en live la semaine dernière devant un public qui ne connaissait aucun des titres ?

Nicola Sirkis - C’est culotté. C’est un risque, un challenge. C’est tout ce qu’il ne faut pas faire. C’est déraisonnable mais c’est ça qui est génial. Au bout de quatorze albums, il ne faut pas sortir un album de plus. Il faut trouver d’autres idées. Je trouvais que c’était bien de n’avoir aucun privilège entre le public et les médias. Tout le monde découvre l’album en même temps. Parce que la presse ne l’a pas reçu avant. Certains font la gueule. Ils ont dit: "Si c’est comme ça, on ne fera pas d’article". Eh bien, ce n’est pas un problème.”

Indochine peut se passer d’articles dans la presse?

Nicola Sirkis - L’important, c’est que les gens aiment notre album, que ce soit des journalistes ou le public. C’est deux ans et demi de notre travail. Donc, si on dit que c’est à chier, ça ferait mal. Est-ce que les gens vont aimer l’album? Le doute est toujours là, mais sur la façon dont on joue les morceaux sur scène, il n’y en a aucun. On a senti ça il y a trois semaines, quand on a commencé à répéter. On répète dans un grand studio près de Paris, où il y a d’autres artistes. Tout le monde s’arrêtait en nous entendant. Ils se demandaient qui était ce groupe qui passe du reggae à l’électropop. Ils n’en revenaient pas que ce soit nous. On a senti qu’il se passait quelque chose.

L’ADN d’Indochine est-il toujours là ?

Nicola Sirkis - Faire du reggae, pour Indochine, ce n’est pas dans le cliché dans lequel on nous a mis, celui du rock. C’est un album totalement étrange par rapport à ça. Mais l’ADN reste. Quand on a commencé le groupe, il y a 40 ans, des gens nous disaient, que si on avait notre son nous serions reconnaissables. C’est vrai qu’on reconnaît une chanson de Coldplay quoi qu’il arrive, ou une chanson de U2. On nous reconnaît aussi, c’est plutôt classe.

À l’heure de Spotify, pourquoi sortir encore un double album de dix-sept chansons ?

Nicolas Sirkis - On travaille à l’ancienne mais en faisant du rock moderne. Sortir un titre seul, on l’a fait avec Nos célébrations. Mais nous, on a envie de créer et de s’exprimer. Effectivement c’est à l’encontre de tout ce qu’il faut faire. C’est un album anti-génération TikTok. Pour l’industrie du disque, il est long et double, alors que les gens n’ont plus le temps d’écouter des disques aujourd’hui. Il y a des morceaux longs, des refrains qui arrivent au bout de deux minutes, voire pas de refrain. On veut vraiment faire une musique qui nous plaît, donc on fait ce qui nous plaît. On a cette chance que le public est assez puissant et assez large pour nous permettre de faire ce qu’on veut.  Au moins, nous sommes fiers de ce que nous faisons.

“Babel Babel” n’est-il pas l’album le plus engagé d’Indochine ?

Nicola Sirkis - À chaque fois, on nous dit ça. Sur “13”, il y avait quand même Un été français et Trump le monde. On observe le monde et on le subit comme tout le monde. Depuis une dizaine d’années, il n’aura jamais été aussi confronté à des aboiements des uns et des autres, à des auto-persuasions des uns et des autres, des auto-suffisances en disant “Moi, j’ai raison, pas toi”. Plus personne ne se parle, plus personne ne se comprend, tout le monde a raison. Et puis, en fait, on se rend compte que non. Ça faisait des mois, en France, qu’on disait que les Jeux Olympiques allaient être une catastrophe. En fait, non. Tout s’est très bien passé. Les gens étaient contents de se revoir. C’était des magnifiques Jeux Olympiques. Tous les gens qui disaient ça se sont ridiculisés. On est dans cette cacophonie immonde qui est insupportable. C’est plus un constat qu’un engagement politique. Mais c’est aussi un album qui a beaucoup d’espoir.

Ce disque a été enregistré à Londres, Paris et Bruxelles qui est devenu votre camp de base depuis 1996. Pourquoi Bruxelles et les studios ICP ?

Oli de Sat - À chaque fois on se dit qu’on va changer. On va voir d’autres studios, on essaie… et on revient à Bruxelles.  On a nos habitudes à l’ICP, on est très bien reçus. La nourriture est excellente. On a enregistré avec Erwin (Autrique), avec qui on avait déjà beaucoup travaillé. Il sait très bien ce qu’on veut. Donc, il n’y a plus à expliquer. Tout est tellement bien huilé là-bas que c’est difficile d’aller ailleurs. Et puis surtout, il y a du son.

Vous voici en 2024 avec un quatorzième album d’Indochine. Et dire qu’aux débuts du groupe, on vous donnait six mois avant de vous voir disparaître. Ça vous inspire quoi?

Nicolas Sirkis- Voilà ! Oui, on nous donnait à peine six mois. Le nom n’allait pas tenir la route parce qu’il était trop connoté. On était un groupe de pop naze. Que dire ?  Les chiens aboient, la caravane passe.

Les 4 et 5/4, ING Arena, Bruxelles

Indochine Babel Babel Notre cote: 3/4

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