Incendies sur le bassin d’Arcachon : les plans de prévention des risques incendie, pourquoi ça coince ?
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Depuis 2015, la Coordination environnementale du bassin d’Arcachon (Ceba) a engagé plusieurs actions afin que ces PPRIF se généralisent, mettant particulièrement l’accent sur Lège-Cap...
Depuis 2015, la Coordination environnementale du bassin d’Arcachon (Ceba) a engagé plusieurs actions afin que ces PPRIF se généralisent, mettant particulièrement l’accent sur Lège-Cap-Ferret en raison de la configuration de la Presqu’île et de la difficulté que revêtirait une évacuation massive.
Après que les incendies ont fait rage cet été, détruisant 6 000 hectares du massif forestier de La Teste-de-Buch (chiffre légèrement revu à la baisse après l’annonce initiale de 7 000 hectares), Jacques Storelli, le président de la Ceba, qui réunit 29 associations de protection de l’environnement est vent debout. « Sans PPRIF, nous considérons qu’il y a un danger majeur ! »
![Jacques Storelli, le président de la Ceba.](/thumb/phpThumb.php?src=https%3A%2F%2Fmedia.sudouest.fr%2F12322500%2F1200x-1%2F20220728114016-ran4241.jpg%3Fv%3D1663580897&w=728&hash=7b17c00c9c540d964ddfd4ca718e6ec1)
Franck Perrogon/ « Sud Ouest »
En juin 2021, la Ceba déposait une requête auprès du tribunal administratif afin d’ordonner l’élaboration d’un PPRIF à Lège. Une audience doit prochainement se tenir. Le 22 août dernier, elle déposait également plainte contre X, suite au départ de l’incendie sur la piste 214 à La Teste. D’ores et déjà, Jacques Storelli, avocat de profession, l’annonce. « Nous sommes prêts à attaquer l’État pour manquement fautif. »
« Nous sommes prêts à attaquer l’État pour manquement fautif. C’est compliqué de dire à ceux qui veulent lotir ou monter une activité touristique qu’ils ne pourront pas le faire aux abords de la forêt »
Selon lui, la pression immobilière justifie l’immobilisme, tant au niveau des communes que des services régaliens. « C’est compliqué de dire à ceux qui veulent lotir ou monter une activité touristique qu’ils ne pourront pas le faire aux abords de la forêt. La notion d’isolement et de sécurisation se cogne aux activités juteuses », raille-t-il.
Des réticencesUn raccourci que rejette Philippe de Gonneville, le maire de Lège-Cap-Ferret. « Un PPRIF ne réglera pas nos problèmes. Il créera de nouvelles contraintes mais entre la loi littoral et les zones de protection, nous en avons déjà beaucoup. » Qualifiant le document « d’usine à gaz », il ambitionne de se doter d’outils opérationnels et a engagé un travail idoine, à l’échelle de la commune, avec l’Office national des forêts (ONF), l’association syndicale autorisée de défense des forêts contre l’Incendie (DFCI), les propriétaires et les forces de l’ordre.
« Un PPRIF ne réglera pas nos problèmes. Il créera de nouvelles contraintes mais entre la loi littoral et les nombreuses zones de protection, nous en avons déjà beaucoup. »
De son côté, Patrick Davet, le maire de La Teste, est plus modéré. « Nous allons réfléchir à l’élaboration d’un PPRIF même si je pense que cela n’aurait rien changé à ce qui s’est produit. Nous devons surtout nous poser les bonnes questions, notamment en termes de nettoyage de la forêt. »
![Patrick Davet, le maire de La Teste, cet été, lors de l’incendie.](/thumb/phpThumb.php?src=https%3A%2F%2Fmedia.sudouest.fr%2F12322500%2F1200x-1%2Fdsc-0734.jpg%3Fv%3D1663580897&w=728&hash=da4d029422038d88ae157b469e95b178)
S. M.
À ces réticences s’ajoutent les retours mitigés des trois maires ayant déjà fait le choix d’un PPRIF. À commencer par Bruno Lafon, maire de Biganos et, surtout, président de la DFCI d’Aquitaine, sur le front depuis deux mois. « Ce n’est pas un plan de prévention qui va empêcher le feu », prévient-il. « Le feu, c’est l’homme qui le met. L’avantage du PPRIF est de faire respecter les zones bâties et non bâties et d’empêcher le mitage (implantation d’édifices dispersés dans un paysage naturel, NDLR) en forêt. En revanche, contrairement au plan de prévention des inondations, il n’est pas révisable. Alors oui, je comprends les maires qui ne s’en dotent pas. »
« Ce n’est pas un plan de prévention qui va empêcher le feu. Le feu, c’est l’homme qui le met »
![Le président de la DFCI de Gironde, Bruno Lafon, cet été au poste de commandement installé au camp d’Hostens.](/thumb/phpThumb.php?src=https%3A%2F%2Fmedia.sudouest.fr%2F12322500%2F1200x-1%2F20220812-115107.jpg%3Fv%3D1663580897&w=728&hash=8a5709da93df50d8614fde358232ec23)
Jean-Charles Galiacy
L’édile explique vouloir modifier le plan adopté par sa commune en 2010, afin notamment de créer une zone agricole et une zone d’appui en cas d’incendie. Pour l’heure, il ne le peut pas. « Suite au feu de 2015, le PPRIF Saint-Jean-d’Illac est en révision. La préfecture nous promet qu’ensuite, les autres pourront l’être. »
13 communes en GirondeEn Gironde, 13 communes sont dotées d’un PPRIF. C’est le cas d’Andernos-les-Bains, depuis 2010. Le maire, Jean-Yves Rosazza, confie ne pas avoir d’avis tranché sur la question, en raison notamment de la faible superficie de sa commune et de la faible proportion de forêt.