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Métaux critiques: avec Imerys dans l'Allier, quels sont les autres projets à venir en France?

Métaux critiques avec Imerys dans lAllier quels sont les autres projets à venir en France
Le gouvernement a dévoilé ce lundi les noms de cinq premières entreprises sélectionnées dans le cadre de son appel à projets visant à développer une fillière industrielle indépendante spécialisée dans les métaux stratégiques.

Le gouvernement a dévoilé ce lundi les noms de cinq premières entreprises sélectionnées dans le cadre de son appel à projets visant à développer une fillière industrielle indépendante spécialisée dans les métaux stratégiques.

En matière d’extraction de lithium, la France ne doit "rien s’interdire". Dix mois après les déclarations de l’ex-ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili, le groupe français de minéraux industriels Imerys a annoncé ce lundi la mise en exploitation minière d’ici 2027 d’un gisement de lithium dans l’Allier. Ce site, "l’un des plus grands" d’Europe, devrait permettre d’alimenter l’équivalent de 700.000 véhicules électriques par an.

Le projet d’Imerys, soutenu par le gouvernement, a été sélectionné dans le cadre d’un appel à projets lancé par l’exécutif en janvier dernier alors que le plan France 2030 prévoit 1 milliard d’euros d’investissements publics pour développer l’industrie tricolore en métaux dits "critiques" (lithium, nickel, cobalt, tantale, nickel cuivre, etc.)

Si le gouvernement a décidé de se doter d’une stratégie en la matière, c’est que ces métaux utilisés dans la production de batteries de véhicules électriques, d’ordinateurs ou autres produits technologiques sont particulièrement convoités de nos jours. D’ici 2060, la demande mondiale devrait ainsi passer de 8 à milliards de tonnes. De quoi compliquer l’approvisionnement de l’Union européenne qui importe aujourd’hui 70 à 100% des métaux qu’elle consomme. D’où l’intérêt de développer une filière industrielle complète et indépendante.

5 projets sélectionnés

C’est dans cette logique que le gouvernement a dévoilé ce lundi les entreprises sélectionnées dans le cadre de son appel à projets "Métaux critiques" visant à développer la "production de lithium et le recyclage des métaux critiques contenus dans les batteries lithium-ion (nickel, cobalt, lithium)".

Outre le site d’extraction d’Imerys, le projet CoRaLi de Viridian (Bas-Rhin) prévoit le développement de la première raffinerie française de lithium. "Grâce au mix énergétique français, elle produira le lithium de qualité batterie avec le contenu carbone le plus faible au monde. Viridian vise une production initiale de 25 000 tonnes d’hydroxyde de lithium par an dès 2025, et à terme, de répondre entièrement à la demande pour produire 2 millions de véhicules électriques par an", assure le gouvernement.

De son côté, Eramet a été choisi pour faire émerger une "offre française de recyclage des batteries Li-ion à grande échelle, avec une première phase industrielle dès 2025". Enfin, le projet de Sanou Koura dans les Ardennes devrait faire naître la première usine capable de valoriser tous les métaux contenus dans les déchets électroniques, tandis que le projet de WEEECycling en Seine-Maritime consistera à permettre une multiplication par 10 de sa production de métaux critiques à partir de déchets électroniques là-encore.

A terme, ces cinq projets aidés à hauteur de 94 millions d’euros "permettront de sécuriser une chaîne d’approvisionnement bas carbone et à basse empreinte environnementale pour les trois premières gigafactories de batteries prévues sur le territoire français", souligne le gouvernement. D’autres lauréats devraient être annoncés dans les prochains mois alors que l’appel à projets "Métaux critiques" est ouvert jusqu’au 30 janvier 2024.

Identifier les gisements

Signe de la volonté du gouvernement d’accélérer sur la question des métaux rares, un arrêté publié samedi au Journal officiel a accordé un permis exclusif à la Compagnie des Mines Arédiennes pour lui permettre de rechercher des mines de métaux rares, qu’il s’agisse d’or, d’argent, de tungstène, d’étain, de zinc, de plomb ou encore de cobalt.

A ce jour, la France exploite, entre autres, des mines de sel de gemme, notamment dans le Grand Est, de bauxite (Hérault), de kaolin (Massif central) d’or (Guyane) ou encore de nickel (Nouvelle-Calédonie). Mais le gouvernement, conscient des atouts géologiques indéniables du territoire, veut aller plus loin. A cet égard, le Bureau de recherches géologiques et minière (BRGM) travaille actuellement à la remise à jour de son "Inventaire Minier national" pour évaluer le potentiel français, le dernier ayant été mené sur la période 1975-1992 en tenant compte d’enjeux qui ne sont plus ceux d’aujourd’hui.

D’après La Croix, les travaux du BRGM ont débuté cet été "par une campagne aérienne de géophysique dans l’ouest du Massif central, pour fournir une visualisation 3D du sous-sol jusqu’à plusieurs centaines de mètres, voire un kilomètre".

Le Massif central figurerait en effet parmi les régions les plus riches en matériaux stratégiques. Le site de Beauvoir (Allier) détenu par Imerys depuis 2005 héberge depuis 1850 une carrière produisant chaque année quelque 30.000 tonnes de kaolin, utilisé de la porcelaine ou du carrelage. Depuis les années 1960, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM) a identifié la présence de lithium dans le sous-sol de ce site, mais Imerys était jusqu'à présent resté extrêmement prudent sur la possibilité de l'exploiter, affirmant jusqu'au printemps dernier qu'il n'avait pas de confirmation de la teneur en lithium ni des méthodes à utiliser pour l'extraire de façon rentable.

"Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre"

Reste la question de l’impact environnemental de ces nouveaux projets miniers. Imerys a annoncé pour sa part que la mine adopterait un standard international en cours d'élaboration, IRMA, qui vise à réduire les rejets toxiques et à minimiser la consommation d'eau. L'exploitation se fera en souterrain, ce qui minimisera les poussières. Le transport des roches se fera par canalisation et voie ferrée pour éviter les camions entre la mine et le site industriel. Quant aux émissions générées par l'exploitation, le groupe les estime à 8 kilos de C02 par tonne de lithium, contre 16 à 20 kilos en Australie et Chine, selon lui.

"Il faut arrêter avec le mythe de la mine propre! Tout ça c'est de la communication et du flan. On ne sait pas extraire de la matière du sous-sol de façon propre, car une mine ça implique toujours à côté une grosse usine chimique de transformation, ce qui entraîne une exploitation, et à terme une pollution, de l'eau et des quantités importantes de déchets qu'on ne sait pas gérer", s'est insurgé Antoine Gatet, vice-président de France nature environnement (FNE).

Le plan du gouvernement se heurte aussi à des réticences locales. En février dernier, les seules déclarations de Barbara Pompili selon lesquelles la France devait "extraire du lithium sur son territoire" avait suffi à faire sortir les habitants de Tréguennec dans la rue pour crier leur opposition à tout projet d'extraction sur leur territoire. Et pour cause, cette petite commune du Finistère abriterait l’un des plus grands gisements de lithium de France avec 66.000 tonnes. De quoi attiser les convoitises.

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