Avec « Loom », cet Imagine Dragons-là crache un peu moins le feu
Voilà un groupe étonnant. Pas vraiment rock, mais pas complètement pop, le quatuor de Las Vegas navigue entre plusieurs genres, ajoute du rap, de l’électro, voire du hip-hop à ses recettes depuis une quinzaine d’années maintenant. Séries, jeux vidéo, cinéma, radio, pubs… Vous les avez forcément entendus, ces titres : Radioactive, Believer, Whatever It Takes, On Top of the World… Ah oui, c’est eux ça ? Oui, c’est eux. Children of the Sky, Thunder, Enemy… Eux encore ? N’en jetez plus. Mine de rien, Imagine Dragons s’est taillé un répertoire de méga hits qu’on identifie peut-être moins que ceux de U2, Madonna, Muse ou Queen. Mais qu’importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse.
L’ivresse des hits, de disque en disque, le groupe ne s’en dépare pas. Surtout, les Américains font le job sur scène où ils se sont taillé une réputation énorme. Les festivals se les disputent. Arras a même pu y goûter en 2014, à une époque où Dan Reynolds et ses copains étaient encore accessibles.
Le phénomène US vient de sortir son sixième album. Court : à peine 30 minutes pour neuf titres, dont un est doublé avec une version alternative, le single Eyes Closed, qui aurait d’ailleurs pu être une B.O. de La Famille Addams. Trente minutes, mais Imagine Dragons n’a pourtant pas sorti un album punk pour autant. L’inspiration était peut-être en berne, deux ans après un double album qui regorgeait d’hymnes (Bones, Sharks ou Wrecked).
Reste que la machine à tubes opère, souvent sous l’effet d’une production pyromane.
Reste que la machine à tubes opère, souvent sous l’effet d’une production pyromane : le refrain scandé de Wake Up par exemple ou Nice to Meet You, toutes basses dehors et parfaite pour célébrer l’été… si ce dernier daigne se montrer. Efficace. L’hédoniste Take Me to the Beach sautille sous le soleil. In Your Corner, le titre le plus long (3’59 !), joue le rôle de ballade downtempo, avant que Gods Don’t Pray parte sous des contrées quasi-reggae.
Don’t Forget Me chasse sur les terres de Coldplay puis Kid s’appuie sur la boîte à rythmes convoquée par le groupe désormais sans batteur. À ce stade, Loom a perdu en intensité et ça ne s’arrangera pas sur la fin. Pas grave, la récolte de tubes a déjà eu lieu. Les festivals peuvent se tenir prêts.
Notre avis : 3/5
Universal Polydor Interscope.Imagine gaming
Le groupe du Nevada connaît bien l’industrie du jeu vidéo. De nombreux titres ont été choisis pour des publicités de grandes sociétés d’édition, notamment celle de League of Legends. Les interprètes de Radioactive avaient également accompagné en 2014 le compositeur Koji Kondo pour interpréter des musiques du jeu Zelda à la cérémonie des Game Awards. Quant au chanteur, Dan Reynolds, il serait simplement addict à League of Legends, au point de retarder régulièrement son entrée sur scène.