« HPI » : Audrey Fleurot va-t-elle encore vous faire craquer ?
Non, la lumière de votre télé n’est pas déréglée. Morgane Alvaro est de retour sur TF1 pour une troisième saison, tout en couleurs. Criardes, de préférence.
Par Fabrice DupreuilhTemps de lecture : 3 min
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En moins d'une minute trente, la machine est relancée. Maillot de bain fuchsia, voix de charcutière, mauvaise foi en bandoulière, Morgane Alvaro reprend du service. La troisième saison de la série HPI commence ce jeudi 11 mai sur TF1. En fanfare évidemment. Au programme de ces huit épisodes, quelques petites nouveautés, histoire de ne pas lasser les téléspectateurs désormais rompus aux exubérances de leur héroïne favorite, sans aller jusqu'au coup de canif dans un contrat on ne peut plus clair et efficace : HPI est une série policière loufoque et survitaminée, portée par l'omniprésente Audrey Fleurot.
« Salut la team, allez on se détend, le cerveau est de retour ! » Qu'on se le dise, Morgane Alvaro is back et, dès son retour au commissariat, elle affiche haut la couleur. Notre héroïne parle toujours aussi fort, piétine les scènes de crime de ses bottines argentées, fait des bulles avec son chewing-gum rose. Ok, rien n'a changé. Ah si ! Le look de son patron, Karadec (Mehdi Nebbou), son « super poulet », qui a rasé (par erreur) sa barbe.
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Et peut-être aussi ce premier épisode, en deux parties, qui veut nous faire croire que Morgane, aux abois, est redevenue femme de ménage chez une bourgeoise alcoolique et victime de harcèlement, alors qu'on imagine sans peine qu'elle va très vite remettre le feu au sein de l'équipe de flics avec qui elle collabore.
Morgane et KaradecOn rappelle le pitch : Morgane, énergique mère de famille, HPI (haut potentiel intellectuel) à temps complet, utilise ses incroyables capacités au service de la police, avec la discrétion d'une pelleteuse dans un salon du mariage, et en pince toujours pour Karadec, son boss, hélas acoquiné avec une commissaire aussi rigide qu'elle est déglingo (excellente Clotilde Hesme). Ce même boss avec qui elle avait échangé un tendre baiser, dans un cliffhanger de deuxième saison fleurant mauvais la comédie romantique à deux sous… Mais, on connaît bien la règle, et TF1 plus encore : les amours heureuses signant souvent l'arrêt de mort d'une série, les scénaristes ont reçu l'interdiction de donner naissance à une love story pépère entre ces deux aimants. Hors de question de tuer la poulette aux jupes fluo !
Et sinon ? Rien de très neuf dans la recette. Audrey Fleurot continue d'électriser des enquêtes paresseuses, donne du punch à des dialogues clairement écrits pour la mettre en valeur, éclipse des seconds rôles pourtant de plus en plus étoffés (notamment Karadec, qui prend enfin de l'épaisseur) et, surtout, se donne pour mission d'offrir de nouveaux beaux jeudis soirs à TF1. Rappelons que la série a rassemblé en deux saisons une moyenne de 10 millions de fidèles, bousculant les zygomatiques de téléspectateurs plus habitués aux polars gris noirs (façon B.R.I) ou aux thrillers couleurs locales (avec la collection des Meurtres à… du service public).À LIRE AUSSI Séries : pourquoi les créations françaises cartonnent
HPI reste donc une série habile, maligne, qui offre quelques vertiges aux téléspectateurs, façon Hully Gully à la foire du Trône. Les épisodes égrènent les aventures de Morgane, comme on feuilletterait les livres de Martine, avec même, cette saison, un passage (plutôt réussi !) par la case prison. Mais cette troisième saison semble avoir activé le pilote automatique, se contentant de disséminer de-ci de-là quelques surprises pour pimenter un plat déjà très riche et largement épicé. Audrey Fleurot, star parmi les stars au sein de TF1, met les bouchées doubles mais, attention, l'indigestion n'est pas loin.