EN IMAGES. Hommage national aux 13 militaires français tués au Mali
Aux Invalides, Emmanuel Macron a prononcé un éloge funèbre et a remis la Légion d'honneur "à titre posthume" aux 13 soldats français morts au Mali il y a une semaine.
Emmanuel Macron a présidé aux Invalides ce lundi l'hommage national aux 13 militaires français morts il y a une semaine au Mali dans l'accident de leurs hélicoptères. Le président de la République a salué lundi la mémoire de ces "héros", qui participaient à l'opération Barkhane au Sahel, et a dit s'incliner "devant le sacrifice" de ces soldats.
"Ils sont morts en opération, pour la France, pour la protection des peuples du Sahel, pour la sécurité de leurs compatriotes et pour la liberté du monde, pour nous tous qui sommes là", a ajouté le chef de l'Etat, face aux 13 cercueils dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides.
Les cercueils drapés des couleurs nationales ont été portés par les camarades des soldats tués, au son des tambours, au coeur de la cour pavée, avant d'être disposés devant le président.
"Leur engagement profond, modeste et discret n'est rendu public que par le sacrifice ultime, loin du fracas des mots inutiles", a-t-il dit en rendant hommage aux soldats tués dans la collision de deux hélicoptères lors d'une opération de combat, dans le nord-est du Mali, et dont les corps ont été rapatriés dimanche.
"Dans ce théâtre, la fulgurance vient du ciel"Un par un, devant 2500 invités, dont son homologue malien Ibrahim Boubacar Keita, le président de la République a décrit en quelques mots l'engagement de chaque soldat et les familles qu'ils laissent derrière eux. Il s'est aussi attaché à raconter la nuit de leur décès.
"Le vent fouettait la plaine ocre et aride du Sahel, lorsque des commandos firent appel à des renforts aériens. L'ennemi, poursuivi depuis plusieurs jours, avait été repéré et le combat engagé. Mais dans la steppe piégeuse du sud-Mali, parsemée d'acacias prostrés, la tombée imminente de la nuit rendait difficile la progression au sol (...), dans ce théâtre, vaste comme l'Europe, la fulgurance vient du ciel", a-t-il poursuivi.
Il a ensuite évoqué l'arrivée en renfort de plusieurs hélicoptères et le crash des deux appareils. "Leurs équipages, 13 de nos plus valeureux soldats, 13 enfants de France, ont été tués sur le coup".
"Les larmes coulent sur toutes les terres de France, mais ces larmes de tristesse sont mêlées d'espoir et de détermination. L'espoir en notre jeunesse, notre armée. La détermination à faire triompher les valeurs de notre République (...) Nous ferons bloc pour cette vie de peuples libres conquise grâce à nos armées", a ajouté le chef de l'Etat.
Légion d'honneurLes 13 soldats tués, tous officiers et sous-officiers, servaient au 5e régiment d'hélicoptères de combat (5e RHC), au 4e régiment de chasseurs (4e RCH), au 93e régiment d'artillerie de montagne (93e RAM) et à la Légion étrangère.
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Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, de même que les anciens présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, le Premier ministre Edouard Philippe, et les responsables des principaux partis politiques.assistaient aux côtés du gouvernement français et des familles des soldats à cet hommage organisé dans la cour d'honneur de l'Hôtel des Invalides, à Paris. Les Invalides accueillent depuis le XVIIe siècle vétérans et blessés de guerre et abrite le tombeau de Napoléon.
Emmanuel Macron a ensuite décerné à chacun le titre de chevalier de la Légion d'honneur, en épinglant la médaille sur le coussin posé sur chaque cercueil.
Des milliers de personnes réunies sur le pont Alexandre IIIPlus tôt, sur le chemin, des centaines de personnes s'étaient pressées sur le pont Alexandre III, à Paris, pour assister au passage des 13 dépouilles, en route vers l'Hôtel des Invalides. Militaires, anciens combattants avec leurs drapeaux, gendarmes, sapeurs-pompiers mais aussi anonymes ont observé le convoi de chaque côté du pont. Ce lourd bilan humain a fait l'effet d'un électrochoc en France, dont l'armée n'avait pas subi de telles pertes depuis l'attentat contre le QG français Drakkar à Beyrouth en 1983, qui avait fait 58 morts.
L'opération française Barkhane mobilise 4500 hommes dans la bande sahélo-saharienne, une étendue vaste comme l'Europe, pour lutter contre les groupes armés. Mais après six ans de présence ininterrompue, et 41 morts côté français, l'horizon est de plus en plus plombé. Emmanuel Macron avait annoncé jeudi vouloir réexaminer la stratégie des forces anti-djihadistes françaises au Sahel, dans un contexte sécuritaire explosif, et appelé les Européens à s'engager davantage à leur côté. "Le contexte que nous sommes en train de vivre au Sahel nous conduit aujourd'hui à regarder toutes les options stratégiques", avait-il lancé.