« L’Intouchable, Harvey Weinstein », la fin d’un empire
Il est en taule pour vingt-trois ans. Harvey Weinstein, 70 ans, finira ses jours avec les fers aux pieds. Son crime ? 90 femmes ont subi ses abus sexuels et ont eu le courage de le dire haut et fort. Toutes les starlettes de Hollywood ont été victimes du traitement Weinstein, allant de l’exhibitionnisme au viol pur et simple : Rosanna Arquette, Emma de Caunes, Gwyneth Paltrow, Angelina Jolie, Judith Godrèche, Mira Sorvino, Asia Argento, Rose McGowan, Ashley Judd… C’est le palmarès du gros dégueulasse. Pendant trente ans, Harvey Weinstein a construit un empire. Miramax puis la Weinstein Company ont produit des dizaines de films importants, dont « Reservoir Dogs » (1992), « Pulp Fiction » (1994), « le Chocolat » (2000), « le Seigneur des anneaux » (2001), « Aviator » (2004), « The Artist » (2011), « les Huit Salopards » (2015)…
On le traite alternativement d’ « asshole » et de « genius »Harvey Weinstein a reçu le titre de commandeur de l’ordre de l’Empire britannique en 2004. Il a pris position contre l’extradition de Roman Polanski, a contribué à la bataille contre le sida, s’est investi dans la recherche médicale sur la sclérose en plaques. Avec son frère Bob, il a fait ses premières armes dans la production de groupes de rock restés heureusement inconnus. Le succès est venu plus tard, avec le cinéma : les Weinstein Brothers ont la bonne idée d’acheter les droits de « Cinema Paradiso », de participer à la production de « Sexe, mensonges et vidéo » et à celle d’« In Bed with Madonna ». L’argent, alors, rentre. Les Weinstein sont entreprenants, astucieux, savent choisir les meilleurs scénarios, visent un créneau entre l’art et essai et le ciné populaire (« le Patient anglais » par exemple), raflent des oscars. Harvey, lui, agace. On le traite alternativement d’ « asshole » et de « genius ».
La suite après la publicité
Producteur nouvelle manière ? Billevesées ! Il enfile le costume traditionnel du financier-à-cigare, et adopte les comportements qui ont fait la réputation de Hollywood. Rien de neuf sous le soleil de Californie, ces mœurs ont toujours été celles des moguls, depuis les débuts du cinéma. Mais l’époque a changé. Les femmes, désormais, se battent. Et gagnent. La dernière - et ultime - production d’Harvey Weinstein, « Wind River » (2017), est l’histoire d’un viol ignoré. Mais pas impuni.
Le visionnage de ce contenu mutimédia est susceptible d'entraîner un dépôt de cookies de la part de l'opérateur de la plate-forme vers laquelle vous serez dirigé(e). Compte-tenu du refus du dépôt de cookies que vous avez exprimé, afin de respecter votre choix, nous avons bloqué la lecture de ce contenu. Si vous souhaitez continuer et lire ce contenu, vous devez nous donner votre accord en cliquant sur le bouton ci-dessous.
Lire ce contenuL'Intouchable Harvey Weinstein"