Nobel de littérature 2024 : la romancière sud-coréenne Han Kang ...
Les 18 membres de l'Académie suédoise ont rendu leur verdict tant attendu. Le prestigieux prix Nobel de littérature a été attribué à l'écrivaine sud-coréenne Han Kang. L'annonce a eu lieu depuis Stockholm ce jeudi 10 octobre 2024 à 13h00, heure de Paris.
La romancière a été récompensée "pour son écriture poétique qui confronte les traumatismes historiques et expose les fragilités de la vie humaine", a annoncé le secrétaire de l'Académie suédoise.
Plusieurs de ces romans les plus récents ont été traduits en français. La première traduction date de 2007 pour son ouvrage La Végétarienne, traduit par Jeong Eun-Jin aux éditions Le Serpent à Plumes. Il s'agit là de son premier grand succès mondial. Suivent dans la même maison d'édition : Leçons de grec (2011) et Celui qui revient (2014). Ont aussi été publiés en langue française : Pars, le vent se lève (éditions Decrescenzo, 2014), Les Chiens au soleil couchant, in Cocktail Sugar et autres nouvelles de Corée (éditions Zulma) et Impossibles adieux (éditions Grasset, 2023).
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Nobel de littérature : que change cette récompense pour les auteurs ?
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Les autres plumes favorites
Comme chaque année, les spéculations au sein des cercles littéraires allaient bon train. L'écrivaine chinoise Can Xue, 71 ans, était la favorite des parieurs à l veille de l'annonce. Avant-gardiste et comparée à Kafka et Borges pour l'atmosphère à la fois irréelle et sombre qui imprègne ses romans et ses nouvelles, son style expérimental transforme le réel en univers fantastique et absurde.
Sa méthode de travail, qu'elle suit avec assiduité depuis 30 ans, est particulièrement reconnue. L'autrice se relit à peine et modifie très peu ses textes qu'elle écrit toujours avec un papier et un stylo, son mari se chargeant de dactylographier le tout. Son nom revenait avec d'autant plus d'insistance que la dernière plume chinoise à avoir reçu le Nobel date de 2012. Il s'agissait de Mo Yan.
D'autres noms étaient cités, comme celui de l'Argentin César Aira, de la Canadienne Margaret Atwood, du Hongrois Péter Nádas, de l'Américaine Joyce Carol Oates ou du Somalien Nuruddin Farah. L'Australien Gerald Murnane figure en bonne position sur les sites de pari. Le site Ladbrokes n'autorise plus de paris sur Alexis Wright, écrivaine aborigène originaire de l'île-continent, suggérant une possible fuite. Comme chaque année, les noms d'autres nobélisables régulièrement cités circulent : le Hongrois Laszlo Krasznahorkai, le Roumain Mircea Cartarescu, le Kényan Ngugi wa Thiong'o, l'Américain Thomas Pynchon, la Caribéenne Jamaica Kincaid ou encore le Japonais Haruki Murakami. Et la Grecque Ersi Sotiropoulos a fait une apparition surprise sur les sites de paris.
L'an dernier, le prix avait été remis au dramaturge norvégien Jon Fosse.
Une domination occidentale et masculine
Depuis sa création, le Nobel de littérature est dominé par une vision occidentale et masculine. Sur un total de 120 lauréats, seules 17 femmes ont obtenu le prix. Et une minorité d'auteurs récompensés utilisent des langues pratiquées en Asie, en Afrique ou au Moyen-Orient, hors des domaines anglophone, francophone, scandinave, allemand, slave, espagnol ou italien.
Un seul auteur de langue arabe a été distingué - Naguib Mahfouz, un Égyptien, en 1988 - contre 16 auteurs francophones.
Après la littérature, le très attendu prix Nobel de la paix sera décerné vendredi à Oslo, plus que jamais difficile à prédire tant les conflits se multiplient dans le monde. Le Nobel d'économie, octroyé pour la première fois en 1969, fermera le bal lundi 14 octobre.
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