Série TV Halo - Notre avis mitigé après les 4 premiers épisodes
Si vous suivez notre actualité, vous l’avez sans doute vu passer : la série Halo, produite par Paramount+ et déjà disponible aux États-Unis, débarque aujourd’hui en France via Canal +. C’est au rythme de 2 épisodes tous les jeudis qu’elle s’offrira à nous, pour un total de neuf. Nous avons eu accès aux 4 premiers épisodes, uniquement en VOSTFR (nous n’avons donc pas pu profiter de la belle voix de David Krüger, mais rassurez vous elle sera bien disponible dès le lancement) et voici notre ressenti :
Il y a bien longtemps, dans une galaxie lointaine...N’y allons pas par quatre chemins, si vous n’étiez pas encore au courant, la série Halo se permet de nombreuses libertés par rapport au scénario des jeux (et livres). Au point de proposer un univers qui lui est propre, où nous allons retrouver quelques têtes connues sans pour autant avoir les mêmes intrigues.
L’histoire prend place lorsqu’un groupe de Covenant s’attaque à une base rebelle sur Madrigal, planète-désert rappelant très fort Tatooine (et qui avait été brièvement mentionné dans Halo 3). Fort heureusement, la Silver Team, une équipe de Spartans commandée par le Master Chief, débarque et sauve la situation. Premier constat, l’exposition des personnages lors de cette scène d’introduction avec les rebelles convainc. Le ton est juste, le jeu d’acteur fonctionne et on est agréablement surpris par la qualité du rendu. Jusqu’à ce que l’action commence, et là on se rappelle que Paramount+ n’a pas forcément les mêmes moyens que les séries HBO et consorts. Certains effets spéciaux ne sont clairement pas à la hauteur, notamment au niveau des explosions ou des impacts des coups. On a littéralement affaire à des feux d’artifice et à des pétards, le tout habillé par des flammes dignes d’une création Windows Movie Maker. Les civils explosent comme des pastèques de manière grotesque, dans un gore de mauvais goût. D’ailleurs plus on y pense, plus ce rendu “fan made” durant l’action est vraiment troublant, car le reste de la série brille justement grâce à ses décors et ses costumes au rendu réussi. On saluera l’effort du directeur de la photographie, qui mériterait une promotion vu la façon dont il porte l’ensemble de la série à bout de bras.
Dans cet univers, l’UNSC est sans pitié, au point d’ordonner l’exécution de civils et de contrôler le reste de la galaxie à coup de messages de propagande. Difficile de ne pas faire le parallèle avec Star Wars et l’Empire. Les Spartans sont ici des soldats d’élite redoutables, entraînés dès leur plus jeune âge et capables à eux seuls de retourner le cours d’une bataille. La différence avec les jeux se fait au niveau de leur endoctrinement. On ne leur demande pas de penser, ce sont des machines sans âme, contrôlées par l’UNSC et par ses principes totalitaires. C’est dans ce contexte que l’intrigue principale de cette première saison commence, lorsque le Master Chief découvre un artéfact inconnu (que l’on devine Forerunner) qui lui envoie un choc électromagnétique, faisant resurgir ses souvenirs d’avant sa lobotomisation et lui permettant enfin d’agir de son propre chef.
On retrouve bien sûr d’autres têtes connues comme le Dr Halsey, Miranda Keyes ou encore Cortana, là aussi très librement inspiré du matériel de base. Sont également présents quelques petits nouveaux tels que Soren-066, un ancien Spartan devenu le leader d’une planque de pirates de l’espace (et friand de churros, sans blague !), de Kwan Ha, un personnage side-kick ultra énervant qui monopolise le temps d’écran, mais aussi d’une mystérieuse impératrice humaine qui dirige les Covenants, pleine de méchanceté et de rancune face aux vilains humains. Pour revenir aux scènes d’action (ou plutôt à la scène d’action, au singulier), nous n’en avons pas revu après le premier épisode. Le focus de la série est clairement ailleurs, du moins pour les épisodes qui ont été mis à notre disposition. On est plus dans un space opera dramatique où on assiste à l’éveil de John, sa rencontre avec Cortana et ses flashbacks sur son entraînement étant plus jeune. Quant à la question à propos du visage du Master Chief, oui, oui et re-oui on le voit sans son casque ! Au point où l’on aimerait qu’il le remette puisque ce dernier passe plus de temps sans qu’avec, et ce même dans des situations complètement incohérentes comme dans des zones hostiles. On est loin de la subtilité de The Mandalorian concernant l’anonymat de notre héros.
Se pose donc l’éternelle question du pourquoi adapter une œuvre qui existe si c’est pour ne pas en respecter le matériel de base, dont on vous laissera le bon soin de vous positionner, ou pas.
Il ne reste plus qu’à voir si la suite de la saison arrivera à réveiller notre intérêt (qui était déjà au plus bas à la fin du quatrième épisode, où nous avons dû lutter pour ne pas nous endormir) et à fournir des scènes plus spectaculaires enfin dignes des jeux. Pour le reste, difficile de conseiller cette série aux fans, tant les différences sont importantes et pas forcément pertinentes. Et on voit mal un cinéphile sans intérêt pour Halo tenir plus de quelques épisodes…