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Halo : on a vu les 3 premiers épisodes de la série événement sur Canal+

Halo  on a vu les 3 premiers épisodes de la série événement sur Canal
Après des années de développement, la série Halo, adaptée du célèbre jeu vidéo, est enfin disponible sur Canal+. Mais que valent ses trois premiers épisodes ? En lançant le premier épisode de Halo,

Après des années de développement, la série Halo, adaptée du célèbre jeu vidéo, est enfin disponible sur Canal+. Mais que valent ses trois premiers épisodes ?

En lançant le premier épisode de Halo, on ne peut que ressentir de l’appréhension. Après tout, le projet sort enfin du tréfonds des enfers après plus d’une décennie à traîner dans les tiroirs d’Hollywood. À l’origine, le méga-blockbuster vidéoludique de Bungie aurait dû prendre la forme d’un long-métrage produit par Peter Jackson et réalisé par un jeune Neill Blomkamp sur un scénario d’Alex Garland, avant d’être tout bonnement annulé. C’est en 2013 que Microsoft revient à la charge, en annonçant sur la scène de l’E3 la mise en place d’une série, avec Steven Spielberg comme producteur exécutif et caution qualitative.

Pour autant, il faut encore attendre neuf ans avant que Paramount+ ne dévoile les premières images des aventures cosmiques du Masterchief contre l’armée alien Covenant. Au-delà de ce development hell peu rassurant, d’autres éléments inquiètent, à commencer par la place de 343 Industries, les nouveaux gardiens du temple de la franchise depuis Halo 4.

Halo : photoLe premier qui dit "A l'huile", je le fume !

 

A priori, l’idée de voir la structure s’imposer dans le processus créatif n’est pas mauvaise, sauf que les développeurs de jeux vidéo ne sont pas des spécialistes du médium cinématographique, ou du moins du passage d’une forme à l’autre. L’année 2016 en a été un exemple probant dans le domaine avec la sortie coup sur coup de Warcraft et d’Assassin’s Creed, pour lesquels leurs éditeurs respectifs, Blizzard et Ubisoft, ont créé une succursale cinéma.

Résultat, les deux films se sont imposés comme des échecs cuisants, mais surtout des aberrations conceptuelles, oblitérant toute adaptation du gameplay des jeux et de leurs sensations pour ne garder que les apparats de l’univers, déclinés n’importe comment.

Halo : photoHalo : photoConvention de cosplays en plein air

Masterchief ou Mastershit ?

Dès lors, avec autant de réserves, autant dire que l’introduction du premier épisode de Halo relève du petit miracle, puisqu’elle parvient à éviter la plupart des pièges pré-cités. Tandis que les Covenants attaquent un avant-poste rebelle sur la planète Madrigal, la série réussit en quelques minutes à poser organiquement les bases de son monde à la géopolitique complexe.

Pour l’occasion, 343 Industries a eu la bonne idée de créer une timeline alternative aux jeux, appelée la Silver Timeline, et qui donne ainsi plus de latitude aux créateurs de la série pour s’approprier les événements majeurs du lore de la franchise. En gros, nous voilà au début de la guerre entre l’UNSC, cette grande corporation humaine décidée à unifier la galaxie pour de bonnes et de mauvaises raisons, et l’Alliance Covenante, une race alien en quête de l’arme ultime : l’Halo. Au milieu de ce conflit naissant, on suit donc le joyau de l’armée de l’UNSC : le Spartan John 117, soldat génétiquement et technologiquement modifié qui met les pieds où il veut… et c’est souvent dans la gueule.

Halo : photo ÉliteHalo : photo ÉliteL'Élite des séries ?

Sur ce point, Halo ne se fait d’ailleurs pas prier grâce à son entrée en matière explosive. Au cœur de son champ de bataille chaotique (qui se permet en plus quelques saillies gores bienvenues), le Masterchief débarque pour un festival de fan-service étonnamment bien conçu. On pourrait critiquer l’évidence d’employer des plans en vue subjective pour marquer la filiation aux jeux, mais ces derniers servent de ponts stylistiques vers d’autres propositions, à commencer par quelques longues prises où notre super-soldat enchaîne de manière fluide les échauffourées.

Bien entendu, difficile de ne pas couiner de bonheur à l’écoute de l’alarme du bouclier énergétique en rade ou du son si caractéristique du fusil d’assaut, qui aident grandement à l’immersion d’un montage qui se réfère à la nervosité des combats des jeux. Derrière cette facilité pensée pour titiller le fan, Halo prouve néanmoins qu’elle ne cherche pas qu’à transposer son univers de space opera, mais bien à se réapproprier ce qui a toujours fait le sel des jeux, à savoir l’adaptabilité grisante des Spartans, que ce soit en enchaînant tir nourri et corps à corps, ou en piquant les armes de leurs opposants.

Halo : photo, Pablo SchreiberHalo : photo, Pablo SchreiberIl faut pas énerver Pablo

De là découle la note d’intention convaincante des showrunners Steven Kane et Kyle Killen. Par sa nature d’origin-story des éléments fondateurs de sa mythologie, la série déconstruit et décortique la franchise comme on démonterait une bagnole pour en comprendre les rouages. C’est même de cette façon qu’est abordé le personnage de John 117, qui n’aurait jamais pu se résoudre à rester cette masse monolithique et imperturbable qu'il a toujours été.

Si la personnalité du Spartan se veut effacée dans les jeux pour mieux permettre la projection du joueur dans son corps surpuissant, le récit se permet de questionner le bien-fondé de ce mutisme déshumanisant. Son conditionnement psychologique et une puce inhibitrice bloquent ses émotions et ses sensations, comme pour mieux faire de lui une machine à tuer robotique, une enveloppe vide qui n’attend que d’être habitée.

Halo : photo, Yerin HaHalo : photo, Yerin HaUn bon rebelle est un rebelle mort

Y a-t-il un pilote dans le Warthog ?

Les fans hardcore auront sans doute quelque chose à redire sur cette proposition moins badass, mais il semble nécessaire que Halo passe par ce virage franc, supporté par le jeu équilibré de Pablo Schreiber, qui inclut une fragilité salvatrice dans le regard d’un personnage censé ne jamais fléchir. S’ensuit d’ailleurs un build-up loin d’être inintéressant sur la nature et les états d’âme de ses collègues Spartans, ainsi qu’une introduction plutôt bien pensée pour le personnage de Cortana, la fameuse intelligence artificielle qui suit le Masterchief dans ses aventures.

Du coup, cette quête de sens et d’identité devient un assez bon moteur, quand bien même le rythme global des trois premiers épisodes piétine pas mal à cause de ses personnages secondaires assez platement implémentés, à commencer par Kwan (Yerin Ha), seule survivante de Madrigal que John 117 embarque comme Bébé Yoda.

Halo : photoHalo : photoWindows 12

Là se trouve d’ailleurs la limite majeure de Halo, dont la production fastidieuse a clairement poussé ses créateurs à piocher dans les acquis d’une certaine concurrence. Outre sa violence et ses nuances politiques héritées de Game of Thrones, la série n’évite pas de faire de son Masterchief un copier-coller du chasseur de primes casqué de Disney+.

La comparaison ne peut que jouer en la défaveur de la production Paramount+ qui, malgré ses moyens colossaux, fait souvent sentir son manque flagrant de dépaysement. Malgré une suite d’astéroïdes reliés par des téléphériques de l’espace (une idée plutôt maline et bien exploitée), Halo a quand même des airs de space opera tourné sur des terrains de paintball ou de laser-game cheapouille, au point où la production design réussie de l’ensemble fait souvent tache au milieu de ses forêts tristounettes et de ses déserts rocailleux.

Reste que la série n’en est qu’à ses débuts (sur ses neuf épisodes, en sachant qu’une saison 2 a déjà été commandée), et qu’on est pour le moment prêt à pardonner ses maladresses de fabrication au vu de l’intelligence de sa démarche d’adaptation.

La série Halo est diffusée sur Canal+ à partir du 28 avril 2022

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