Réforme des retraites : revivez ce 31 janvier, la deuxième journée ...

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L'essentiel
Le deuxième round a bien eu lieu. Après avoir réuni entre un et deux millions de personnes dans la rue le 19 janvier dernier, la mobilisation contre la réforme des retraites a rassemblé encore plus de monde dans les rues selon les syndicats : 2,8 millions de personnes dans tout le pays, dont 500 000 à Paris (contre 87 000 côté police). Transports, hôpitaux, écoles… De nombreux secteurs s’étaient mis en grève contre le texte prévoyant notamment de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 actuellement.
Ce mardi, la jauge des manifestants grimpe presque partout, dans les grandes villes comme les petites. Outre Marseille, où la préfecture a compté 40 000 manifestants, contre 26 000 le 19 janvier, ils étaient aussi près de 25 000 à Montpellier, soit 10 000 de plus que lors de la première manifestation. Un regain perceptible aussi dans de plus petites villes, comme à Sète (4 500), Calais (5 000) ou Guéret (4 300). Au cœur des manifestations, rassemblements et piquets de grève, nos envoyés spéciaux vous racontent le mouvement au fil de la journée, auprès des grévistes de différents secteurs et à travers toute la France.
31 janv., 2023 20h07
Borne entend les «interrogations» et les «doutes» après la mobilisation. « La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons. Le débat parlementaire s’ouvre. Il permettra, dans la transparence, d’enrichir notre projet avec un cap: assurer l’avenir de notre système par répartition. C’est notre responsabilité !» C’est ce qu’a tweeté la Première ministre, à l’issue d’une deuxième journée de grèves et manifestations, encore plus massive que la première.
La réforme des retraites suscite des interrogations et des doutes. Nous les entendons. Le débat parlementaire s’ouvre. Il permettra, dans la transparence, d’enrichir notre projet avec un cap : assurer l’avenir de notre système par répartition. C’est notre responsabilité !
— Élisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) January 31, 2023
31 janv., 2023 19h56
Soutien de la Mairie de Paris à la grève : «Indigne», rage Guérini. Sur deux banderoles bleu marine, déroulées sur la façade de l’hôtel de ville de Paris, on pouvait lire ce mardi : «Mairie solidaire avec le mouvement social». Le message a quelque peu courroucé Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publiques et grand défenseur de la réforme, quitte à malmener les libertés individuelles pour vanter les mérites du projet. «De façon très factuelle et concrète, il y a une rupture objective d’un principe très important qui est la neutralité des services publics, une mairie n’a pas, par la loi, à afficher de messages religieux, de messages politiques, sur la façade d’un établissement public qu’est une mairie, a-t-il estimé sur RTL. Je pense que contrevenir à ce principe de neutralité du service public, c’est absolument indigne et inacceptable.» Il poursuit : «Et en tant que Parisien, pour une collectivité qui a un niveau abyssal de dette, dépenser de l’argent pour mettre deux kakémonos de 30 mètres de haut pour donner une opinion politique sur la réforme de retraites, je crois que chacun peut constater que c’est aussi irresponsable.»
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31 janv., 2023 19h45
Les syndicats appellent à de nouvelles mobilisations mardi 7 et samedi 11 février. Les huit principaux syndicats français ont appelé mardi à deux nouvelles journées de grèves et de manifestations mardi 7 et samedi 11 février, au soir d’une mobilisation historique. «Le gouvernement doit entendre le rejet massif de ce projet et le retirer», a déclaré Patricia Drevon, secrétaire confédérale de Force ouvrière, lors d’une conférence de presse de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU).
Prochaines journées de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale le mardi 7 et le samedi 11 février
— Frantz Durupt (@peultier) January 31, 2023
31 janv., 2023 19h34
31 janv., 2023 19h20
La SNCF a supprimé 423 TGV et 6 706 TER. Le groupe ferroviaire a annulé 7 199 trains sur 9 633 prévus hors d’Ile-de-France, mardi, selon des données ouvertes qu’il a publiées. Dans le détail, la compagnie a supprimé 423 TGV sur 650 (65%), 6 706 TER sur 8 901 (75%) et 68 Intercités sur 74 (92%), ainsi que 2 Ouigo Train Classique sur 8 (25%), soit un taux d’annulation global de presque 75%. Ces chiffres correspondent aux prévisions de la SNCF 48 heures avant la grève. Ces données ne prennent pas en compte la banlieue parisienne (Transilien), qui habituellement concentre 40% des trains SNCF et transporte 70% des clients SNCF Voyageurs. Leur circulation était très perturbée mardi, avec seulement 1 train sur 10 sur de nombreuses lignes et de nombreux tronçons ne fonctionnant qu’aux heures de pointe ou pas du tout. La SNCF attend un retour à la normale mercredi, avec des circulations «quasi-normales» sur les grandes lignes et «encore quelques perturbations locales possibles dans certaines régions», avec en particulier 2 trains sur 3 sur les lignes C et N en Ile-de-France.
31 janv., 2023 19h16
Les pancartes aux trésors. Au-delà des formules conventionnelles inscrites sur les banderoles des syndicats, Libération a repéré des messages plus créatifs et plus personnels dans le cortège parisien. Retrouvez notre florilège ici.
A Paris, le 31 janvier 2023. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
31 janv., 2023 19h00
2,8 millions de manifestants en France, selon la CGT. La manifestation contre la réforme des retraites a réuni mardi 2,8 millions de manifestants dans tout le pays, indique la CGT, alors que le chiffre des autorités n’était pas immédiatement disponible. Des données chiffrées supérieurs à celles communiquées par le syndicat lors de la précédente journée de mobilisation. Il avait fait état de plus de deux millions de manifestants, tandis que les autorités en avaient recensé un million.
31 janv., 2023 18h54
Epernay à fond les bulles contre la réforme : «Les gens sont en burn-out, même en Champagne». Le recul de l’âge de départ à la retraite fait bondir syndicats et vignerons, qui dénoncent le manque de considération du gouvernement dans la pénibilité avérée de leur métier. Lire le reportage complet de notre envoyé spécial Sascha Garcia.
Dans le centre-ville d'Epernay, au 2e jour de mobilisation contre le projet de réforme des retraites. (Denis Allard/Libération)
31 janv., 2023 18h48
87 000 personnes à Paris, selon la police, et quelques affrontements place Vauban. La préfecture a recensé 87 000 manifestants à Paris ce mardi, sur les deux itinéraires reliant la place d’Italie à la place Vauban. Plusieurs points de friction ont émaillé le parcours, notamment à Port-Royal, près de la gare Montparnasse, et à proximité de l’hôpital Necker. Partie peu après 14 heures, la tête du cortège est arrivée à destination et a commencé la dispersion avant 18 heures. Des tensions sont alors apparues entre des manifestants et les forces de l’ordre sur la vaste esplanade pavée, proche des Invalides. Des projectiles répondant aux gaz lacrymogènes, et vice-versa. Plusieurs vidéos montrent également des charges des compagnies d’intervention, parfois à grand renfort de coups de matraque, notamment pour mener des interpellations. Y compris au plus près des véhicules des syndicats. A 19 heures, la préfecture de police faisait état de 30 interpellations, sans pour l’heure en préciser les motifs.
31 janv., 2023 18h27
La contre-programmation très calculée d’Emmanuel Macron. Pendant que le débat sur les retraites agite le pays, la présidence regarde ailleurs : l’Elysée met clairement en scène un président occupé par l’Ukraine ou les défis climatiques, économiques et migratoires. Aussi loin que possible du tumulte de la rue et de l’Assemblée. «C’est bien de montrer qu’il n’y a pas que les retraites, les Français vont se lasser», assure une figure du camp présidentiel. A ses yeux, la «réforme emblématique» des retraites ne serait pas un moment-clé du second quinquennat du chef de l’Etat, mais viendrait «parachever» le premier, au cours duquel il n’avait pu clôturer ce chantier. L’Elysée prépare donc déjà le «nouvel élan» post-retraites, estime cette même source.
31 janv., 2023 18h11
Les rangs des étudiants grossissent contre la réforme des retraites… et le reste. Dans le cortège parisien, les étudiants mobilisés fustigent une réforme des retraites «injuste» mais aussi l’ensemble de la politique du gouvernement. Les syndicats espèrent instaurer un nouveau rapport de force. Le reportage complet de notre journaliste Olivier Monod à Paris.
31 janv., 2023 18h02
La CGT n’exclut pas des «arrêts» dans les raffineries la semaine prochaine. «Le moment crucial, ce sera la semaine prochaine.» Eric Sellini, coordinateur cégétiste pour TotalEnergies, prédit du lourd dans les jours à venir, alors que sa centrale syndicale réitère sa volonté de poursuivre sa mobilisation dans les raffineries les 6, 7 et 8 février. Ce qui pourrait passer par «un arrêt» de certains sites, alors que les vacances scolaires auront juste commencé. Plusieurs fédérations de la CGT, comme dans l’énergie ou la chimie (raffineries), ont déjà affirmé leur volonté d’inscrire le mouvement dans le temps, quitte à le durcir. De nouvelles grèves sont d’ores et déjà à prévoir de lundi à mercredi prochain dans les raffineries, en pleines vacances scolaires qui auront commencé le 4 février pour la zone A (qui inclut Lyon et Bordeaux). Cette reconduction sera soumise au vote des salariés en assemblée générale la semaine prochaine.
31 janv., 2023 17h46
A Guingamp, «malheureusement en France, s’il n’y a pas de casse ou de blocage, ils ne bougent pas». Dans la cité costarmoricaine de 7 000 habitants, le cortège a réuni à peu près autant de manifestants que le 19 janvier et bien plus que lors des mobilisations des dernières années. Parmi eux, des ouvriers ou des commerçants qui n’avaient pas manifesté depuis longtemps. Le reportage complet de notre envoyée spéciale Elodie Auffray à Guingamp.
Dans le cortège guingampais, le 31 Janvier 2023. (Fabrice Picard/Vu pour Libération)
31 janv., 2023 17h30
Vu de Paris, une réforme qui «ne tient pas la route». Vêtu d’un beau caban, les mains dans des gants en cuir et un mouchoir en tissu pour essuyer son nez humide, Pierre manifeste pour la première fois de sa vie. «Cette réforme ne tient pas la route», pense ce professeur d’économie et gestion dans l’enseignement supérieur public. Selon lui, l’«index seniors» censé inciter les entreprises à améliorer l’emploi des salariés les plus expérimentés ne relève que de l’«affichage» : «les employeurs virent les gens à 57, 58, 59 ans et n’embauchent pas après 55 ans». Lui, qui a justement 59 ans, a commencé à faire des «petits projets» pour sa retraite, qu’il compte prendre en 2025. Mais avec sa réforme, celle-ci va s’éloigner de deux trimestres «soit une année scolaire en plus», a-t-il calculé. Or, Pierre pense être «au bout du bout de son métier». Non pas qu’il soit physiquement pénible, mais «je ne me vois pas faire encore trois ans de chasse aux portables, aux bavardages, à la bonne tenue en classe, pour susciter un très vague intérêt et corriger des copies avec un niveau de français extrêmement faible», dit-il. Bref, il vaut mieux qu’il s’arrête. De notre journaliste Frantz Durupt.
31 janv., 2023 17h23
A Marseille, «cette colère que l’on sent depuis longtemps s’exprime dans la rue». Dans la ville des Bouches-du-Rhône, la deuxième mobilisation contre la réforme des retraites a réuni ce mardi 205 000 participants selon les syndicats, 40 000 selon la police, soit près de deux fois plus que le 19 janvier. Preuve, pour les manifestants, que «l’action va s’installer dans la durée». Le reportage complet de notre correspondante Stéphanie Harounyan.
31 janv., 2023 17h18
A Marseille, les manifestants ont muré l’entrée des locaux du Medef.
31 janv., 2023 17h14
A Paris, un rassemblement «encourageant», s’enthousiasme François Hommeril. «C’est encourageant, ça veut dire que le mouvement s’enracine», a estimé ce mardi le chef de file de la CFE-CGC, François Hommeril. «J’envoie un message au gouvernement et aux députés qui débattent à l’Assemblée : puisque vous invoquez ce que veulent les Français, lisez la presse, écoutez radios et télévisions. Ce que veulent les Français, c’est ici que ça se passe.»
31 janv., 2023 17h04
Mobilisation stable ou en hausse dans la plupart des villes. La jauge monte presque partout, dans les grandes villes comme les petites. Outre Marseille, où la préfecture a compté 40 000 manifestants, contre 26 000 le 19 janvier - un niveau de mobilisation qui n’avait pas été observé dans la cité phocéenne depuis près de vingt ans - la participation a aussi progressé à Nantes, où la police a dénombré 28 000 personnes dans le cortège, contre 25 000 la fois précédente. Ils étaient aussi près de 25 000 à Montpellier, soit 10 000 de plus que lors de la première manifestation. Un regain perceptible aussi dans de plus petites villes, comme à Sète (4 500), Calais (5 000) ou Guéret (4 300).
31 janv., 2023 16h49
Au boulot et à la maison : quid de la «double journée » des femmes ? Dans le cortègeparisien, Léa le dit sans détour : ce qui la consterne le plus, c’est cette «non reconnaissance de tout le travail domestique et parental, principalement géré par les femmes». L’injustice est d’autant plus grande que «personne ne prend en compte que les femmes font constamment des double-journées : après le travail, elles rentrent chez elles et s’attellent à gérer toute la maison, souvent seules. Et pourtant, elles vont devoir travailler plus longtemps car tout ça ne compte pas». Pêle-mêle, elle liste celles qui toucheront des miettes en guise de pension de retraite : «Celles qui ont eu des interruptions de carrière pour s’occuper de leurs proches, qui arrêtent de travailler un temps pour leur famille...» Pour Léa, c’est simple : «Etre ici, c’est une question de solidarité. Au-delà de la question des femmes, cette réforme va accroître les difficultés de tout le monde, dans tous les domaines.» De notre journaliste Cassandre Leray.
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31 janv., 2023 16h40
Premières tensions dans le cortège parisien. La manifestation n’a pas fait la moitié de son parcours sur l’itinéraire principal, que la tête du cortège est scindée, carrefour de Port-Royal (XIVe arrondissement), par une colonne de gendarmes mobiles en tenue de maintien de l’ordre et au pas de course. Ils sécurisent une banque victime de casse. A 14 h 45, la préfecture de police faisait était de 7 000 contrôles ; à 15 h 30, elle recensait six interpellations. Vers 16 h 15, des gaz lacrymogènes étaient utilisés dans le même secteur, boulevard de Montparnasse, afin de «disperser le groupe composé d’éléments radicaux qui cherche à dégrader des commerces sur l’itinéraire», d’après la préfecture. Plusieurs vidéos filmées à l’avant du cortège montrent de nouvelles interpellations, et quelques jets de projectile sur les forces de l’ordre. Le reste de la manifestation semble se dérouler dans le calme.
31 janv., 2023 16h33
A Paris, les cabinets de conseil demandent «le retrait de la réforme». «J’ai commencé à 23 ans, avec 43 annuités ça me fait travailler jusqu’à 66 ans», révèle Alexandre Picaud, salarié du cabinet de conseil EY. La présence des Big Four est inédite dans une telle manifestation, et le délégué syndical de la CFTC en a conscience. Il sait que son secteur n’est pas le plus touché par cette réforme des retraites. «Il y a surtout un enjeu pour toutes les fonctions supports des cabinets de conseils, eux sont impactés par les carrières longues», détaille le délégué syndical CFTC. «Et évidemment on est là pour les femmes», fortement pénalisées par la réforme. «On demande le retrait de la réforme, comme tout le monde ici, c’est aussi simple que ça», poursuit-il, drapeau à la main. De notre journaliste Salomé Kourdouli.
31 janv., 2023 16h23
Qu’est-ce la motion référendaire qui oppose Nupes et RN à l’Assemblée nationale ? Les députés de gauche et d’extrême droite veulent chacun soumettre la réforme des retraites au référendum, via leur propre motion. Mais le groupe de Marine Le Pen a obtenu ce mardi que sa proposition soit retenue, grillant la politesse aux députés de la Nupes et provoquant leur colère. Nos explications.
31 janv., 2023 16h19
500 000 manifestants à Paris selon la CGT. La mobilisation ne faiblit pas dans les rues de la capitale, à en croire les chiffres communiqués par les syndicats. Au moins un demi-million de personnes sont rassemblées, indique la CGT, alors que le chiffre des autorités n’était pas immédiatement disponible. Lors de la précédente journée de mobilisation le 19 janvier, le syndicat avait dénombré 400 000 participants dans la capitale, contre 80 000 selon le ministère de l’Intérieur.
Dans le cortège parisien, le 31 janvier 2023. (Marie Rouge/Libération)
31 janv., 2023 16h12
A Paris, Armelle a eu «la chance de partir à 62 ans, mais pour [sa] fille, ce sera impossible». Sourire aux lèvres, Armelle enchaîne les pas de danse. «C’est important pour moi que les manifestations soient aussi un moment joyeux, même si cette période est très dure», dit l’ancienne professeure en lycée de 73 ans. Clin d’œil à sa famille : Armelle porte un bleu de travail similaire à celui que sa fille, ouvrière dans le bâtiment, enfile sur les chantiers. «Je ne suis pas là pour moi, mais pour mes enfants et mes petits-enfants», clame Armelle, déjà retraitée depuis bientôt 10 ans. «J’ai eu la chance de partir à 62 ans, mais pour ma fille, ce sera impossible.» Impossible, car entre ses deux grossesses, elle a «pris un congé parental d’un an», s’inquiète Armelle : «Evidemment, elle va être pénalisée. Mais comment peut-elle tenir ? Bosser sur un chantier à 6h30 du matin quand on a 65 ans, c’est intenable.» De notre journaliste, Cassandre Leray.
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31 janv., 2023 16h06
Dans les cabinets de conseil : «C’est tabou d’être en grève.» «C’est une journée historique dans notre secteur», martèle Marc Verret, délégué syndical CGT du cabinet de conseil EY. Posté à côté du camion de la CGT île-de-France, l’homme de 29 ans a les yeux pétillants. «Il y a parmi les jeunes de notre secteur un rejet de la réforme, même si la proportion de macronistes est plus importante dans les cabinets de conseils», souligne-t-il. Ils ne sont pas forcément nombreux en grève, mais Marc Verret l’assure : «Plusieurs collègues m’ont fait part de leur soutien.» La mobilisation des cabinets de conseil est inédite, aussi parce que «ce n’est pas du tout notre culture, c’est tabou d’être en grève», continue-t-il. Aucun chiffre officiel de la mobilisation du secteur, mais au sein d’EY Associés, il estime à entre «0,5 % et 1%» le nombre de grévistes. De notre journaliste Salomé Kourdouli.
31 janv., 2023 16h01
Dans la fonction publique d’Etat, un taux de grévistes en baisse. Près de deux fonctionnaires sur dix (19,4%) étaient en grève mardi en milieu de journée dans la fonction publique d’Etat. C’est moins qu’il y a 12 jours, où 28% d’entre eux étaient mobilisés contre le projet, selon le ministère de la Fonction publique. Dans la fonction publique territoriale, le taux de grévistes était en baisse également, à 7,9% contre 11,3% le 19 janvier, de même que dans la fonction publique hospitalière (8,5% contre 9,9%), précise le ministère.
31 janv., 2023 15h57
Vu de Paris, Céline de «la classe moyenne qui paye des impôts» défile. Le cortège syndical, qui s’apprête à partir de Place d’Italie, s’annonce au moins aussi fourni que le 19 janvier et ses seulement 80 000 manifestants dénombrés par la police. Et qui dit cortège fourni dit nouveaux manifestants. A proximité des ballons CFDT et de la sono qui fait tourner du Johnny en boucle, Céline se lance dans un monologue. Cette femme née en 1973 et au chômage n’est pas syndiquée, est venue du 78 (Yvelines) avec sa famille «qui est plutôt de droite». Et dit ceci : «Ce n’est pas normal que quelqu’un comme moi soit dans la rue.» Elle se revendique de la «classe moyenne qui paye des impôts» et n’a manifesté qu’une fois, au lendemain des attentats de 2015. Mais aujourd’hui elle pense que «c’est tout qui ne va pas». Et, comme plusieurs personnes croisées, Céline cite «les 64 ans ne sont plus négociables» de Borne comme moteur de sa colère. D’ailleurs, «ça s’entend, la colère ? Notez-le !», lance-t-elle avant de se demander où sont, parmi les politiques, «les lobbyistes du peuple». De notre journaliste Frantz Durupt.
31 janv., 2023 15h40
Nos manifestants ont du talent.
Dans le cortège de Saint-Etienne, le 31 janvier 2023. (Bruno Amsellem/Libération)
31 janv., 2023 15h34
Un ministre se confie à Libé. «Je ne serais pas étonné que certains aient préféré poser une RTT plutôt qu’une journée de grève.» A la mi-journée, un ministre se refuse à interpréter auprès de Libé le léger reflux du taux de grévistes dans l’éducation nationale, à EDF ou à la SNCF : «Je ne serais pas étonné que dans un contexte d’inflation, certains aient préféré poser une RTT plutôt qu’une journée de grève», conjecture-t-il, en pariant sur un nombre de manifestants entre 1,1 et 1,3 million de personnes à travers le pays. Et de relativiser l’enjeu des chiffres du jour : «Ce qui compte, c’est le débat parlementaire.»
31 janv., 2023 15h28
Vu de Paris, des militantes féministes prêtes à revenir «à chaque fois qu’il le faudra». Doudounes sur le dos, Carole et Françoise secouent la tête au rythme de «Freed From Desire» derrière le camion des militantes féministes d’Attac. Le duo de quinquagénaires est déjà venu manifester ensemble le 19 janvier et compte bien rappliquer chaque fois qu’il le faudra. «Cette réforme est inacceptable», déballe Carole alors que Françoise embraye : «Et encore plus pour les femmes !» Pour cette féministe, le combat est bien sûr «collectif», mais elle ne peut s’empêcher de penser à toutes celles qui, comme elle, seront les premières touchées : «Les femmes sont déjà tellement pénalisées dans notre société sous tous les aspects... Le salaire, le sexisme. C’est pour ça que je suis d’autant plus sensible à cette mobilisation.» De notre journaliste Cassandre Leray.
31 janv., 2023 15h21
Au moins 40 000 personnes à Marseille selon la police. Les chiffres sont tombés pour Marseille : quelque 40 000 personnes ont défilé contre le projet de réforme, contre 26 000 le 19 janvier, a annoncé la police, la CGT revendiquant de son côté 205 000 manifestants contre 140 000 il y a 12 jours. Le nombre de manifestants annoncé par la préfecture de police mercredi a atteint un niveau qui n’avait pas été observé depuis une vingtaine d’années à Marseille, selon des décomptes de l’AFP. 50 000 personnes avaient battu le pavé sur la Canebière en 2003 contre la réforme des retraites et la décentralisation dans l’éducation.
31 janv., 2023 15h13
Sandrine Rousseau inquiète pour Kylian Mbappé. Elle confirme : Sandrine Rousseau maîtrise les mots-clés. La député EELV s’est inquiétée ce mardi en commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale pour la retraite de la star de l’Equipe de France de football, Kylian Mbappé. «Je m’interroge : que va faire Kylian Mbappé après 50 ans ? Que va-t-il faire? Je ne sais pas si Emmanuel Macron, au moment où il faisait des papouilles à Mbappé, lui a parlé de sa carrière quand il serait senior ?» Sous les huées de certains députés et le rire franc de la présidente de la commission et membre de la majorité Fadila Khattabi, Sandrine Rousseau a expliqué son propos. «Et en l’occurrence oui, la carrière et le vieillissement des sportifs, au-delà de la plaisanterie, est un réel sujet. Que fait-on de ces sportifs seniors? C’est un sujet et il faut les intégrer dans l’index», a ajouté l’élue, en plein débat sur «l’index senior», censé obliger les entreprises à communiquer la part d’employés âgés.
31 janv., 2023 15h07
«La majorité sera unie», assure Borne aux députés macronistes. Au moment où s’élançait la manifestation parisienne contre un projet qui suscite des critiques jusque chez certains élus du camp présidentiel, la Première ministre a tenu à rassurer ses troupes. «Avec cette réforme, on se bat pour sauver le système par répartition. On se bat pour notre modèle social. Alors, je ne doute pas une seconde que la majorité sera unie. Elle a toujours fait bloc derrière le président de la République et son projet», a déclaré Elisabeth Borne, selon un participant à l’intergroupe de la majorité, qui réunit les députés du parti présidentiel Renaissance et des formations alliées Horizons et MoDem.
31 janv., 2023 14h59
Vu de Paris, avec les étudiants. Ce n’est pas la réforme des retraites l’unique motif de colère. «Je suis là pour mes parents.» Léa se frotte les bras en nous parlant. Elle semble timide. C’est sa première manifestation. Elle appréhendait un peu de venir, à cause des images de violence qu’elle a en tête. «Je suis là pour mes parents. Ma mère est femme de ménage et mon père fait les trois 8. Pour eux, 64 ans c’est pas possible.» Originaire de la campagne vers Chartres, Léa, 18 ans, étudie l’histoire. Pour être prof, peut-être. Elle ne manifeste pas contre la réforme des retraites uniquement. «C’est un mécontentement plus large. Total, c’est 13 milliards de bénéfices, quand je vois mon père se fatiguer à bosser pour eux...» La jeune femme subit aussi la précarité étudiante. «Heureusement que j’ai une chambre au Crous ! Mais je fais attention à tout. Je fais mes courses chez moi, c’est moins cher qu’à Paris. Manger de la viande c’est compliqué.» De notre journaliste Olivier Monod.
Léa et Irene, dans le cortège parisien, le 31 janvier 2023. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
31 janv., 2023 14h56
En graph’ : près d’un quart des journalistes de Libé en grève.
31 janv., 2023 14h54
Vu de Paris, avec les parlementaires et les politiques. «Ils font passer la réforme en force contre la majorité parlementaire. C’est complètement irresponsable.» Emmitouflée dans un bonnet vert, la secrétaire nationale d’EE-LV, Marine Tondelier, ouvre le bal. «Aujourd’hui c’est la rue contre le gouvernement. Et dans la rue il n’y a pas de 49.3.» La presse s’active, c’est Fabien Roussel qui la rejoint. «Plus ça avance, plus les Français rejettent cette réforme.» Le patron du PCF répond aux questions des journalistes aux côtés d’Olivier Faure, fraîchement réélu à la tête du PS. Aux côtés des grands pontes de la politique Yannick Jadot, François Ruffin et Sandrine Rousseau, les jeunes ne sont pas en reste. Luka a rejoint les jeunes du PS il y a un an. «C’est une réforme injuste et injustifiable. En tant que jeune, je souhaite un autre modèle de société.» «C’était important de se rassembler avec les forces de gauche», abonde Pierre, dossard CGT sur le dos. Il rejoint le cortège qui s’élance. De notre journaliste Salomé Chergui.
31 janv., 2023 14h47
Un peu moins de grévistes chez EDF. Le taux de grévistes chez le groupe électricien s’élevait mardi à la mi-journée à 40,3% de l’effectif global, contre 44,5% lors de la première journée de mobilisation, annonce la direction d’EDF. Le mouvement social entraîne des baisses de charge (de production) sur les sites de production électrique d’EDF qui atteignaient à 11 heures, 3 210 mégawatts, soit l’équivalent de trois réacteurs nucléaires. Le 19 janvier, lors de la première journée d’actions, la baisse de production avait été de 7 000 mégawatts selon la CGT et de l’ordre de 5 000 mégawatts selon RTE, le gestionnaire du réseau électrique français.
31 janv., 2023 14h43
Vu de Paris, avec les consultants des cabinets de conseil, novice dans ce genre de mobilisation. Il a troqué la chemise et les chaussures pointues pour des baskets et un gilet bleu floqué CFTC. «Aujourd’hui, on s’est mis à l’aise», sourit Alexandre Picaud, délégué syndical au sein d’EY, cabinet de conseil privé. La présence de salariés de cabinets de conseil à la manifestation contre la réforme des retraites peut surprendre, et pourtant l’intersyndicale des Big Four – EY, PwC, Deloitte et KPMG – avait appelé à manifester ce mardi. «Dans les cabinets d’audit, je ne pense pas que notre grève soit méga plébiscitée, mais au moins ça fait parler», admet Alexandre Picaud, qui ne s’attend pas à une très grande mobilisation des salariés. «Certains de nos collaborateurs m’ont demandé ce qu’on faisait pour la grève, on a donné rendez-vous mais je ne sais pas s’ils viendront», ajoute-t-il. De notre journaliste Salomé Kourdouli.
31 janv., 2023 14h35
Vu de Marseille, la CGT Energie applaudie. 13 h 30.Le flux des manifestants arrive peu à peu porte d’Aix, où le cortège doit finir sa course. C’est au tour du camion bleu de la CGT Energie d’arriver, toutes sirènes hurlantes. Grosse ambiance : le délégué CGT, Renaud Henry, est sur le toit pour haranguer la foule aux côtés d’un diable à cornes rouges. Dans la manif, tout le monde multiplie les éloges sur ceux qui, cette semaine, ont joué la solidarité interprofessionnelle en passant l’électricité des boulangeries en tarif préférentiel. «Et c’est pas fini, promet Gilbert Ben Hamou, syndiqué CGT. Macron et Borne ont du talent pour rassembler notre camp. Ceux d’avant étaient plus malins, ils s’attaquaient aux régimes spéciaux d’un côté et au régime général de l’autre. Là, ils attaquent tout de front. Comme on est des travailleurs et qu’on a plein d’idées, il faut des journées comme celle-là pour être visible et entre deux mobilisations, des actions pour taper au portefeuille du capital. Ce n’est que le début, on va encore monter d’un cran. Jusqu’au retrait.» De notre correspondante Stéphanie Harounyan.
Sur le Vieux-Port, à Marseille, le 31 janvier 2023 (Patrick Gherdoussi/Libération)
31 janv., 2023 14h30
Non, les 55 000 fonctionnaires de la ville de Paris ne seront pas payés pour aller manifester. La journaliste du Point Sophie Coignard a accusé dans une chronique Anne Hidalgo de «privatiser» la mairie de Paris en décidant de fermer l’hôtel de ville. Et donc de permettre aux 55 000 fonctionnaires de la ville de Paris d’être payés «pour aller manifester». Lire notre Checknews sur le sujet.
31 janv., 2023 14h22
Vu de Paris, avec les étudiants. La mobilisation étudiante s’agrandit selon les syndicats. Les jeunes se sentent concernés par la réforme des retraites. Les responsables étudiants parlent tous d’une mobilisation qui s’amplifie. Penelope (prénom modifié) a vu les effectifs des assemblées générales de sa fac, Paris 1 Panthéon-Sorbonne, doubler. «A Toulouse, le cortège était bien plus gros que celui du 19 janvier. A Paris aussi, on s’attend à plus de monde», explique Félix, membre du syndicat étudiant la Fage. «Le mouvement monte en puissance. Il cristallise toutes les colères de notre génération (Covid, précarité, sélection)», abonde Hugo de l’Alternative. Vu du NPA, le constat est le même. «Le mouvement n’est pas près de s’arrêter», explique Mathis, un habitué des mouvements sociaux. De notre journaliste Olivier Monod.
31 janv., 2023 14h09
Vu de Paris, les élus de gauche font front commun contre la réforme des retraites. Sur le parvis de la mairie du XIIIe arrondissement de Paris trône une immense banderole. «Non à la réforme» en lettres rouges. Dessous, une centaine d’élus, parlementaires et militants des forces de gauche se rassemblent avant de rejoindre le cortège des manifestants qui s’élancera place d’Italie sous la fumée des merguez. LFI, PS, EE-LV, PCF, tous sont dans la rue. «Les écologistes vont marcher avec la gauche unie», assène Roderic Aarsse, élu écologiste à la mairie de Malakoff. «On veut dire au gouvernement qu’il est minoritaire et qu’il doit écouter nos citoyens.» Doucement, les militants accrochent leur drapeaux, les élus se saluent de loin, écharpes tricolores au cou. Le tuk-tuk d’Europe Ecologie-les Verts vient bousculer l’ambiance. Les sonos crachent Aux armes caetera de Gainsbourg. «C’est pas votre mouvement, c’est le nôtre», leur crient les syndicats et travailleurs. Par notre journaliste Salomé Chergui.
31 janv., 2023 14h01
Vu de Guingamp, «ce ne sont pas que des vieux briscards qui sont présents». 2 200 selon les gendarmes, quelque 3 000 d’après les syndicats : à Guingamp, cette deuxième journée a mobilisé à peu près autant que la première. «Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu des grosses manifs comme ça à Guingamp, on peut être contents», note Jocelyne Aubin, militante de Solidaires et de l’intersyndicale locale. «Les gens répondent présents, avec un mélange public-privé et de générations, ce ne sont pas que des vieux briscards qui sont présents», ajoute Daniel. Riwal fait partie des jeunes mobilisés. «Cette réforme, il n’y a pas besoin de la faire. Des sous, on peut en trouver dans la poche des financiers», dit cet étudiant de 26 ans. Côté briscards, il y a Patrick, 58 ans, routier à la retraite depuis l’an dernier, grâce au congé de fin d’activité dont bénéficie la profession : «J’ai été opéré du dos, il était temps que je parte. Quand on commence à rouler à 20-21 ans, on est usé. Je n’ai pas envie que mes collègues finissent en fauteuil. La retraite sert aussi à profiter un peu de la vie.» Par notre journaliste Elodie Auffray.
31 janv., 2023 13h55
Vu de Paris, auprès des lycéens. «Ah, anti, anti, anticapitaliste !» scande la centaine d’élèves regroupés devant le lycée Turgot, dans le IIIe arrondissement parisien. Une dizaine d’entre eux, perchés sur l’amas de poubelles bloquant partiellement le lycée, allument des fumigènes sous les applaudissements de quelques riverains. «On va à la manif ou pas ?» Cette question agite tout le groupe mobilisé, agacé par la décision de la principale de l’établissement de ne pas banaliser cette journée. «On veut aller à la manif pour avoir plus de poids, pour montrer que les lycéens se bougent contre cette réforme. Mais si ce n’est pas banalisé, ça veut dire qu’on sèche les cours et ça va en dissuader plus d’un, regrette une élève de seconde au bonnet orange vif et mascara violet. Tout le monde n’a pas des parents d’accord avec l’idée de louper les cours, même si on n’a que deux heures aujourd’hui vu que plein de profs sont en grève.» A ses côtés, Sophie, 16 ans, acquiesce : «On va pas forcer les gens à manifester, tant pis. La manif c’est important pour montrer qu’on a des convictions, qu’on se bat pour notre avenir et pour montrer que les jeunes sont aussi politisés. Mais il faut aussi qu’on garde le blocus. C’est déjà super d’être encore là !» Par notre journaliste Cécile Bourgneuf.
31 janv., 2023 13h47
Vu de Saint Etienne. Beaucoup de cadres en col blanc, inhabitués à descendre dans la rue, sont là aujourd’hui. William le reconnaît : c’est d’abord parce que cette réforme le touche personnellement qu’il s’est décidé à descendre dans la rue. Il n’avait jamais entonné de slogan jusque-là. Cet ingénieur de 42 ans «n’ose pas imaginer» à quel âge il pourra arrêter de travailler, «avec ces histoires de décote». «Peut-être 69 ans, car si cette réforme passe aujourd’hui, demain, ils repousseront encore plus, ça n’ira jamais à la baisse, forcément à la hausse», redoute William, qui reste pourtant «optimiste». Il espère que la mobilisation sociale «va peser, va jouer quelque part», sans savoir «de quelle manière». Dans son entreprise du secteur de la défense, les jeunes «ont l’impression de se faire voler leur avenir et les anciens dénoncent une régression». Beaucoup d’entre eux, à peine partis à la retraite, sont «malades» et n’ont «pas le temps d’en profiter». William témoigne même d’un décès rapide parmi ses ex-collègues : «L’espérance de vie s’allonge mais pas pour tout le monde.» Au total, les syndicats recensent 50 000 manifestants à Saint-Etienne (9 200 selon la police). Ils en avaient comptabilisé autant le 19 janvier. Par notre journaliste Maïté Darnault.
A Saint Etienne dans le défilé contre la réforme, le 31 janvier 2023. (Bruno Amsellem/Libération)
31 janv., 2023 13h42
Un peu moins de grévistes à la SNCF que lors de la première journée. Le taux de gréviste atteint 36,5% à la SNCF mardi pour la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, contre 46,3% lors de la première le 19 janvier, d’après les syndicats. La direction de la SNCF n’a pas souhaité confirmer ces chiffres. Le mouvement entraîne de nombreuses annulations de trains, en particulier régionaux et dans la banlieue parisienne.
31 janv., 2023 13h35
D’après les premiers chiffres, la mobilisation semble en hausse par rapport au 19 janvier. Alors que les cortèges matinaux se terminent, les premières estimations tombent. Et la mobilisation semble en moyenne plus importante que le 19 janvier, que ce soit d’après les chiffres de la police, des syndicats ou des médias. A Toulouse par exemple, entre 40 000 personnes, selon la police, et 80 000, selon les syndicats, ont manifesté ce mardi, contre respectivement 36 000 et 50 000 lors de la première journée. La Voix du Nord comptabilise environ 40 000 manifestants dans les villes du Nord et du Pas-de-Calais, soit 10 000 de plus que le 19 janvier. A Saint-Etienne, la police annonce 9 200 manifestants, soit plus de 30% de plus que la première journée. Même constat à Tours où, selon les forces de l’ordre, ils étaient 15 000 ce matin contre 11 600 il y a deux semaines.
D’après un journaliste de l’Union Ardennais, on recense 2 000 manifestants à Epernay et à Châlons, 6 000 à Reims. Un officier résume : «Par rapport à celle du 19 janvier, la mobilisation est en hausse à Reims et identique ailleurs.» A Pau, Angoulême ou Avignon, la mobilisation est là aussi en hausse. A Tarbes, la police annonce 7 500 manifestants et les syndicats parlent de 16 000 personnes (contre de 7 000 à 8 000 le 19 janvier). Pour finir ce tour de France partiel par la Bretagne, le nombre de personnes mobilisées est là aussi en hausse : entre 16 000 et 18 000 manifestants à Brest (contre 13 000 le 19 janvier), 10 000 à Morlaix (contre 6 000 auparavant), 5 000 personnes à Quimperlé (3 200 le 19). Enfin, la journée historique du 19 janvier est égalée à Carhaix avec quelque 2 000 manifestants pour 7 000 habitants.
31 janv., 2023 13h23
Une mobilisation très importante selon les syndicats. D’après les premiers retours des villes ayant manifesté ce matin, la mobilisation est selon Laurent Berger particulièrement conséquente. «Tout ce qui nous remonte partout en France ce sont de très très gros chiffres, largement aussi bien voire mieux que le 19 janvier dernier», a déclaré le patron de la CFDT. Son homologue de la CGT Philippe Martinez a lui aussi jugé qu’ils étaient «au moins aussi nombreux» qu’il y a deux semaines.
31 janv., 2023 13h08
Vu de Paris, les étudiants rassemblent leurs troupes. Avenue des Gobelins près de la place d’Italie d’où le cortège parisien va démarrer dans un peu plus d’une heure. Quelques étudiants finissent leur sandwich autour d’un camion Kiloutou aux couleurs de l’Unef. Theo, 23 ans, barbe brune, est parmi eux. «La retraite est notre patrimoine à tous», nous lance-t-il. Interrogé sur la mobilisation des jeunes pour les retraites, il fait un parallèle avec le changement climatique. «Il faut se battre maintenant pour avoir de bonnes conditions dans cinquante ans» plaide-t-il, martelant au passage que «le travail n’est pas une fin en soi». Matthieu, 21 ans, finit sa crêpe. Il a quitté le blocage de la fac de Tolbiac pour rejoindre l’avenue des Gobelins. Etudiant en prépa, il milite aussi au NPA. «C’est une réforme qui touche tout le monde. Tous les secteurs sont mobilisés, nos profs aussi», dit-il. Lui se voit bien être professeur d’histoire toute sa vie. «Je n’ai pas encore le corps abîmé par le travail, on verra combien de temps je pourrai travailler. Je me destine à un métier assez protégé mais je milite avec des camarades qui travaillent déjà. Je suis aussi là par solidarité.» Par ailleurs, la manifestation contre cette réforme s’inscrit dans une lutte plus globale contre «l’inflation et les bas salaires», explique celui qui s’était déjà mobilisé en soutien aux raffineurs à l’automne dernier. De notre journaliste Olivier Monod.
31 janv., 2023 12h44
Réforme des retraites : les experts parlent à Libé. L’économiste Pierre Khakfa dénonçant une «fiction capitaliste», la sociologue Dominique Méda évoquant un «détricotage de l’Etat social», l’ingénieure Christiane Marty appelant à une réforme par l’égalité femmes-hommes… Ils et elles sont économistes, chercheurs, sociologues… Pour Libé, ils confient leurs impressions sur le texte porté par le gouvernement.
31 janv., 2023 12h36
Vu de Marseille : «Ce parcours, c’est celui des grands jours.» La banderole de tête portée par l’intersyndicale est la même que la semaine dernière. L’itinéraire, lui, a changé : partis du Vieux-Port, les manifestants ont longé les quais, viennent de passer devant le Mucem et ont récupéré au passage un groupe de dockers en gilets jaunes. Ils se dirigent maintenant vers la porte d’Aix. «La dernière fois, il y avait tellement de monde que des collègues n’ont même pas pu manifester, explique Olivier Mateu, le secrétaire départementale de la CGT. Ce parcours, c’est celui des grands jours. Et ce n’est pas le dernier !» Derrière lui, les raffineries, les cheminots et les dockers mènent le défilé. Le ballon de la FSU est encore loin derrière. Si aucun chiffre ne circule pour l’instant, Marseille semble encore avoir fait le plein ce mardi. De notre journaliste Stéphanie Harounyan.
31 janv., 2023 12h30
Vu d’Epernay : «On n’est pas sur Terre pour trimer.» La foule se disperse. Certains restent pour discuter. Dans toutes les bouches, la réforme. Fred, 58 ans et dossard CGT sur les épaules, a attaqué tôt dans le champagne, avant 17 ans. Chez Moët et Chandon, il est élu du personnel et fait tout pour «atténuer la pénibilité des ouvriers viticoles». «On a de l’argent, on organise des commissions, le dialogue social avance. Mais les mesures du gouvernement ne nous aident pas ! C’est une énorme régression sociale.»
Même si l’homme relativise sa situation personnelle qui lui permettra de ne pas partir trop tard grâce à sa carrière longue, il n’en démord pas. «Moi j’en ai rien à faire que dans les autres pays ils partent à la retraite à 67 ans. La valeur travail je l’ai, j’ai juste envie de profiter de mon temps de retraite. Faut pas déconner, on n’est pas sur Terre pour trimer.» Derrière lui, la manifestation a pris fin. Brigitte, agente de restauration du lycée Stéphane-Hessel à Epernay, est émue. «Ça fait longtemps qu’on n’avait pas vu ça, ça me met du baume au cœur.» L’appel à la grève a été entendu à Epernay. Et promet quelques changements dans le coin. De notre journaliste Sascha Garcia.
31 janv., 2023 12h23
Vu d’Albertville, les travailleurs des stations de ski montent au front. Chez les saisonniers des stations de ski en particulier, le mouvement est bien plus suivi, ils sont très nombreux dans le cortège, en tenue de travail. «Nous étions une douzaine venus des Menuires le 19, nous sommes une quarantaine aujourd’hui», se félicite Cécile Navarroto, délégué syndicale CGT de la station de Tarentaise, qui s’insurge contre «le mépris» de dirigeants du pays et de son employeur, filiale de la Compagnie des Alpes : «La colère s’étend», assure-t-elle. Dans plusieurs stations savoyardes, des remontées ne tournent pas aujourd’hui, la station des Carroz-d’Arache est même à l’arrêt complet, selon la CGT. A Tignes, souligne Stéphane Cadier, délégué syndical FO, cinq ou six remontées sont arrêtées sur la quarantaine de la station : «Autant, ça n’était jamais arrivé !» De notre journaliste François Carrel.
31 janv., 2023 12h17
Réforme des retraites : une majorité sous hautes fragilités. Ils y vont mais ils ont peur. Les choses sérieuses ont commencé ce lundi à 9 h 30 pour les macronistes. A la veille d’une deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, les députés ont entamé, en commission, l’examen des quelque 5 000 amendements jugés recevables sur les plus de 7 000 déposés sur le projet du gouvernement. Toutefois la bataille s’avère plus compliquée que prévu pour la macronie, pas certaine de disposer de suffisamment de soutiens. Retrouvez notre analyse.
Sur le Vieux Port à Marseille, le 31 janvier 2023. (Patrick Gherdoussi/Libération)
31 janv., 2023 12h12
Vu d’Epernay, les travailleurs des vignobles regrettent que la pénibilité de leur travail ne soit pas prise en compte dans la réforme du gouvernement. Patrice, 56 ans, marche avec des amis pour dire non au recul de l’âge de départ à la retraite. L’homme a commencé à travailler dans les vignes à l’âge de 15 ans. Aujourd’hui il est chez Moët et Chandon, il regrette que la pénibilité de son travail et de sa longue carrière ne soit pas assez prise en compte dans la réforme. Pour lui, descendre dans les rues d’Epernay, c’est une première. «Je suis à moitié broyé. J’ai commencé à travailler tôt, la santé ne suit plus.»
A ses côtés, Xavier, 58 ans. Lui aussi a attaqué le travail dans les vignes très tôt, à 16 ans, et manifeste pour la première fois. En même temps, la réforme des retraites pousse le bouchon un peu trop loin. «La pénibilité dans les vignes n’est plus reconnue comme avant, regrette-t-il. On travaille dehors, donc on souffre des intempéries. L’hiver c’est le froid et la boue, et l’été les grosses chaleurs.» Et d’ajouter : «On voudrait profiter de nos dernières années en bonne santé.»De notre journaliste Sascha Garcia.
Dans le centre-ville d'Épernay ce mardi matin. (Denis Allard/Libération)
31 janv., 2023 12h05
Vu de Saint-Etienne, la brutalité de la réforme exaspère les jeunes. «Ça fait des années que la présidence de Macron nous la met à l’envers, pendant longtemps, j’ai hésité mais là, ça suffit !» Hugo, 20 ans, est étudiant en anglais à Saint-Etienne où le cortège du 19 janvier a été suivi par près de 15 000 personnes. Ce mardi, après un départ retardé à 10 h 30, le cortège s’étire dans toute la ville et semble réunir autant, si ce n’est plus, de manifestants. Hugo s’est décidé à se joindre à eux pour dire «le trop-plein», notamment pour les jeunes «qui ont de moins en moins les moyens de vivre».
Hugo, 20 ans, étudiant, manifeste pour la première fois à Saint Etienne, le 31 janvier 2023. (Bruno Amsellem/Libération)
En parallèle de ses études, Hugo travaille comme caissier intérimaire et gagne autour de 500 euros. «Et je vais peut-être devoir aider mes parents en mars, alors qu’ils sont en CDI à temps plein», se désole ce fils d’une caissière et d’un ambulancier. Pour lui, il faudrait que «ce gouvernement s’en aille» ou au moins «qu’il accepte que la démocratie, ce n’est pas seulement une majorité à l’Assemblée nationale, il faut qu’il arrête de passer en force». Hugo devrait finir ses études dans cinq ans. La retraite, pour lui, arrivera «pas loin des 70 ans», a-t-il calculé. Mais le jeune homme pense d’abord «à toutes ces personnes qui ont trimé à l’usine toute leur vie et qui souffrent déjà énormément bien avant l’âge de la retraite». De notre journaliste Maïté Darnault.
31 janv., 2023 12h00
Vu d’Albertville, la mobilisation dépasse la journée du 19 janvier. Derrière la banderole «non à la retraite des morts» de l’intersyndicale, des milliers de manifestants défilent à travers les rues du centre d’Albertville. «On descend de la montagne, pour virer Macron», clament-ils en chœur avec la sono de la CGT. Si la cité olympique savoyarde avait connu le 19 janvier son plus gros défilé depuis 1995, avec 3 000 manifestants selon les syndicats, 2 400 selon la police, «nous sommes beaucoup plus nombreux cette fois, peut-être, pas loin, deux fois plus», se réjouit en tête de cortège Pierre Scholl, représentant national pour les remontées mécaniques de la CGT : «On sent quelque chose de fort monter !» De fait, la police annonce 3200 manifestants. De notre journaliste François Carrel.
31 janv., 2023 11h56
Plus d’un quart des enseignants du primaire et du secondaire en grève. La deuxième journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites se traduit mardi par un taux d’enseignants grévistes de 25,92 %, dont 26,65 % dans le primaire et 25,22 % dans le secondaire (collèges et lycées) selon le ministère, bien en-deçà des chiffres des syndicats. Le 19 janvier, lors de la première journée de mobilisation, le taux d’enseignants grévistes avait été de 42,35 % dans le primaire et de 34,66 % dans le secondaire, selon le ministère. Dans un communiqué, le Snes-FSU évoque lui 55 % de grévistes dans le secondaire.
Sur le Vieux Port à Marseille, le 31 janvier 2023. (Patrick Gherdoussi/Libération)
31 janv., 2023 11h43
Vu de Guingamp, retraités et actifs sont dans la rue pour dire «non» à la réforme des retraites. A Guingamp, le cortège, très garni, s’est élancé peu avant 11 heures, au rythme des binious et des sonos des syndicats. Parmi les slogans : «Macron, t’es foutu, le peuple est dans la rue, réforme des retraites c’est non, c’est non.» Ou encore : «Pourrie, pourrie, pourrie la macronie, qui casse les lois sociales.» Gwénolé, 42 ans, réclame sur sa petite pancarte en carton«La r’traite avant l’arthrose». Ce marin aimerait «ne pas finir trop trop tard». Son beau-père Jacky, 68 ans, se mobilise aussi «pour les jeunes», dit-il. L’ancien cheminot, en retraite depuis un moment, est «déçu» qu’autour de lui, «les retraités ne se sentent pas trop concernés». De notre journaliste Elodie Auffray.
31 janv., 2023 11h41
Parcours parlementaire : la motion référendaire du RN sera débattue le 6 février. A l’Assemblée, avantage au RN pour l’examen de la motion référendaire. Dans la bataille du meilleur opposant à la réforme des retraites, la conférence des présidents du Palais-Bourbon vient de donner l’avantage au RN, ce mardi, pour l’examen de sa motion référendaire. Cet outil parlementaire à la disposition des députés vise à soumettre à référendum une loi débattue au Parlement. Celle du RN sera débattue le 6 février, premier jour de l’examen de la réforme dans l’hémicycle.
Problème : les troupes de Marine Le Pen n’étaient pas les seules à vouloir suspendre les débats, les députés de la Nupes ayant déposé – avant le RN – leur propre motion. Le règlement de l’Assemblée ne précise pas quelle motion doit être débattue en premier. C’est donc par tirage au sort, ce matin en conférence des présidents, que le RN a raflé la mise. De quoi provoquer la colère des chefs de file de la Nupes. «Choisir son opposition de confort qui ne combat ni dans l’assemblée ni dans la rue, le jour d’une énorme mobilisation populaire : LA HONTE !» a tweeté la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. De notre journaliste Victor Boiteau.
31 janv., 2023 11h36
Les syndicats de l’énergie redoublent de créativité. Au-delà des coupures d’électricité ciblées et des mises en gratuité d’usagers, la CGT Energie avait demandé de la «créativité» aux agents du secteur jeudi dernier. Elle a été entendue. Dans le Lot-et-Garonne, le syndicat revendique la mise hors tension de quatre radars routiers ainsi que la substitution des cartes SIM de 170 concentrateurs afin d’«empêcher la communication des compteurs Linky», explique la CGT Energie Lot-et-Garonne dans un communiqué. Les 170 cartes ont été envoyées par courrier à Elisabeth Borne. «Par ces actions populaires et positives, c’est bien l’intérêt général que nous défendons et notre but est aussi de montrer que nous devons nous rassembler pour intensifier le rapport de force», précise le communiqué. De notre journaliste Damien Dole.
Notre reportage
31 janv., 2023 11h28
Vu d’Epernay dans la Marne : «Dans les vignobles, les gens sont en burn out.» Une mobilisation inédite dans un secteur qui se porte bien en général. Sur la place de la République à Epernay, on n’y voit plus rien. Les fumigènes ont embrasé le rond-point que contournent les nombreux manifestants. «On dépasse très largement les 2 000 personnes», estime José Blanco, secrétaire général de l’intersyndicat. Record du 19 janvier battu donc. «Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils manifestent. Il y a beaucoup de cadres et de managers, qui ne sortent pas d’habitude. C’est inédit.» Les conditions de travail et la pression de la rentabilité assèchent tout un secteur qui pourtant se porte bien. «Dans les vignobles, les gens sont en burn out. Même en champagne, on n’y échappe plus.» De notre journaliste Sascha Garcia.
31 janv., 2023 11h23
Vu de Marseille, Mélenchon salue une «insurrection citoyenne». Jean-Luc Mélenchon sur le port, entouré des députés Nupes de Marseille : «C’est une journée historique. Ce n’est pas souvent que l’on voit une si belle mobilisation de masse dans l’histoire d’un pays. Il y aura un avant et un après cette date du 31 janvier.» Tout fier de ces «nouvelles formes de combats» dont beaucoup viennent du sud, l’insoumis salue : «Nous avons vu des syndicats permettre aux boulangers, aux hospitaliers, d’avoir accès à la ressource énergétique sans payer ou à d’autres tarifs. C’est un effort magnifique de solidarité interprofessionnelle qui nous annonce la puissance du mouvement qui est en train de s’amorcer. De tels mouvements sont capables de fédérer toute la population et de prendre une signification politique très importante. Ce n’est donc pas une journée ordinaire de mobilisation, c’est en quelque sorte une insurrection citoyenne.» Lundi, les députés insoumis présenteront au vote de l’Assemblée nationale une motion référendaire sur la réforme. «Puisque notre peuple n’en veut pas, demandez-lui démocratiquement ce qu’il faut faire ! Nous avons une issue démocratique et pacifique.»
Jean-Luc Mélenchon dans le cortège marseillais, le 31 janvier 2023. (Patrick Gherdoussi/Libération)
31 janv., 2023 11h15
Le billet de Thomas Legrand. Après des semaines de débats comptables et techniques, pas très passionnants mais nécessaires, sur le vrai niveau des besoins de financement du régime de retraite, sur les injustices de la réforme et les propositions du gouvernement et des oppositions pour tenter d’y remédier, après une mobilisation populaire impressionnante, et à la veille de la deuxième, le but de certains leaders est maintenant de chercher le gros argument qui tache : avec la phrase de Gérald Darmanin fustigeant «une idée gauchiste, bobo, celle d’une société sans travail, sans effort…», la caricature est à son comble. Retrouvez le billet de notre chroniqueur Thomas Legrand.
31 janv., 2023 11h07
Vu d’Epernay, les travailleurs du champagne sont en grève. A Epernay (Marne), les travailleurs du champagne se sont rassemblés à nouveau place Carnot contre la réforme des retraites. Les manifestants, venus par centaines, s’amoncellent autour de la camionnette, où un élu de la CGT prononce un discours avec émotion. Pour beaucoup, cette manifestation est une première. A 10 h 30, le coup d’envoi du cortège est donné. Les sifflets, klaxons et pétards rythment la marche. Philippe Cothenet, secrétaire général du syndicat des vignerons de la CGT Champagne, est catégorique : «Le recul à 64 ans, dans notre secteur d’activité, ce n’est pas possible.» De notre journaliste Sascha Garcia.
31 janv., 2023 11h00
Vu de Saint-Etienne, des opposants à la réforme manifestent pour la première fois. Laëtitia patiente à quelques rues de la gare de Châteaucreux à Saint-Etienne. Cette aide-soignante de 36 ans attend des collègues, qui finissent tout juste leur service dans un Ehpad public. Laëtitia n’était pas dans la rue jeudi dernier, elle franchit le pas ce mardi, pour la première fois de sa vie. «C’est de pire en pire, je fais un métier compliqué, on est en sous-effectif en permanence, travailler jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible physiquement dans mon secteur», explique-t-elle. Politiquement, la jeune femme se dit «tout sauf Macron».
«Il faut qu’ils revoient leur réforme, on a déjà du mal à recruter dans ma branche. Ça me dérange d’entendre parler de maltraitances, il faut voir nos conditions de travail, la période du Covid a été horrible.» Un crève-cœur pour celle qui a préparé une pancarte «Le peuple en deuil, la retraite dans le cercueil». «Beaucoup de soignants sont dégoûtés alors que c’est un travail qu’on fait de cœur, on n’est pas à l’usine, on s’occupe de personnes.» De notre journaliste Maïté Darnault.
(Bruno Amsellem)
31 janv., 2023 10h51
Vu de Marseille : «Borne to kill vos retraites». Vincent a investi un poteau du Vieux Port pour y accrocher son vélo garni d’affiches : «Je vous hais ! Compris ?» avec une image de Macron face à la foule, poing levé. Sur une autre, focus sur le visage de la Première ministre avec ce slogan, «Borne to kill vos retraites». Pour les manifestants qui se rassemblent sous le soleil marseillais, plusieurs modèles en A3, vendus à prix libre. «Pour ma retraite de graphiste indé», a précisé Vincent sur un papier. Cela fait dix ans qu’en marge de ses travaux pour des institutions, il s’amuse à faire des visuels.
C’est sa fille qui lui a donné l’idée de les proposer à la vente, a