À Grenoble, une grenade lancée dans un bar fait douze blessés, la ...

"Il n'y a rien qui nous permet de penser que c'est lié à du terrorisme", a déclaré, mercredi 12 février au soir, le procureur François Touret de Coucy après l'explosion d'une grenade dans un bar d'un quartier sensible de Grenoble qui a fait une douzaine de blessés, dont au moins deux graves.
"Une personne est rentrée, a lancé une grenade, n'a pas prononcé de mot, semble-t-il, et ensuite a pris la fuite", a déclaré à la presse François Touret de Coucy, présent sur place. L'explosion est survenue vers 20 h 15 dans le quartier du Village olympique, classé prioritaire de la politique de la ville et situé dans le sud de Grenoble.
"Aucune hypothèse n'est privilégiée à ce stade", a ajouté François Touret de Coucy. L'enquête est confiée aux policiers de la DCOS, ex-PJ.

Mais "on peut exclure l'attentat purement terroriste, puisqu'il n'y a rien qui nous permet de penser que c'est lié à du terrorisme", a dit le magistrat, évoquant "un acte de violence extrême" qui "peut être lié à un règlement de compte, d'une manière ou d'une autre".
De son côté, la police scientifique effectuait de nombreux relevés. L'auteur de cette attaque était toujours en fuite jeudi matin, selon une source policière.
Un lien avec le trafic de stupéfiants est l'une des hypothèses explorées parmi d'autres, mais aussi le trafic de cigarettes ou une "inimitié exacerbée", a indiqué le procureur.
"Cette personne aurait été armée aussi d'une kalachnikov, mais ça reste à déterminer. Il n'est pas certain que cette kalachnikov ait été utilisée. À priori, les dégâts ont été causés par l'éclatement de la grenade", a-t-il expliqué. "Beaucoup de clients" étaient présents au moment de l'explosion, selon lui.
"Un acte d'une lâcheté inouïe", selon la préfète de l'Isère
Le bilan, encore provisoire, fait état de douze personnes prises en charge par les secours. Jeudi matin, deux d'entre elles présentent un pronostic vital engagé, selon une source policière.
La préfète de l'Isère Catherine Séguin, également sur place, a annoncé de son côté six blessés graves dès mercredi soir, avec un bilan susceptible d'évoluer.
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Accepter Gérer mes choixLa préfète a adressé "un message de compassion pour les victimes et leurs proches" et salué "le sang froid dont a fait preuve la population de ce quartier". "C'est un acte d'une lâcheté inouïe, qui n'a pas sa place dans notre République. L'État ne tolérera pas de tels actes", a déclaré Catherine Séguin.
Au plus fort de l'intervention des secours, 80 sapeurs-pompiers étaient présents.
"Tout est mis en œuvre pour retrouver" le suspect, a assuré François Touret de Coucy.

L'hôpital de Grenoble a déclenché son plan blanc pour soigner les blessés, a précisé le maire écologiste de la ville Éric Piolle.
Le maire Éric Piolle, qui a condamné sur X "avec la plus grande fermeté (un) acte criminel d'une violence inouïe". "Nous vivons une période d'escalade de violence, à la fois dans sa localisation, dans sa temporalité, souvent en pleine journée", a observé l'édile qui s'est aussi rendu sur les lieux, sans vouloir faire de lien avec "d'autres événements", dans l'attente des résultats de l'enquête.
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Accepter Gérer mes choixLe quartier sécurisé, des habitants "choqués"
Les épisodes de violence par arme à feu liés au trafic de drogue sont fréquents sur le territoire de Grenoble et sa banlieue, les autorités n'hésitant plus à parler de "guerre des gangs".
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L'Aksehir, le bar associatif visé, est "un lieu de rassemblement des personnes du quartier et de l'extérieur, et surtout pour regarder des matchs de foot", a expliqué à l'AFP Chloé Pantel, maire adjointe du secteur 6 de Grenoble, présente sur les lieux du drame.
Il tient son nom d'une ville de Turquie, mais, selon plusieurs riverains, il est aujourd'hui tenu par des Algériens et est plutôt fréquenté par une clientèle masculine.
"Ce n'était pas un bar qui était censé soulever d'inquiétudes particulières", a déclaré de son côté François Touret de Coucy.
"J'ai entendu un grand boum, j'ai regardé et je me suis dit que ce n'était pas un pétard ni un feu d'artifices", raconte Agnès Lefebvre-Paquet, une septuagénaire croisée par l'AFP dans le quartier du Village olympique. Sans se poser plus de questions pour autant : "Je me suis dit que c'était des problèmes du quartier."
"On est tous choqués, tous, tous", ajoute une de ses voisines, encore en robe de chambre et qui ne veut pas donner son nom. "Ca fait 30 ans qu'on habite là et c'est de pire en pire", poursuit-elle, confiant avoir passé une "nuit horrible".
Les forces de l'ordre déployées pour sécuriser le quartier
Les CRS ont été déployés "pour sécuriser le quartier", a précisé Catherine Séguin sur X. Des agents ont été postés devant l'Aksehir.
Le ministre de la Santé Yannick Neuder doit se rendre jeudi matin au CHU de Grenoble "au chevet des victimes et des soignants mobilisés" après l'explosion, a indiqué mercredi soir la préfecture de l'Isère.
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Accepter Gérer mes choixHasard du calendrier, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, effectue lui vendredi un déplacement à Grenoble sur le thème de la sécurité du quotidien.
Avec AFP