Grenoble : ce que l'on sait de l'attaque à la grenade dans un bar qui ...

Quinze personnes ont été blessées, dont six gravement, dans l'explosion dans un bar à Grenoble, ce mercredi soir. Un homme a lancé une grenade à l'intérieur d'un bar associatif. "ici Isère" vous résume ce que l'on sait.

Une énorme explosion dans un bar associatif

Peu après 20h15, ce mercredi soir, un homme a jeté une grenade à l'intérieur d'un bar associatif, alors que des gens se trouvaient à l'intérieur. Ce bar, l'Aksehir, est situé place Claude-Kogan, à Grenoble, dans le quartier sensible du Village olympique. Il est situé au rez-de-chaussée d'un immeuble, dont la terrasse donne sur un petit parc. Le souffle de l'explosion a fait éclater toutes les vitres de ce bar associatif, au point que les habitants dans les immeubles d'à côté  racontent que les vitres ont tremblé jusque chez eux.

Ce bar est un  établissement qui "ne soulevait pas d'inquiétude particulière" d'après le procureur adjoint et où des habitués du quartier se réunissent souvent le soir, pour jouer aux cartes notamment. L'assaillant était "armé d'une kalachnikov mais cela reste à déterminer", et "il n'est pas certain qu'elle ait été utilisée" précise encore François Touret de Coucy, le procureur adjoint de Grenoble.

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À l'arrivée des secours et de la police, une centaine de personnes étaient amassées autour du bar, un mélange de badauds, de personnes blessées, mais encore valides et qui avaient pu sortir du bar, ainsi que des personnes plus sérieusement blessés.

Toujours selon le procureur adjoint de Grenoble, "l'attentat terroriste pur et simple" est "a priori écarté". "Mais on va travailler sur toutes les hypothèses", notamment celle liée au trafic de drogue et aux règlements de compte,  trafic qui gangrène l'agglomération grenobloise depuis de nombreux mois. Le parquet de Grenoble a ouvert une enquête. L'auteur des faits, lui, n'a pas encore été interpellé ce jeudi.

"Des blessures que l’on voit habituellement sur des terrains de conflit"

Le bilan de cette attaque à la grenade est de quinze blessés, selon les dernières informations données par le ministre de la Santé, Yannick Neuder,  qui s'est rendu au CHU de Grenoble jeudi matin. Trois ont subi des opérations très importantes pendant la nuit, "ce sont des patients poly-criblés" a détaillé Pierre Bouzat, chef du pôle anesthésie-réanimation au CHU de La Tronche, avec des perforations sur des organes digestifs, au thorax, au cœur et au cou. Trois autres blessés sont en réanimation, dont un doit être opéré dans l’après-midi de jeudi. Enfin, trois autres, blessés moins gravement, sont hospitalisés dans les services du CHU ce jeudi.

Selon le docteur Pierre Bouzat, "ce sont des blessures que l’on voit habituellement sur des terrains de conflit", Yannick Neuder, dans son allocution aux médias, s'est félicité "qu’il n’y ait pas de décès à l’heure actuelle".

En effet, en début de soirée, les autorités faisaient état de dix blessés, dont deux gravement, mais dans la nuit, le bilan s'est alourdi à au moins douze blessés, dont six en urgence absolue. Dès mercredi soir, Catherine Séguin, la préfète de l'Isère, présente sur les lieux parlait d'un "bilan déjà extrêmement lourd (…) et amené à évoluer". Dans la soirée de mercredi, deux plans ont été déclenchés : le plan blanc au CHU de la Tronche et le plan NOVI ("Nombreuses Victimes") pour les pompiers. Quatre-vingts sapeurs-pompiers sont restés sur place, équipés de vingt véhicules. Ils ont d'abord secouru les blessés, puis vérifié chaque étage de l'immeuble qui surplombe ce bar-restaurant, mais aucune victime n'a été déclarée dans les étages.

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"Un acte d'une lâcheté inouïe"

La préfète de l'Isère, Catherine Séguin, a assuré que tous les moyens seront mis en place pour retrouver l'auteur des faits : "C'est un acte d'une lâcheté inouïe qui n'a pas sa place dans notre République. L'État ne tolérera pas de tels actes. Toutes les ressources seront mobilisées pour retrouver l'auteur de ces actes. Je suis évidemment choquée par la violence de l'événement, mais surtout d'une grande fermeté. Nous sommes ensemble pour conduire cette lutte contre toutes les formes de violence, quel qu'en soit le motif, quelles qu'en soient les circonstances" a-t-elle déclaré au micro de "ici Isère".

Dans la soirée, le maire écologiste de Grenoble  a réagi sur X et condamné "avec la plus grande fermeté l'acte criminel d’une violence inouïe qui s'est produit dans un commerce du quartier du Village olympique". Éric Piolle a promis de suivre "la situation de près. La Ville apportera son concours comme elle le fait toujours", puis il s'est ensuite rendu sur place dans la soirée.

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Condamnations politiques et critiques du maire

Le maire de Grenoble est de plus en plus sous le feu des critiques pour sa gestion de l’insécurité dans sa ville. Mercredi soir, l'opposition et la droite l'ont taclé après ce nouvel acte criminel. "Éric Piolle proposera-t-il un « modus vivendi » avec ceux qui ont jeté une grenade dans un café du Village Olympique ? Où s’arrêtera l’escalade infernale à Grenoble ?" a écrit sur X  son opposant au conseil municipal et ex-maire de Grenoble Alain Carignon. François-Xavier Bellamy, chef de file Les Républicains au Parlement européen,  a fustigé sur X le "déni tragique…" d'Éric Piolle face à "l’insécurité à Grenoble, désormais classée dans les villes les plus dangereuses de France".

Pour lutter contre le trafic de stupéfiants, le maire de Grenoble demande un référendum sur la dépénalisation du cannabis. Une position qui lui a valu une réponse sèche du ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau : "Le maire de Grenoble veut trouver une manière de vivre avec ces marchands de mort, la seule manière de vivre acceptable avec ces narcoracailles, c'est la prison", a taclé le ministre.

Deux ministres à Grenoble

Bruno Retailleau, est d'ailleurs  attendu à Grenoble  ce vendredi. C'est la deuxième fois, en moins d'un an, qu'un ministre de l'Intérieur vient à Grenoble. En mars 2024, Gérald Darmanin avait annoncé devant les policiers isérois des effectifs supplémentaires. Depuis, les faits de violences liés au trafic de drogue se sont multipliés dans l'agglomération, notamment à Échirolles et Grenoble.

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