Gérard Darmon revient à la charge contre "Mediapart" et "ses méthodes"
Regis Duvignau via Reuters
POLÉMIQUE - Gérard Darmon n’aime pas Mediapart, mais alors vraiment pas. Ce lundi 7 février, l’acteur de 73 ans en a remis une couche à l’antenne de CNews. Il était interrogé par Pascal Praud sur ses récents propos tenus à l’égard du site d’information d’Edwy Plenel.
“Je ne savais pas que ce personnage était à ce point important, vital et essentiel à la bonne vie intellectuelle de mon pays. Je le considère comme un journaliste qui essaye de faire son travail. Comme les discours de Zemmour, il y a les idées, puis on n’est pas du tout d’accord avec les solutions”, a lancé le comédien.
Gérard Darmon estime qu’on “a quand même le droit de dire, en 2022, qu’on n’est pas d’accord avec ses méthodes d’investigation”. “Je n’aime pas comment Mediapart fouille dans les poubelles. J’ai des exemples. On ne va pas chercher des queues de homard à chaque fois”, commente-t-il. Il fait, ici, référence à la polémique autour de l’ancien ministre François de Rugy, poussé à la démission après avoir été pointé du doigt pour des dîners luxueux incluant crustacés et homards. Une affaire révélée par Mediapart.
Gérard Darmon n’aime pas “ce climat de délation”, il ne le trouve “pas très sain”. “J’aurais pu appuyer beaucoup plus là où ça fait mal. En tant que juif, je pourrais réagir à la façon dont lui a réagi [aux attentats de Munich]”, continue l’acteur. En 2018, Marine Le Pen avait accusé Edwy Plenel de s’être réjoui de l’assassinat d’Israéliens aux Jeux de Munich en 1972. Ce que personne ne peut vraiment affirmer, comme le précisait à l’époque Franceinfo.
Edwy Plenel dénonce “une caricature”Ces propos font suite à ceux qu’il a déjà tenus sur le plateau de Laurent Ruquier, On est en direct, ce samedi 5 février. “Edwy Plenel est un homme qui tremble quand il parle, c’est quelque chose d’assez troublant”, avait-il déclaré en préambule, avant de tacler son “discours de tartufe” qu’il a “l’impression d’entendre depuis quatre siècles” et d’estimer qu’il se comporte “de temps en temps” comme “un juge, un policier” qui “donne des infos en loucedé”.
Face à lui, le principal intéressé s’est défendu: “Vous ne me connaissez pas”. Il a déploré “une caricature et un préjugé” prononcé à son égard, mais surtout aux journalistes qui “apportent les mauvaises nouvelles”, “disent des vérités qu’on n’a pas envie d’entendre”. “On est habitués au fait que des gens nous voient comme des chiens qui aboient, des inquisiteurs, des persécuteurs”, a souligné le patron de Mediapart.
Plusieurs journalistes de la rédaction ont, à leur tour, réagi sur les réseaux sociaux, à l’instar d’Ellen Salvi et de FaÏza Serouala. Cette dernière ironise: “Finis les coups de fil pour vérifier nos informations. Recouper et faire du contradictoire c’est nul.”
D’accord Gérard Darmon, on change nos méthodes de travail dès demain. Finis les coups de fil pour vérifier nos informations. Recouper et faire du contradictoire c’est nul. Et pourquoi ne finit-il jamais une phrase ? Quelqu’un a compris ce qu’il nous reproche à part notre taf ? https://t.co/riYUpSANLj
— Faïza Zerouala (@faizaz) February 6, 2022
Être journaliste, chercher des infos et passer des coups de fil pour les vérifier ? C’est osé tout de même, on comprend l’indignation de Darmon.
— Ellen Salvi (@ellensalvi) February 6, 2022
Antton Rouget évoque, lui, les liens entre Gérard Darmon et l’actuel garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, auquel Mediapart a consacré plusieurs enquêtes dont une récente sur ses relations avec un oligarque russe au cœur d’un scandale.
J’ai lu que Gérard Darmon est l’un des «meilleurs amis» d’Eric Dupond-Moretti.J’ose espérer que sa charge décousue contre ces journalistes si prompts à «lancer des infos» n’a rien à voir avec le fait que @Mediapart est à l’origine de révélations concernant le Garde des Sceaux???? https://t.co/RifMulk1bd
— Antton Rouget (@AnttonRouget) February 6, 2022
Lancé en 2008, Mediapart compte aujourd’hui plus de 218.000 abonnés. En 2020, le média indépendant a revendiqué un chiffre d’affaires de plus de 20 millions d’euros, qu’il attribue notamment à ses enquêtes, ses révélations et son traitement de l’information.
À voir également sur Le HuffPost: Jean-Jacques Bourdin et Edwy Plenel racontent l’échange avec Emmanuel Macron après l’interview