Au G7, Washington lance un vaste programme d'investissements censé contrecarrer la Chine
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![Le président des Etats-Unis, Joe Biden, lance officiellement le Partenariat mondial pour l’infrastructure, lors du sommet du G7, à Elmau, en Allemagne, le dimanche 26 juin 2022.](/thumb/phpThumb.php?src=https%3A%2F%2Fimg.lemde.fr%2F2022%2F06%2F26%2F0%2F0%2F5457%2F3638%2F664%2F0%2F75%2F0%2F33b0b8e_7e2397e5c7bd4730b6718cf0f8641432-7e2397e5c7bd4730b6718cf0f8641432-0.jpg&w=728&hash=4cc480e184e0e8254c3a9ba0f15ba069)
![Le président des Etats-Unis, Joe Biden, lance officiellement le Partenariat mondial pour l’infrastructure, lors du sommet du G7, à Elmau, en Allemagne, le dimanche 26 juin 2022.](/thumb/phpThumb.php?src=https%3A%2F%2Fimg.lemde.fr%2F2022%2F06%2F26%2F0%2F0%2F5457%2F3638%2F664%2F0%2F75%2F0%2F33b0b8e_7e2397e5c7bd4730b6718cf0f8641432-7e2397e5c7bd4730b6718cf0f8641432-0.jpg&w=728&hash=4cc480e184e0e8254c3a9ba0f15ba069)
Le projet est supposé contrecarrer les immenses chantiers financés par la Chine dans les pays en développement. A l’initiative des Etats-Unis, le G7 a mis sur les rails, dimanche 26 juin, un vaste programme d’investissements à destination de ces pays en développement.
« Avec les partenaires du G7, nous visons à mobiliser 600 milliards de dollars [un peu moins de 570 milliards d’euros] d’ici à 2027 pour des investissements mondiaux dans les infrastructures », a déclaré la Maison Blanche peu avant un discours de Joe Biden dévoilant cette proposition lors du sommet des sept pays industrialisés (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni), qui s’est tenu dans le sud de l’Allemagne.
Le président des Etats-Unis a assuré que ce programme était fondé sur des « valeurs partagées » telles que la « transparence », le respect des droits des travailleurs, de l’environnement, de l’égalité des genres. « Nous proposons de meilleures options », a-t-il commenté.
Ni le président américain ni les autres dirigeants n’ont prononcé le nom de la Chine, mais ils y ont fait des allusions évidentes. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a ainsi estimé que les pays partenaires des Occidentaux « [avaient] le choix » – comprendre celui d’aller vers les démocraties plutôt que vers Pékin – pour développer leurs réseaux électriques ou leurs infrastructures médicales.
Les Occidentaux souhaitent se démarquer de la Chine, qui a investi massivement dans de nombreux pays en développement, pour y construire des infrastructures dans le cadre du programme dit des « nouvelles routes de la soie », ou pour s’assurer un accès à certaines matières premières.
200 milliards des Etats-Unis sur cinq ansPékin est néanmoins accusé de mener ses projets en recourant à des prêts peu avantageux, opaques, voire périlleux, qui aggraveraient les problèmes d’endettement de pays déjà vulnérables. D’où la « transparence » que promettent, au contraire, les pays du G7.
Le Partenariat mondial pour les infrastructures (« Partnership for Global Infrastructure ») doit « faire au monde une meilleure offre en matière d’investissements dans les infrastructures », a souligné le chancelier allemand, Olaf Scholz. Les Etats-Unis, à eux seuls, promettent de « mobiliser » quelque « 200 milliards de dollars » sur cinq ans.
Mais « mobiliser » ne signifie pas que les Etats vont eux-mêmes apporter ces sommes considérables. Washington arrive au total de 200 milliards de dollars en combinant des prêts, des financements publics – en partie déjà existants – et des financements privés encouragés par l’exécutif américain. Avec ces gros chiffres encore incertains et ces bonnes intentions, les Occidentaux peuvent-ils renverser la tendance face à la Chine ? Les Etats-Unis veulent y croire.
L’offensive chinoise « existe depuis des années et s’est traduite par de nombreux versements en liquide et de nombreux investissements », a commenté, dimanche, un haut responsable de la Maison Blanche. « Mais ce n’est vraiment pas trop tard », a-t-il assuré à propos de l’initiative du G7.
« Beaucoup de pays qui ont reçu des fonds ou des investissements du programme BRI [acronyme de la dénomination en anglais Belt and Road Initiative] comprennent désormais, des années plus tard, qu’ils sont plus endettés, que leur PIB n’a pas progressé de manière significative, que les prétendus investissements n’ont pas atteint leurs populations », a estimé la même source, qui n’a pas souhaité être nommée.
« L’Afrique subsaharienne sera clairement une priorité majeure [du partenariat lancé par le G7] », a encore dit ce haut responsable de l’exécutif américain, mais en assurant que l’Amérique centrale, l’Asie du Sud-Est, ou l’Asie centrale étaient aussi des régions « extrêmement importantes ».
Le Monde avec AFP