Gouvernement : la coalition qui soutenait Michel Barnier n'a pas pu ...
Une semaine après la censure du gouvernement Barnier, le flou règne encore sur le nom de son successeur. Emmanuel Macron a indiqué ce mercredi en conseil des ministres que le "socle" de partis qui soutenait l'exécutif de Michel Barnier, réunissant le camp présidentiel et la droite, n'avait pu "en l'état" être élargi, a rapporté la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Le chef de l'État a mené plusieurs réunions depuis le début de la semaine avec les différents partis, à l'exception de La France insoumise et du Rassemblement national. Mais ce mercredi, il n'y a toujours pas de consensus.
Le nouveau Premier ministre "ne peut pas être François Bayrou", dont le nom circule ces derniers jours, a averti le socialiste Olivier Faure. "L'hypothèse de François Bayrou à Matignon, c'est censure", a abondé l'Insoumis Manuel Bompard.
La coalition qui soutenait Barnier pas élargie
Lors du conseil des ministres ce mercredi, le président a "insisté sur le fait qu'il n'y avait pas actuellement de socle plus large que celui qui est en place aujourd'hui. Et qu'il restait donc désormais à savoir si certains étaient prêts à élargir ce socle ou à s'accorder sur un principe de non censure", a déclaré Maud Bregeon à la presse. "Le pays n'a ni le luxe de l'instabilité, ni le luxe de l'immobilisme", a-t-elle plaidé.
Le nom de François Bayrou rejeté par la gauche
De son côté, les partis de gauche ont fait savoir qu'ils rejetaient le nom de François Bayrou. Le centriste incarne une "continuité" du macronisme, a déclaré sur BFMTV/RMC Olivier Faure, qui veut un Premier ministre "issu de la gauche" mais pas nécessairement des partis composant le Nouveau Front populaire. S'il devait être nommé par Emmanuel Macron, les socialistes ne le censureraient pas par avance, a-t-il cependant laissé entendre.
"L'hypothèse de François Bayrou à Matignon, c'est censure", a pour sa part indiqué l'Insoumis Manuel Bompard sur franceinfo. François Bayrou, c'est "la continuité avec le macronisme". Le deal "pas de 49.3/pas de censure", comme il se dessine, ne convainc pas le coordinateur de LFI. Si le prochain gouvernement est dirigé par un Premier ministre de droite ou macroniste, l'engagement de ne pas recourir au 49.3 n'est "pas une victoire", a-t-il estimé.
Les communistes, eux aussi, refusent de participer à un gouvernement en cas de Premier ministre non-issu des rangs de la gauche. "Il ne s'agit pas de réunir des gens qui portent des orientations complètement opposées dans un gouvernement qui ne pourrait pas conduire une politique", a indiqué le chef de file des communistes à l'Assemblée nationale André Chassaigne, sur France Bleu Pays d'Auvergne.
"Il n'est pas exclu qu'il y ait un Premier ministre de gauche", a-t-il aussi avancé. Emmanuel Macron "n'a avancé aucun nom" devant les représentants des partis politiques.
Marine Le Pen "pas mécontente de ne pas avoir été invitée"
"Je ne suis pas mécontente de ne pas avoir été invitée" à la réunion entre les différents partis à l'Élysée, a de son côté déclaré sur France 2 Marine Le Pen. "Le sentiment que j'ai eu à l'écoute des commentaires des chefs de parti, c'est qu'ils ne s'étaient pas réunis pour savoir comment régler les problèmes des Français mais plutôt comment rester sur le cheval", a estimé la présidente du groupe RN à l'Assemblée. "C'est-à-dire comment conserver leur place et comment s'assurer de conserver cette place le plus longtemps possible." "Ne souhaitant pas du tout participer au gouvernement d'Emmanuel Macron, je n'avais rien à y faire", a-t-elle ajouté.