La collection Pinault : un nouveau musée d'art contemporain à Paris
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Ca y est, enfin ! Le rêve est devenu réalité. Vingt ans qu'il attendait cela. Le milliardaire Français François Pinault vient d'inaugurer son musée d'art contemporain à Paris.
Gucci, Yves Saint Laurent, Balenciaga, Boucheron et d'autres marques encore font de François Pinault, 84 ans, la cinquième fortune de France et l'un des dix plus grands collectionneurs d'art contemporain au monde.
Le projet avait échoué en 2005 sur l'Ile Seguin, à Boulogne : après cinq ans de tractation, il jetait l'éponge, dénonçant la lourdeur bureaucratique. C'est à Venise, au Palazzo Grassi et à la Pointe de la Douane, en 2009, qu'il trouve deux écrins pour y exposer une partie de ses œuvres. Mais son désir d'avoir un nouveau musée à Paris est ravivé après l'inauguration de la Fondation Louis Vuitton, musée de son grand rival Bernard Arnault et dirigeant de LVMH. Après cinq années de travaux et deux ouvertures reportées à cause de la crise sanitaire, la collection Pinault s'ouvre enfin au grand public au coeur de Paris, donnant une nouvelle vie au monument tout en rondeur.
François Pinault a fait appel à "son" architecte, celui là-même avec qui il a travaillé à Venise, l'architecte japonais Tadao Ando, Prix Pritzker d'architecture 1995, qui a su remettre en valeur la beauté des lieux : la grande verrière du XIXè siècle au plafond, la fresque circulaire qui l'entoure (et qui témoigne des échanges commerciaux et coloniaux d'alors avec les divers continents), les boiseries des vitrines... Ces témoins historiques des lieux dialoguent avec le matériau contemporain : Tadao Ando a fait couler à l'intérieur un vaste cylindre de béton brut. "La philosophie du projet était la rencontre entre histoire et création contemporaine, qui ne sont pas des mondes séparés", souligne Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques.
Peintures, sculptures, installations, photographies, vidéos et œuvres sonores... sont exposées dans une dizaine de salles, d'un blanc immaculé, tout autour d'un vaste hall baigné de lumière.
A chaque œuvre son messageDeux fauteuils d'avion, un fauteuil de bureau à roulettes, la très populaire chaise de jardin en plastique blanc, un siège en bois entourent une vaste statue : l'enlèvement des Sabines... L'imitation des matériaux, de leur texture est parfaite et il faut s'en approcher de près pour découvrir qu'il s'agit œuvres en cire qui se consumeront comme des bougies dans les six mois à venir : "François Pinault veut indiquer la vanité, la fuite des choses. Inscrire au cœur du musée l'idée de la destruction créatrice", explique Martin Bethenod, directeur général délégué.Tout autour, quarante vitrines restaurées contiennent des œuvres ironiques sur la société contemporaine.Ici et là, des pigeons, une souris blanche sortant d'un trou, ou encore ces coussins sur des chaises, que l'on regarde de très près pour savoir s'ils sont vrais ou faux : en plume ou en marbre ?
Et que signifient tous ces clichés de gobelets blancs, reproduits à l'identique ? L'exposition murale dénonce, tout en subtilité, les sénateurs républicains qui ont refusé d’allouer des fonds pour la prévention du sida.
INFO PRATIQUES
14€ l’entrée. Gratuit pour les moins de 18 ans. Attention, il faut réserver… et c’est déjà complet pour les jours à venir…
2 Rue de Viarmes, 75001 Paris ; Métro Chatelet - Les Halles, sortie n°8