Francofolies de La Rochelle 2024 : « Je suis invité, tant mieux ...
Le dernier album du natif de Bergerac, « Le Beau qui pleut », date de l’an passé, avec notamment le titre « J’étais pas fait pour le bonheur », en duo avec la chanteuse franco-italienne Giordana Angi. Il a débuté en octobre une tournée, « Trente ans de succès », avec pas moins de 12 musiciens sur scène. Il a également participé aux émissions de TF1 « The Voice » et « The Voice Kids ».
Le dernier album du natif de Bergerac, « Le Beau qui pleut », date de l’an passé, avec notamment le titre « J’étais pas fait pour le bonheur », en duo avec la chanteuse franco-italienne Giordana Angi. Il a débuté en octobre une tournée, « Trente ans de succès », avec pas moins de 12 musiciens sur scène. Il a également participé aux émissions de TF1 « The Voice » et « The Voice Kids ».
Votre dernière apparition aux Francos remonte à 1998. Comment expliquez-vous une si longue absence ?
C’est un sujet complexe. Comme ils [les organisateurs] sont langue de bois, ils ne vont pas vous dire toute la vérité ! (Rires). Disons que ça fait trente ans que je fais des tournées et vingt-sept ans que je n’ai pas été invité aux Francofolies [il a été programmé pour la dernière fois en 1997]. Les goûts et les couleurs… À La Rochelle, ce serait plutôt l’ego et les couleurs.
Vous avez pourtant de nombreux souvenirs dans cette ville…
J’ai habité à La Rochelle, rue du Temple. On venait en famille dans un appartement de vacances. Mon beau-père avait un bateau, mais je préférais rester à terre. J’ai fait des petits concerts dans un bar du centre-ville, avec un autre musicien rochelais. On commençait tous les deux. Je suis ensuite venu deux fois aux Francofolies dans les années 90, j’ai été invité à la Fête à Michel Delpech [en 1998], un immense chanteur. Quelle classe, quelle élégance ! Tout le contraire de ce que j’ai subi…
Comment vous êtes-vous réconcilié avec les Francos ?
Je n’ai jamais été fâché avec personne ! Ce sont ceux qui n’invitent pas un artiste qui ont un problème avec lui. Je suis invité, tant mieux. Je viendrai avec plaisir, pour passer une belle soirée en compagnie de Grand Corps Malade, Patrick Bruel.
Vous avez entrepris, en octobre, une tournée pour fêter vos trente ans de carrière. Vous savourez ces moments ?
Ça fait trente ans que je savoure ! Quarante-trois ans pour être exact, depuis que j’ai commencé à faire de la musique à Rennes, que ce soit comme bassiste, guitariste ou chanteur. Je ne considère pas la musique sans les autres. J’ai eu la chance de travailler avec des musiciens exceptionnels et je suis hyper heureux d’être encore entouré de musiciens pour partager avec le public ces chansons qui sont des points d’ancrage dans ma vie.
Il faut dire qu’il y en a beaucoup. Vous avez sorti 70 albums en trois décennies !
Il y en a 72 sur mon application, Obispo All Access. On va aller encore plus loin, il y en a beaucoup d’autres à venir. Je prépare actuellement une anthologie de la chanson française sur 56 albums. Enfant, je ne connaissais la chanson qu’à travers les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier. C’est quand je suis arrivé à Paris que j’ai appris à aimer la chanson. Je suis devenu un vrai jukebox. Quand j’ai commencé à faire des reprises sur l’application, je me suis rendu compte que ce n’était pas suffisant. En produisant une chanson, j’avais l’impression de passer à côté d’une autre. J’ai repris Polnareff, France Gall, mon ami Christophe – le premier que j’ai réenregistré – mais aussi des groupes de Rennes, Brel, Axel Bauer, Téléphone, etc.
Peut-on dire que cette plateforme est un pari réussi ?
La réussite, c’est d’être arrivé à être mon propre mécène. Je le dois au public, aux radios qui ont continué à diffuser mes chansons, à tous les artistes qui ont interprété mes chansons : Florent [Pagny], Johnny [Hallyday], etc. Ils m’ont permis d’être libre dans mon art mineur et de pouvoir prendre des risques. De partir dans des délires comme « Captain Samouraï Flower », de voler avec un piano ou de faire un album avec Adjani, avec qui je tenais absolument à travailler. Tous les lundis et vendredis, je prends plaisir à poster deux ou trois nouvelles chansons pour faire découvrir ou redécouvrir ces titres à ma façon, pour partager l’amour de cette langue, de ces mélodies, de grands artistes que je contacte à chaque fois, je leur envoie mon humble travail.
Au fond, vous êtes heureux… (1)
Bien sûr ! Mais c’est compliqué, la notion de bonheur. Il faut profiter des moments de bien-être. Les concerts sont des moments privilégiés que l’on passe avec des gens qu’on ne connaît pas. J’ai préparé une set list, il y a tout pour faire chanter les gens. Comme j’ai seulement 70 minutes, je ne vais pas parler (rires). Ce sera un super moment avec les autres artistes et je serai sans doute le plus heureux de tous !
(1) « Au fond j’étais heureux », titre de l’album « Le Beau qui pleut ».