Les éleveurs inquiets de l'arrivée de la nouvelle vague de fièvre ...
Une nouvelle vague de fièvre catarrhale ovine (FCO), surnommée « maladie de la langue bleue », a débarqué en France début août. Trois foyers de sérotype 3, jusqu’alors inconnu en France, ont été confirmés par le ministère de l’agriculture, jeudi 8 août,dans des élevages ovins situés dans les départements du Nord, de l’Aisne et des Ardennes. Et vingt-deux cas suspects sont étudiés.
Dès fin juillet, le gouvernement avait tiré le signal d’alarme alors que le virus sérotype 3 (FCO-BTV3), présent en Belgique depuis octobre 2023, atteignait un élevage belge proche de la frontière française. Comme l’y oblige la réglementation, des mesures de restriction avaient été promulguées sur le territoire national dans une zone dite « régulée », dans un périmètre de 150 kilomètres autour du foyer belge. Avec la détection de foyers dans trois départements français, la zone régulée a été agrandie.
En parallèle, l’Etat se devait de mettre en place un plan de vaccination volontaire et gratuite contre le nouveau sérotype dans la zone régulée. Transmise par les insectes piqueurs, les culicoïdes, la maladie de la langue bleue touche les bovins mais plus durement les ovins. Elle entraîne des mortalités dans les troupeaux, mais aussi des problèmes de fertilité. Avec l’extension du périmètre sous contrôle, le ministère a dû revoir à la hausse le nombre de doses qu’il devrait mettre à disposition des vétérinaires et des éleveurs. Il chiffre désormais le total à 6,4 millions de doses de vaccins, dont 1,1 million de doses uniques pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins qui recevront, eux, deux injections.
« Coût économique et psychologique »
Près de 2,5 millions de doses auraient été livrées à l’Etat. Le ministère a communiqué sur une accélération de la campagne de vaccination, la date des premières livraisons aux vétérinaires étant passée du 14 au 12 août. Deux jours d’avance, sur une campagne qui doit durer officiellement jusqu’à fin décembre.
« L’avancée des insectes piqueurs nous inquiète. Il faut des commandes de vaccins supplémentaires, alors que nous avons 5,1 millions de brebis en France, sans compter les agnelles et les béliers », réagit Michèle Boudoin, présidente de la Fédération nationale ovine qui évoque « le coût économique mais aussi psychologique de la maladie pour les éleveurs », mais appelle au « maintien de la sérénité ».
Pour l’instant, les éleveurs ovins et bovins qui souhaiteraient vacciner leurs animaux hors de la zone réglementée doivent payer la facture. C’est le cas pour le sérotype 8 de la FCO, entré sur le territoire national il y a une quinzaine d’années. Ce sérotype a touché 2 000 élevages en 2023 et a connu depuis le début de l’année une résurgence en Occitanie, où 350 foyers ont été détectés. L’inquiétude monte alors que le nouveau sérotype qui a atteint la France, se développe très vite en Europe.