La Finul confirme que son QG a été touché par des tirs israéliens ...

Un nouveau tir d'obus israélien a visé vendredi l'entrée principale du quartier général de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à Naqoura, tandis qu'un char israélien Merkava a frappé une tour de surveillance des Casques bleus sur une route reliant Tyr à Naqoura, a rapporté le ministère libanais des Affaires étrangères.

Ces nouveaux tirs, au lendemain de frappes sur trois positions de la Finul, ont fait deux blessés parmi les soldats de la paix du bataillon sri-lankais, selon les mêmes sources. Ces informations ont été confirmées par la Finul plus tard dans la journée. Celle-ci a effectivement souligné dans un communiqué que son quartier général à Naqoura « a été touché par des explosions pour la deuxième fois en 48 heures ». « Deux soldats de la paix ont été blessés après que deux explosions se sont produites près d'une tour d'observation », poursuit le texte. La Finul a ajouté que l’un des blessés a été transporté à l'hôpital de Tyr, tandis que le second est soigné à Naqoura.

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Selon la force onusienne, « plusieurs murs en T de notre position 1-31, près de la Ligne bleue à Labbouné, sont tombés lorsqu'un véhicule chenillé de l’armée israélienne a frappé le périmètre et que des chars se sont déplacés à proximité de la position des Nations unies ». « Nos soldats de la paix sont restés sur place et une force de réaction rapide de la Finul a été envoyée pour aider et renforcer la position », poursuit le communiqué. Les incidents avec l'armée israélienne posent un « très grand risque » pour les Casques bleus, ajoute le texte.

« Examen approfondi » en Israël

De son côté, l'armée israélienne « a été informée que deux soldats de la paix de l'ONU ont été blessés accidentellement au cours de combats de [l'armée israélienne] contre le Hezbollah au Liban-Sud », selon un communiqué militaire publié vendredi après-midi. L'armée israélienne « exprime sa vive préoccupation face à des incidents de ce genre et elle est actuellement en train de mener un examen approfondi au plus haut niveau du commandement pour établir les détails de ce qui s'est passé », ajoute le texte.

Une demi-heure plus tard, l'armée israélienne a indiqué que « des soldats de l'armée israélienne opérant dans le sud du Liban ont identifié une menace immédiate à leur encontre. Ils ont réagi par des tirs en direction de la menace », indique l'armée israélienne sur son compte X.

Un « examen initial » a indiqué que, durant l'incident, « un tir a touché un poste de la Finul situé à environ 50 mètres de la source de la menace, ce qui a entraîné la blessure de deux membres du personnel de la Finul », poursuit le texte. L'armée affirme qu'elle « avait ordonné au personnel de la Finul de se rendre dans des espaces protégés et d'y rester. Cette instruction était en vigueur au moment de l'incident », ajoute-t-elle.

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L'armée israélienne affirme « être en contact avec la Finul à des fins de coordination et continuera de l'être. » Elle « continue d'examiner les circonstances de l'incident. L'organisation terroriste Hezbollah agit délibérément dans l'intention de nuire aux civils israéliens depuis des zones civiles et près des postes de la Finul, mettant ainsi en danger le personnel » de la force onusienne, conclut le texte. 

Le ministère libanais des Affaires étrangères a condamné dans un communiqué « le ciblage systématique et délibéré » par l'armée israélienne de positions de la Finul, ainsi que la demande exprimée notamment la veille par l'ambassadeur israélien à l'ONU, Danny Danon, que les Casques bleus évacuent leurs positions au Liban-Sud. « Il s'agit d'un dangereux précédent, qui confirme une fois de plus le mépris d'Israël pour la légitimité internationale, son non-respect des lois et conventions internationales et du droit humanitaire international ». Il pourrait s'agir également d'un « crime de guerre », selon la diplomatie libanaise, qui a demandé une « enquête » sur cette affaire.

Condamnations de Paris et Dublin

A Paris, le Quai d'Orsay a annoncé avoir convoqué l'ambassadeur d'Israël après cette nouvelle attaque contre la Finul, dont la France est l'un des principaux contributeurs.

« Ces attaques constituent des violations graves du droit international et doivent cesser immédiatement », a dénoncé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « Les autorités israéliennes doivent s'expliquer : la France convoque donc ce jour l'ambassadeur d'Israël », a ajouté le texte.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères irlandais Micheal Martin a déclaré de son côté que les tirs israéliens contre la Finul sont « inacceptables » et représentent « une intensification très grave de l'hostilité » de l'armée israélienne à l'encontre des forces onusiennes. La communauté internationale « doit faire pression » sur Israël pour qu'il « mette fin » à ces tirs et s'assurer que les Casques bleus « ne sont pas mis en danger », a-t-il déclaré à des journalistes. L'Irlande fournit 347 des 10 000 soldats de la Finul.

Les frappes de jeudi avaient blessé deux soldats indonésiens qui se trouvaient dans un mirador du QG de la Finul à Naqoura, touché par un tir de char. Elles ont été sévèrement condamnées par la communauté internationale.