Lumignons et masques pour la Fête des lumières à Lyon
La ville de Lyon a retenu son souffle, jusqu’au dernier moment. La célèbre Fête des lumières va finalement pouvoir se dérouler, du mercredi 8 au samedi 11 décembre, malgré la dégradation de la situation sanitaire dans la deuxième agglomération de France. A une condition : le port du masque obligatoire pour les dizaines de milliers de visiteurs attendus, invités à déambuler librement chaque soir. Après l’annulation de la précédente édition, c’est un immense soulagement pour les organisateurs. Trente et une œuvres sont proposées, en accès gratuit, sans jauge limitée, sur autant de sites répartis dans cinq arrondissements. « Ce sera le premier grand événement culturel français gratuit dans l’espace public », se félicite Grégory Doucet, maire (EELV) de Lyon.
L’arrivée de la nouvelle municipalité écologiste n’a pas fondamentalement modifié l’esprit et la forme de la fête populaire, créée il y a vingt-deux ans. De simples lumignons posés sur les fenêtres, en hommage à la Vierge Marie, la Fête des lumières est devenue un événement mondialement réputé. Les principaux sites verront toujours des installations spectaculaires, mêlant féeries lumineuses, récits poétiques et prouesses technologiques. Les œuvres jouent de l’architecture et de la topographie si particulière de la capitale des Gaules, avec ses collines et ses cours d’eau.
Cette année, la projection d’animaux fantastiques aux couleurs vives racontera en format géant l’histoire du dieu aztèque Quetzalcoatl, sur les façades de la place des Terreaux. Trois cent cinquante voiles vont constituer une onde lumineuse de 80 mètres de long et 20 de hauteur, sur la place Bellecour. Un serpent de mer de 70 mètres de long s’étirera dans le parc de la Tête d’or, entouré d’un champ de lotus, alors qu’un astucieux système figurera un ricochet majestueux sur le lac.
Nature très présenteDix-neuf nouveaux artistes ont été sélectionnés pour cette nouvelle édition, sans consigne donnée. « La liberté créatrice a été respectée, elle sera assez osée, avec des propositions grandioses et des univers plus intimes », prévient Grégory Doucet. « La nature est présente dans beaucoup d’œuvres », remarque Audrey Hénocque, première adjointe, chargée des finances et de la commande publique. Signe des temps, ou volonté d’accompagner la nouvelle donne politique ? L’intention écologique se lit dans beaucoup de créations proposées cette année, avec les animaux, les végétaux, les éléments terrestres mis en scène dans leur singularité, leur fragilité.
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